Francesco Solimena
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Francesco Solimena (1657-1747), dit l’Abbate Ciccio ou l’Abbé Ciccio, est un peintre d’histoire et de sujets religieux ainsi qu’un architecte napolitain de la période baroque. C’est une des grandes figures du développement du baroque et du rococo qui fût reconnu internationalement comme un des plus fameux artistes de son époque.
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[modifier] Biographie
Cet article fait partie de la série Peinture |
Francesco Solimena est né le 4 octobre 1657 dans la région d’Avellino en Campanie, à Canale di Serino selon certains, à Nocera dei Pagani selon d’autres ; son père Angelo Solimena (17 novembre 1629-1716) dirigeait un atelier de peinture dans cette région.
Angelo voulait orienter Francesco vers l’étude des lettres, contre le goût de ce dernier. Mais le cardinal Orsini (futur pape Benoît XIII) l’en dissuada et Francesco devînt ainsi apprenti dans l’atelier de son père, en 1672-1673, puis exécuta avec lui la fresque du « Paradis » de la cathédrale de Nocera Inferiore et une « Vision de saint Cyrille d’Alexandrie » à l’église San Domenico de Sofra, vers 1675-1680.
En 1674, il se rend à Naples pour travailler avec Francesco di Maria (1623-1690) puis Giacomo del Po (1654-1726) ; il se rapproche à ce moment du style que (en) Giovanni Lanfranco (1582-1647) développe dans les fresques de la chapelle Sainte-Anne de l’église du (it) Gesù Nuovo de Naples (1677). Enfin il achève ses études à Rome en copiant des œuvres de Pietro da Cortona (1596-1669), Guido Reni (1575-1642) et Carlo Maratti (1625-1713).
De retour à Naples (vers 1685), il prend connaissance des travaux de Luca Giordano (1632-1705) et Mattia Preti (1613-1699) dont il retînt la leçon d’ombrage par des bruns chauds. Francesco monte alors son atelier à Naples et y réalise de nombreuses fresques, des retables des sujets mythologiques, des célébrations de mariage et d’événements de cour, … caractéristiques par leur aspect dramatique, ainsi que des portraits.
À la fin des années 1690 et dans la première moitié du XVIIIe siècle, son atelier devint pratiquement une académie qui occupe le cœur de la vie culturelle napolitaine.
Selon le Bénézit (1924), il se serait rendu à Madrid en 1702 à la demande de Philippe V d'Espagne pour y réaliser différentes œuvres au palais royal mais les autres sources ne mentionnent pas cet épisode de sa vie ; toujours est-il que son influence est flagrante chez des peintres comme Francisco Goya qui travaillait à la cour d'Espagne à cette période.
Nicola Maria Rossi (1650-1700) fût son assistant et Francesco eût de nombreux élèves : Bartolomeo Altomonte (1702-1779) Giuseppe Bonito, Lorenzo de Caro, Mario Gaetano Gioffredo, Daniel Gran (1694-1757), Francesco de Mura (1696-1782), Francesco Narici (1719-1785), Pietro Antonio Rotari (1707-1762), Ferdinando Sanfelice (1675- ?), Gaspare Traversi (1722 ?-1769), Domenico Antonio Vaccaro (1678-1745) Johann Jakob Zeiller (1708-1783), (en) Joseph Zoffany (1733-1810), … Mais parmi les plus illustres figurent : Corrado Giaquinto (1703-1765), son fils Orazio Solimena (1690-1789 ?), Sebastiano Conca (1679-1764) également formé par Corrado Giaquinto, ainsi que le portraitiste écossais (en) Allan Ramsay (1713-1784) qui travailla trois ans dans l’atelier de Francesco.
Le succès de Francesco Solimena fût considérable et il travailla pour de grandes cours européennes (dont celle de Louis XIV) ; cela lui permit de vivre très confortablement en accumulant une fortune considérable et il fût même nommé baron. En dépit de son succès et à l’instar de son père Angelo, il ne souhaitait pas que son fils Orazio se consacre à la peinture et il le destinait à devenir juriste. Celui-ci reçût un doctorat de droit dominicain mais se consacra finalement à la peinture tout comme son père l’avait fait.
Francesco est resté actif jusqu’à la fin de ses jours et mourût à l’âge de 89 ans à Barra près de Naples, le 5 avril 1747.
[modifier] Analyse de l’œuvre
La composition de ses tableaux est souvent soulignée par des éléments architecturaux (marches, arches, balustrades, colonnes) qui concentrent l’attention sur les personnages, de même que le jeu d’ombres et de lumières des étoffes.
Les historiens d’art ont pris plaisir à identifier les nombreux modèles qu’il avait imité dans ses compositions. Ses nombreuses études préparatoires mélangent souvent plusieurs techniques telles que des dessins à l’encre et à la plume, de la craie et des lavis d’aquarelle.
Un exemple typique du style de ses jeunes années de maturité est l’« Allégorie d’un règne » (1690), ouvrage de la collection Stroganoff aujourd’hui conservé parle Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.
À partir des années 1680, Francesco Solimena s’approprie l’expérience chromatiste de Luca Giordano, élève de José Ribera, qui avait assimilé les expérimentations picturales les plus diverses de l’Italie de l’époque et permis l’éclosion de la peinture baroque napolitaine. Francesco Solimena sera son héritier, ainsi que ses élèves Corrado Giaquinto et Sebastiano Conca. A partir de 1690, il revient aux exemples du baroque vigoureux et expressif de Mattia Pretti et il initiera à Naples, au début du XVIIIe siècle une période artistique majeure : celle du rococo comme épuisement du baroque, mais aussi comme celle de la victoire du siècle des lumières, de la raison et du raisonnable opposées à l’arbitraire, à l’imagination et au luxe effréné. Au début du XVIIIe siècle, il s’oriente vers de vastes compositions solennelles, aux sujets sacrés ou profanes, et aux tons formels et, à partir des années 1730, revient presque à sa fougue juvénile avec une peinture néobaroque, retrouvant une bouleversante intensité visuelle.
Francesco Solimena a exercé une influence considérable sur les peintres des plus jeunes générations de Naples mais aussi de toute l’Europe centrale. Il a servi d’exemple aux générations naissantes et notamment Jean Honoré Fragonard, Francisco Goya et François Boucher qui s’inspirèrent abondamment de ses œuvres.
Grâce à lui, en un siècle, la peinture est passée à Naples des clairs-obscurs héroïques du Caravage et de Giovanni Battista Caracciolo aux scénographies lumineuses et cette ville a quitté son statut de centre artistique périphérique pour devenir une des capitales européennes de la peinture.
[modifier] Liste des œuvres
- 1675-1680 Paradis (Fresque, Duomo, Nocera Inferiore, Campanie) - Réalisé avec son père Angelo Solimena
- 1675-1680 Vision de saint Cyrille d’Alexandrie (Chiesa San Domenico, Sofra) - Réalisé avec son père Angelo Solimena
- 1680-1681 Vierge en gloire (Gemäldegalerie , Berlin)
- 1684 (vers) Chute de Lucifer ((en) Pinacoteca Vaticana, Vatican)
- 1685 (vers) Fresques (Chiesa Santa Maria Donnaregina, Naples)
- 1685 (vers) Tableaux (Chiesa San Nicola alla Carità, Naples)
- 1689-1690 Sainte Trinité avec la Vierge et saint Dominique (Fresque, Sacristie, Basilica di San Paolo Maggiore. Naples)
- 1689-1690 Saint Gaétan apaisant l’ange divin (Fresque, Sacristie, Basilica di San Paolo Maggiore. Naples)
- 1690 Allégorie d’un règne (Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg, Russie)
- 1695-1705 (vers) Vénus dans les forges de Vulcain – dessin – ((en) Art Gallery of Ontario, Toronto) - La paternité de l’œuvre est incertaine.
- 1695-1705 (vers) Saint Georges combattant le dragon – dessin – ((en) Art Gallery of Ontario, Toronto) - La paternité de l’œuvre est incertaine.
- 1696-1697 (vers) Songe de Joseph (Musée du Louvre, Paris)
- 1697-1708 Martyre de saint Placide et sainte Flavie ((en) Szépmüvészeti Museum, Budapest)
- 1698 Adoration des bergers (Covento della Santa Annunziata, Aversa, Campanie)
- 1700 Borée enlevant Orithye, fille d’Érechthée ((it)Galleria Spada, Rome)
- 1702 Saint Janvier, ((it) Duomo San Gennaro, Naples)
- 1704 Vénus recevant de Vulcain les armes pour Énée (J. Paul Getty Museum, Los Angeles)
- 1710 La Vierge confiant le Saint-Sépulcre à saint Bonaventure (Duomo San Paolo, Aversa, Campanie)
- 1710 (vers) Rébecca au puits (?)
- 1710 (vers) Rébecca et Éliézer au puits ((it) Galleria dell’Academia, Venise)
- 1710 (vers) Jacob et Rachel (?)
- 1712-1714 (vers) Chasse royale de Didon et Énée ((en) Museum of Fine Arts, Houston)
- 1719 Plan du plancher faiencé représentant le "Paradis Terrestre" et "Adam et Ève chassés du Paradis" (Chiesa San Michele, Capri, Campanie)
- 1720 Didon recevant Énée et Cupidon déguisé en Ascagne (National Gallery, Londres)
- 1721-1730 Retable (Palais du Belvédère, Vienne)
- 1723 Saint Philippe Néri et la Vierge ((it)Chiesa San Filippo Neri, Turin)
- 1723-1725 (vers) Héliodore chassé du Temple (Musée du Louvre, Paris), étude préparatoire à la fresque de la Chiesa Gesù Nuovo de Naples
- 1725 Héliodore chassé du Temple de Jérusalem (Fresque du revers de la façade, (it) Chiesa del Gesù Nuovo, Naples)
- 1727-1730 Fresques (Chapelle San Filippo Neri, Chiesa Gerolamini, Naples)
- 1728-1733 Judith (femme d'Esaù) tenant la tête d’Holopherne (Kunsthistorisches Museum, Vienne)
- 1730 Annonciation (Musée des Beaux-Arts, Quimper, Finistère, France)
- 1730 Éducation de la Vierge (Pinacothèque nationale, Athènes, Grèce)
- 1730 Sainte Trinité avec la Vierge et saint Dominique (Fresque, Sacristie, (it) Chiesa di San Domenico Maggiore, Naples)
- 1730 Vierge entourée de saints dominicains ((it) Chiesa di San Domenico Maggiore, Naples)
- 1730 ( ?) Saint Thomas d’Aquin ((it) Chiesa di San Domenico Maggiore, Naples)
- 1730 (vers) Autoportrait (Galleria degli Uffizi, Florence)
- 1735 Alexandre vainqueur de Darius ((es) Palacio Real de La Granja, (es) San Ildefonso, Segovia)
- 1737 Allégories pour les Noces de Charles de Bourbon et de Marie-Amélie de Saxe ((it) Museo Nazionale di Capodimonte, Naples)
- 1740 Didon recevant Énée ((it)Museo Nazionale di Capodimonte, Naples)
- 1744 Portrait équestre de Charles II à la bataille de Velletri ((it)Pinacoteca, Caserta, Campanie)
- 1747 Vierge du Rosaire (Basilica di San Michele, Piano di Sorrento, Campanie)
- ? Massacre des Justiniens à Chios ((it)Museo Nazionale di Capodimonte, Naples)
- ? Conversion de saint Paul (Chiesa San Paolo,Naples)
- ? Chute de Magus (Chiesa San Paolo, Naples)
- ? Le départ de Rébecca (Musée Fesch, Ajaccio)
- ? Barac and Deborah (?)
- ? Noli me tangere (?)
- ? Saint Janvier visité en prison par Proculus et Sosius (?)
- ? Portrait de femme (Musée des Augustins, Toulouse)
- ? Ascension de la Vierge (Duomo San Andrea, Venosa)
- ? Philippe V d’Espagne ((it)Pinacoteca, Caserta, Campanie)
- ? Saint Georges et le Dragon ((it) Duomo San Gennaro, Naples)
- ? Vierge immaculée (Cattedrale Maria Santissima Assunta, (it) Nardo, Pouilles)
- ? Sainte Thérèse d'Avila avec l’Enfant Jésus ((en) Szépmüvészeti Szépmüvészeti Museum, Budapest)
- ? Apothéose de Saint Gaétan (Chiesa di San Gaetano Thiene, Vicence, Vénétie)
- ? Saint Paul et Madeleine (Chiesa San Filippo Neri, Vicence, Vénétie)
[modifier] Voir aussi
[modifier] Inter Wiki
- (en) Francesco Solimena
- (de) Francesco Solimena
[modifier] Liens externes
- Web Gallery of Art : Francisco Solimena
- L'abbate Ciccio, Francesco Solimena
- Francesco Solimena on-line
- J. Paul Getty Museum: Francesco Solimena
- Scuola Media F. Solimena, Canale di Serino.
- Cieux en Gloire, Exposition temporaire du Musée Fesch Ajaccio du 17 mai au 30 septembre 2002
- Les mystères de Naples, Exposition temporaire du Musée Fesch Ajaccio du 30 avril au 30 septembre 2003
- De l'Énéide aux images : Énée et Didon
- De l'Énéide aux images : Vénus
- L'église du Gesù Nuovo de Naples- Bref historique artistique
- Le Chateau du Bélvédère à Vienne et ses collections
- Musée des Beaux-Arts de Rouen - Exposition Miroir du temps, Chefs-d'œuvre des Musées de Florence, du 19 mai au 3 septembre 2006
- Francesco Solimena, Portrait de femme
- Francesco Solimena, Didon recevant Énée et Cupidon déguisé en Ascagne
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[modifier] Autres sources
- Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, sous la direction de E. Bénézit - Tome troisième L à Z - Editeur E. Gründ, Paris, 1924
- Encyclopædia Universalis, volume 20, Thesaurus Index Polo à Zyriane - Edition Encyclopædia Universalis France, Paris, troisième publication 1977
- Encyclopédie de l'art, sous la direction de Lucio Felici - Edition Livre de poche, 1991