Échiquier politique
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L'échiquier politique est la représentation sur une échelle du positionnement de partis ou mouvements politiques. Il permet par exemple de classer les partis politiques, généralement sur une dimension, de l'extrême gauche à l'extrême droite. Cependant, certains analystes définissent des échiquiers politiques multi-dimensionnels, prenant en compte des notions interventionnistes, sociales, souverainistes, etc.
Ce classement est le plus souvent le reflet d'une opinion commune, et certains partis refusent d'apparaître dans la case où ils sont généralement classés.
De nombreux pays utilisent dans leur langue l'expression « spectre politique » (political spectrum en anglais) en référence au spectre de la lumière blanche.
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[modifier] Distinction gauche-droite
Dans les pays occidentaux, l'échiquier politique se traduit le plus souvent sur un axe gauche-droite. L'échiquier se déroule depuis l'extrême gauche et la gauche reprensentée par les partis socialistes et communistes, puis, en passant par les socio-démocrates, la droite et l'extrême droite sous la forme des partis conservateurs, libéraux, théocratiques et fascistes. Les différences nationales et culturelles dans l'usage des termes de gauche et de droite sont légion. Et ce d'autant que les courants politiques peuvent prendre un sens différent C'est le cas du libéralisme qui, en Europe à l'exception de la Grande-Bretagne, est associé à la droite, et qui représente un courant de centre-gauche aux États-Unis. Ou encore le socialisme, qui désigne divers degrés de politiques sociales et interventionnistes.
Il existe ainsi diverses interprétations de l'axe gauche-droite, qui correspondent à différents points de vue de ce que mesure précisément cet axe, et les appréciations font généralement appel à des notions relatives.
[modifier] Échiquiers alternatifs
Certains analystes politiques affirment que le clivage gauche-droite est inadéquat si l'on ne sait pas ce que recouvrent exactement ces termes. Ils estiment qu'il est nécessaire au préalable de définir les axes de classification.
De nombreux autres axes ont ainsi pu être définis ; l'élaboration de tels axes répond parfois elle-même à des motivations politiques.
L'un des axes alternatifs mesure le degré d'intervention de l'État, créant ainsi une échelle allant du totalitarisme à l'anarchisme.
Un autre axe décrit l'importance de l'écologie dans l'action politique.
D'autres axes s'intéressent également à divers critères :
- Rôle de l'Église : cléricalisme / anticléricalisme. Cet axe, selon les pays, est parfois directement superposé à l'axe gauche-droite.
- Politique étrangère : interventionnisme / isolationnisme, refus de l'ingérence.
- Lié à l'axe précédent, sur les affaires militaires, les différentes positions concernant le bellicisme et le pacifisme, dont les partisans dans certains pays sont désignés par les termes de "faucons" et "colombes".
- Commerce extérieur : Sous ce sujet on peut décrire différents axes, concernant la mondialisation ou l'autarcie dans les échanges (protectionnisme), ainsi que le type de mondialisation souhaitée (cf également l'article altermondialisme).
- Diversité sociale : multiculturalisme, assimilationnisme opposés au nationalisme.
- Représentativité du pouvoir : démocratie / oligarchie. Également sur ce thème les différentes conceptions républicaines.
- Changements : progressisme opposé au conservatisme (également notion de politique réactionnaire).
- Autorité de l'État : souverainisme / élargissement.
- (en Europe) Intégration dans l'Europe : europhilie / europhobie.
[modifier] Modèles multi-dimensionnels
Il existe de nombreuses alternatives à un axe droite-gauche traditionnel : la première a consisté à ajouter à cet axe un autre axe pour la liberté en général, capable de distinguer des personnes comme Staline et Noam Chomsky : ce fut Hans Eysenck en 1964 qui le créa.
[modifier] Diagramme de Nolan
Un autre modèle est celui du libertarien David Nolan. Ce diagramme montre ce qu'il considère comme étant les « libertés économiques » (comme le niveau des impôts, le marché libre et la libre entreprise) sur l'axe des abscisses, et les « libertés individuelles » (liberté de circulation, laïcité, libre possession de son corps qui regroupe la légalisation des drogues, l'avortement, l'euthanasie,...) sur l'axe des ordonnées.
Ceci place l'aile gauche en haut à gauche de ce diagramme, l'aile droite en bas à droite, les libertariens en haut à droite, et en bas à gauche les totalitaristes (d'extrême-gauche comme d'extrême droite). Ces derniers furent regroupés par Nolan sous l'appellation de populistes pour leur tendance à s'appuyer sur le « petit peuple », toutefois cela ne recoupe pas l'usage récent du terme populiste pour désigner des programmes économiquement très libéraux. L'axe droite/gauche est donc représenté par une diagonale traversant le diagramme du coin supérieur gauche au coin inférieur droit.
Il est à noter que cette représentation n'a de sens que si l'on adopte le point de vue libéral selon lequel l'impôt, ou plus précisement la solidarité fiscale prônée par les mouvements de gauche, est une réduction des libertés économiques. En effet si l'on conçoit la chose autrement les sociaux-démocrates se réclamant de gauche et prônant un respect des libertés individuelles ainsi qu'un marché libre, mais aussi la dite solidarité fiscale, ne peuvent rejoindre l'aile gauche sur le diagramme de Nolan.
[modifier] Political compass
Suivant largement la méthode d'Eysenck, un autre modèle a été conçu, qui positionne les questions économiques sur l'axe horizontal et les questions de liberté sur l'axe vertical.
[modifier] Diagramme de Pournelle
Le diagramme de Jerry Pournelle classe les idéologies en fonction de leur degré d'étatisme et de rationalisme, par deux axes, un en abscisse qui va de l'« État comme mal ultime » au « culte de l'État », et un en ordonnée qui va de l'« irrationalisme » à la « raison intronisée ». Le rationalisme y est défini comme la croyance en un progrès social planifié, avec en haut du diagramme ceux qui croient que les problèmes de société peuvent être résolus rationnellement, et en bas ceux qui redoutent de telles approches.
[modifier] Modèles tri-dimensionnels
Deux modèles cubiques ont été construits d'après le diagramme de Nolan :
- Celui du Friesian Institute ajoute au deux axes déjà existant un troisième représentant les libertés « positives » (droits politiques).
- L'autre s'intitule la Vosem Chart, et décompose les « libertés économiques » en « liberté d'entreprise » et « liberté fiscale ».