Grégoire X
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Tebaldo Visconti (1210, Plaisance– 10 janvier 1276, Arezzo), élu 182e pape le 1er septembre 1271 sous le nom de Grégoire X."Angiunus vir" dans la prophétie de saint Malachie.
Sa vie est peu connue. C'est un homme extrêmement sévère et d'une grande dignité, ami de saint Thomas d'Aquin et confident des rois de France et d'Angleterre. Il fut archidiacre de Liège et quitta ce poste pour se retirer en Terre sainte, reprochant à l'évêque de cette ville de transformer le palais épiscopal en lieu de débauche. Il accompagne le cardinal Ottoboni en voyage en Angleterre, puis Édouard d'Angleterre en pèlerinage en Palestine à la tête d'une armée de croisés.
Alors qu'il se trouvait à Saint-Jean-d'Acre, il fut convoqué par le conclave qui s'éternisait depuis la mort de Clément IV en 1268. Il réussit à négocier une trêve entre les Gênois et les Vénitiens, et persuada la noblesse de la ville de coopérer avec le prince Édouard d'Angleterre, mais il ne disposait pas assez d'autorité ou de pouvoir pour faire quelque chose de plus radical, en vue de sauver le royaume. La situation était alors bloquée par un désaccord entre les Italiens et les Français qui voulaient chacun un pape de leur pays du fait de la situation politique autour de Charles Ier de Sicile.
La situation fut débloquée lorsque les habitants de Viterbe où les cardinaux étaient assemblés décidèrent de les enfermer en ne leur laissant que du pain et de l'eau, et ôtèrent le toit du bâtiment « afin de permettre aux influences divines de descendre plus librement sur leurs délibérations ». Cette façon inhabituelle de susciter l'action du Saint-Esprit remporta un étonnant succès. Les cardinaux délèguèrent leur pouvoir décisionnaire à six d'entre eux qui, pressés de sortir, élirent Tebaldo le jour même, trois jours après son arrivée à Viterbe en février 1272. Il apprit la nouvelle de son élection alors qu'il n'était ni cardinal, ni même prêtre et cet évènement tournait au scandale international. Il accepta la tiare sous le nom de Grégoire X.
Grégoire comprit alors que le seul espoir qui restait aux croisés était de signer un pacte avec les Mongols, eux aussi ennemis des Égyptiens. Cette alliance lui procurait un avantage stratégique ; en outre, le bruit courait que Kubilay Khan semblait de plus en plus enclin à embrasser le christianisme. Cela n'avait rien d'invraisemblable. L'armée mongole comptait beaucoup de chrétiens orientaux et une alliance militaire avait déjà été conclue entre Bohémond, prince d'Antioche, et Hulagu, prince mongol de Perse. Il comptait donc convertir les Mongols au christianisme et faire du Grand Khan kubilay le fils spirituel du pontife romain. L'empire mongol s'étendait de l'Euphrate à l'océan Pacifique; c'était le plus vaste qu'il y ait jamais eu au monde. Grégoire se disait que s'il pouvait en faire un pays chrétien, les jours de l'Islam seraient comptés et le royaume des croisés, sauvé.
Le premier acte de Grégoire, une fois devenu pape, fut de convoquer à Saint-Jean-d'Acre une galère vénitienne qui venait d'arriver à Ayas, en Asie Mineure. Il y avait à bord deux frères vénitiens, Niccolo et Matteo Polo, ainsi que le fils de 17 ans de Niccolo, prénommé Marco. Il chercha à réconcilier les Guelfes et les Gibelins. En outre, le 7 octobre 1272, il signa une bulle demandant la protection des Juifs vivant dans la chrétienté.
Devant la résistance de Florence, il excommunia la ville. Lors de l'élection impériale de 1273, il favorisa Rodolphe de Habsbourg au détriment d'Alphonse X de Castille. Il convoqua le IIe concile de Lyon, ouvert le 1er mai 1274. En 1274, le roi Philippe III lui cède le Comtat Venaissin, base du futur établissement de la papauté à Avignon au XIVeme siècle
[modifier] Bibliographie
- (en) « Grégoire X », dans Catholic Encyclopedia, 1913 [détail édition]
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