Bioéthanol
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Le bioéthanol est un biocarburant destiné aux moteurs à essence. Les végétaux contenant du saccharose (betterave, canne à sucre…) ou de l’amidon (blé, maïs…) peuvent être transformés pour donner du bioéthanol, obtenu par fermentation du sucre extrait de la plante sucrière ou par distillation de l’amidon du froment ou du maïs. On parle généralement de filière "sucre" pour désigner cette filière de production du bioéthanol. Cet éthanol d’origine biologique n’est rien d’autre que de l’alcool éthylique, le même que celui que l’on trouve dans toutes les boissons alcoolisées. Il peut être mélangé à l’essence en des proportions allant de 5 à 85 %. Au-delà de 20 % des adaptations aux moteurs de voitures sont nécessaires. Par rapport à la filière "huile" permettant de produire de l'huile végétale brute et du biodiesel, la filière "sucre" est de loin la plus développée dans le monde, principalement au Brésil, où le bioéthanol de canne à sucre couvre 22 % des besoins nationaux en carburant, et aux États-Unis, où plus de 10 % de l’essence contient du bioéthanol (principalement de maïs) à hauteur de 10 %.
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[modifier] Historique
En 1904, le Ministère français de l'Agriculture organisa un Circuit automobile du Nord destiné à propager l'utilisation de l'alcool comme carburant dans les moteurs à explosion.(Revue du Touring Club de France, mars 1931).
[modifier] Du bioéthanol à l’ETBE
En Europe, les pétroliers préfèrent transformer l’éthanol en ETBE (éthyl tertio butyl éther) qui peut être incorporé à l’essence jusqu’à hauteur de 15 %. L’ETBE aurait l’avantage d’être mieux adapté aux moteurs. En effet, l’incorporation directe de l’éthanol à l'essence pose certaines difficultés techniques : le mélange essence/éthanol a une pression de vapeur plus élevée et tolère mal la présence de traces d’eau. Ces difficultés peuvent néanmoins être surmontées par une reformulation des bases essence et par l’élimination des traces d’eau dans les cuves.1
[modifier] La production de bioéthanol dans le monde
En 2003, la production mondiale de bioéthanol s'est élevée à 22 milliards de litres, dont quelque 620 millions dans l'Union européenne. En Belgique, début janvier 2006, on ne produit pas encore de bioéthanol. Mais ce n'est qu'une question de temps car deux grosses unités de production sont en train de se mettre en place. Juste à côté de sa sucrerie de Wanze (Huy), la Raffinerie Tirlemontoise, leader belge du sucre et de l’inuline, développe BioWanze un projet de 200 millions d’euros pour fabriquer annuellement 300 millions de litres d’éthanol à partir de betteraves et de froment. BioWanze devrait générer 80 emplois directs et la production démarrer en 2007. Dans le port de Gand, la société Alco BioFuel, filiale du premier producteur d’éthanol en Europe, prévoit la construction de trois lignes de production principalement à base de grain belge. La première ligne (100 millions de litres/an) devrait être opérationnelle dès 2007.
Les États-Unis sont les deuxièmes producteurs mondiaux de bioéthanol. Leur production s'élevait à 6,21 millions de mètres cubes en 2001 et 10,2 millions de mètres cubes en 2003[1]. En 2006, 10 % de la production de maïs est transformée en biocarburants aux États-Unis[2].
[modifier] L'avenir du bioéthanol
Une nouvelle filière de production de bioéthanol est en train de se développer. C'est la filière BTL (pour biomass-to-liquid, en anglais) qui permettra de fabriquer les biocarburants dits «de deuxième génération». Pour de nombreux spécialistes, la filière BTL constitue la filière du futur. Elle permet de produire du bioéthanol ou du biodiesel, mais les procédés industriels utilisés sont très différents de ceux exploités par les filières "sucre" et "huile" traditionnelles. La filière BTL est en fait une étiquette générique qui recouvre deux sous-filières permettant de produire des carburants de synthèse par voie thermochimique (gazéification) ou par voie biologique (hydrolyse enzymatique). La voie thermochimique permet d’obtenir du biodiesel. Choren Industries, entreprise allemande basée à Freiberg (dans la Saxe, non loin de Dresde), est leader en la matière. Avec sa technologie Carbo-V®, elle produit du SunDiesel® à partir de bois ou de n’importe quel type de biomasse. La voie biologique permet quant à elle de générer du bioéthanol. L’entreprise canadienne Iogen Corporation, basée à Ottawa, possède une usine-pilote qui convertit des matières cellulosiques (paille de blé, bois, etc.) en EcoEthanol™, grâce à des enzymes brevetées. Choren et Iogen bénéficient toutes deux de l’appui financier du géant anglo-néerlandais Shell. L'usine pilote Etek de Domsjö en Suède produit de l'éthanol à base de copeau de bois. Le procédé de production associe des hydrolises acides et enzymatiques. Les produits obtenus sont de la lignine qui peut-être soit brûlée directement soit séché et vendu pour servir de carburant, du gaz carbonique qui est récupéré et de l'éthanol qui est utilisé par l'usine de Sekab pour produire du biocarburant E85 comprenant 85% d'ethanol et 15% d'essence.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes
[modifier] Liens externes
- Actualité du bioéthanol sur blogagroalimentaire.com
- www.bioethanolcarburant.com, pour tout savoir sur le bioéthanol
- Principes de base du bioéthanol sur Surrealiste.org
- Recommandations pour un développement durable des biocarburants en France (Rapport du groupe de travail présidé par M. André Douaud dans le cadre de la Commission interministérielle pour les automobilistes propres et économes (CIVEPE))