Amine Gemayel
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Amine Gemayel (أمين الجميل) (né en 1942) a été président du Liban de 1982 à 1988.
Né à Beyrouth, Gemayel est le fils de Pierre Gemayel, fondateur du parti Kataeb, les phalanges libanaises. Il appartient à une grande famille libanaise, la famille Gemayel. Gemayel a été élu à la présidence de la république libanaise par l'assemblée nationale le 21 septembre 1982, pour succéder à son frère Bachir Gemayel qui avait été élu le mois précedent mais avait été assassiné avant son entrée en fonction.
Après l'obtention de son diplôme en droit, Amine Gemayel a travaillé au renforcement et à l'extension des affaires de presse familiales. En 1970, grâce à une élection spéciale, il est élu pour succéder à son oncle décédé, Maurice Gemayel, comme membre de l'Assemblée nationale; il bat Fouad Lahoud par 54% des votes contre 41%. Il est réélu en 1972, au cours des dernières élections se déroulant avant les vingt années qui suivirent.
Tandis que son plus jeune frère Bachir était vu comme un politicien radical, pronant l'expulsion des combattants palestiniens du sol libanais, une révision radicale du système politique, et laissait entendre un règlement possible de paix avec Israël, Amine Gemayel était plus moderé. Politicien du consensus, il évita, au moins dans ses années pré-presidentielles, de s'aliéner les politiciens musulmans comme son frère l'avait fait. Quand Béchir Gemayel a été assassiné, Amine a été vu comme un choix naturel à la fois par ses partisans et par ses opposants musulmans, pour remplacer son frère assassiné.
La présidence s'est averée cependant presque impossible à exercer. Avec des armées étrangères occupant les deux tiers du pays, la Syrie dans le nord et l'est, Israël dans le sud, et les milices privées indépendantes du contrôle du gouvernement occupant presque tout le reste, le gouvernement de Gemayel a manqué de pouvoir réel. Ses efforts pour aboutir à un accord de paix avec Israel ont été contrariés par la Syrie et les politiciens musulmans. Son gouvernement s'est revelé largement incapable de collecter les impots, les seigneurs de guerre qui controlaient les ports les les plus grandes villes le collectant eux-mêmes. Beaucoup ont critiqué Gemayel pour n'avoir pas pris de décision renforçant l'autorité du gouvernement, mais d'autres ont souligné que, avec l'occupation étrangère, sa marge de manœuvre était limitée. Dans des conditions impossibles, il réussit à garder un semblant d'ordre constitutionnel.
Cet ordre a commencé à se rétablir en 1988. Gemayel, dont le mandat arrivait à terme le 23 septembre, ne pouvait pas constitutionnellement se représenter. La Syrie, qui occupait toujours la majeure partie du Liban, insista pour proposer Mikhael Daher, bien connu pour ses positions pro-syriennes, comme nouveau président, mais ce choix était inacceptable pour les politiciens chrétiens, dont beaucoup préferait Dany Chamoun, le fils de l'ancien président Camille Chamoun, ou le général Michel Aoun, le chef de l'armée. Chamoun et Aoun étaient tout deux inacceptables pour la Syrie et les politiciens musulmans du Liban. Une crise constitutionnelle se développa. Quinze minutes avant l'expiration de son mandat, Gemayel désigna Aoun au poste de premier ministre, celui-ci étant censé prendre le rôle de président en cas de vacance du poste. Il agit ainsi pour préserver la tradition qui voulait que le président soit un chrétien maronite, mais par là même allait contre la tradition qui voulait que le premier ministre soit un musulman sunnite. Les politiciens et les seigneurs de guerre musulmans refusèrent d'accepter le gouvernement de Aoun, et reconnurent au contraire un gouvernement rival, mené par Salim El-Hoss, que Gemayel avait évincé au profit de Aoun.
Espérant que son absence aiderait à guérir les divisions du Liban, Gemayel partit en exil les douze années suivantes, vivant en Suisse, France, et aux États-Unis, où il a été maître de conférence au département des affaires internationales de l'université de Harvard, ainsi qu'à l'université du Maryland. En 2000, pourtant, il retourne au Liban et s'inscrit dans l'opposition au président prosyrien Émile Lahoud. Battu dans ses tentatives pour regagner le contrôle du parti Kataëb, il fonda une nouvelle force politique, la "Base Kataëb" devenu "Mouvement Réformateur Kataëb", se réclamant comme le véritable successeur du vieux parti Kataëb fondé par Pierre Gemayel. Il a également rejoint le rassemblement de Kornet Chehwane, un groupe de politiciens chrétiens s'opposant au gouvernement, provenant de différents partis politiques. Son fils, Pierre Gemayel Jr a été élu au parlement en 2000 et en 2005 avant d'être assassiné le 21 novembre 2006. En 2005, après le retrait syrien, le parti Kataëb a été réunifié et Gemayel est désigné Président suprême à vie de cette formation politique.
En 2003, Amine Gemayel a essayé d'agir en tant qu'intermédiaire entre le président américain George W. Bush et le dictateur irakien, Saddam Hussein. Bien que ses efforts pour éviter la guerre du Golfe qui s'en est suivie n'aient pas été couronnés de succès, ils ont alimenté les spéculations sur le fait qu'il puisse être candidat au poste de secrétaire général de l'ONU, à la fin du mandat de Kofi Annan.
Gemayel est marié depuis décembre 1967 avec Joyce Tyan, avec qui il a eu une fille Nicole, et deux fils Pierre Gemayel Jr et Sami.
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Présidents assassinés : 1982, Bashir Gemayel et 1989, René Moawad |
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