Jacques Vergès
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Jacques Vergès est un avocat français né le 5 mars 1925 à Oubone en Thaïlande.
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[modifier] Enfance et adolescence
Fils d'une institutrice vietnamienne et du docteur Raymond Vergès, consul de France dans sa ville natale, il est le frère de l'homme politique Paul Vergès, dont il serait le jumeau, ayant les mêmes dates de naissance que lui pour l'état civil.
À compter de la mort de leur mère survenue alors qu'il a trois ans, il vit à la Réunion, où une partie de ses ancêtres sont établis depuis la fin du XVIIe siècle et effectue parfois depuis cette île quelques brefs séjours à Madagascar. La famille s'installe d'abord à Saint-Denis, puis à Hell-Bourg et enfin à Saint-André.
Il est sensibilisé très tôt à la politique : à l'âge de douze ans, il participe avec son frère à un grand défilé du Front populaire qui le marquera, au Port. Sa jeunesse est en outre l'occasion de fréquenter de futurs dirigeants. Enfant, il a pour camarade de classe la future femme de l'homme politique Pierre Lagourgue. Plus tard, il est scolarisé au lycée Leconte de Lisle dans la même classe que le petit Raymond Barre, à qui il dispute en vain la place de premier.
Il obtient son bac à seize ans et sa première année de droit l'année suivante. Il quitte la Réunion à 17 ans et demi pour s'engager dans les Forces Françaises Libres. Il n'y reviendra en voyage qu'en 1961 puis 1984.
[modifier] Engagement politique
Arrivé à Paris, Jacques Vergès adhère en 1945 au Parti communiste. En 1950, il est élu membre du bureau du Congrès de l'Union internationale des étudiants à Prague contre l'avis de ce dernier. En 1952, il devient secrétaire du mouvement, toujours contre l'avis de son parti. Il reste sur place jusqu'en 1954. Il y obtient sa deuxième année de droit.
De retour en France, il obtient sa troisième année en 1955. La même année, il s'inscrit au Palais de justice de Paris après avoir passé le CAPA. L'année suivante, il présente le concours de secrétaire de la conférence et se retrouve dans un stage où il rencontre Edgar Faure et Gaston Monnerville, entre autres.
Le jeune avocat anticolonialiste demande alors au PCF et au PSU de s'occuper d'affaires en Algérie. Il se met à y militer pour le FLN et à défendre leurs activistes, dont Djamila Bouhired, qui avait été condamnée à mort pour attentats à la bombe en Algérie. Peu après, sa cliente deviendra de façon éphémère son épouse.
Il quitte le PCF en 1957. De 1970 à 1978, il disparaît : Jacques Vergès a toujours entretenu le mystère sur cette période. D'après certaines sources, il aurait travaillé clandestinement avec Pol Pot et les Khmers rouges. D'autres ont soutenu qu'il serait parti en Russie ou en Libyeréf. nécessaire.
[modifier] Carrière d'avocat
Le premier dossier que Jacques Vergès a géré en tant qu'avocat concerne la Sonacotra. Depuis, au carrefour du politique et du judiciaire, il a associé son nom à de nombreux procès médiatisés, notamment ceux des personnalités suivantes :
- Djamila Bouhired.
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- Roger Garaudy.
- Georges Ibrahim Abdallah.
- Moussa Traoré.
- Paul Barril.
- Simone Weber.
- Les acteurs d'Action directe dont Max Frérot.
- Klaus Kroissant.
- Robert Boulin.
- Le juge Renaud.
- L'inspecteur Jean-Marc Dufourg.
- Le capitaine Paul Barril.
- Les protagonistes de l'affaire du sang contaminé.
- Camille Sudre.
- Omar Raddad en 1994.
- Le terroriste Carlos.
- Le préfet Bernard Bonnet.
- Trois chefs d'États africains contre le journaliste engagé François-Xavier Verschave en 2000.
- Kieu Samphan, dirigeant khmer rouge,
- Slobodan Milošević.
- La défense du chef d'État irakien déchu Saddam Hussein lui a été proposée, mais sa défense n'aura pas lieu.
Il apparaît souvent mis en scène dans son bureau en bois de fer, véritable bric-à-brac décoré de nombreux objets africains et notamment de lithographies de Louis Antoine Roussin. Pour tourner en dérision l'accusation, il prend l'habitude d'introduire ses plaidoiries par le fameux "et c'est pour ca qu'on me dérange ?..." emprunté selon certains au fameux avocat marseillais Me Juanito.
[modifier] Œuvres
Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont :
- De la stratégie judiciaire, Éditions de Minuit, Paris 1eravril 1981 ;
- Pour en finir avec Ponce Pilate, Le Pré aux clercs, 1er novembre 1983 ;
- Beauté du crime, Plon, Paris 1988 ;
- Je défends Barbie (préface de Jean-Edern Hallier),Jean Picollec, Paris 1988 ;
- La Justice est un jeu, Albin Michel, 27 février 1992 ;
- Lettre ouverte à des amis algériens devenus tortionnaires, Albin Michel, 28 octobre 1993 ;
- Mon Dieu pardonnez leur, Michel Lafon, 1er novembre 1995 ;
- Intelligence avec l'ennemi, Michel Lafon, 1er janvier 1996 ;
- Le Salaud lumineux, Michel Lafon, 1er janvier 1996 ;
- J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans, Éditions 84, 6 mai 1999 ;
- Un procès de la barbarie à Brazzaville (co-auteur avec Dior Diagne), Jean Picollec, 15 septembre 2000 ;
- Les Sanguinaires : sept affaires célébres, J'ai lu, 26 février 2001 ;
- Omar m'a tuer - histoire d'un crime, J'ai Lu, 21 mars 2001 ;
- L'Apartheid judiciaire (co-auteur avec Pierre Marie Gallois), L'Âge d'homme, Lausanne 2002 ;
- Le Suicide de la France, Olbia, 16 mars 2002 ;
- Dictionnaire amoureux de la justice, Plon, 24 octobre 2002 ;
- Les Erreurs judiciaires, Presses Universitaires de France - PUF, 15 novembre 2002 ;
- Justice pour le peuple serbe, L'Âge d'Homme, 1 mars 2003 ;
- La Démocratie à visage obscène, La Table ronde, 7 octobre 2004 ;
- Les Crimes d'État, Plon, 25 mars 2004 ;
- Passent les jours et passent les semaines : Journal de l'année 2003-2004, Plon, 10 février 2005.
- Jacques Vergès, l'anticolonialiste (entretiens de Jacques Vergès avec Philippe Karim Felissi). – Paris : le Félin, coll. « Histoire et sociétés », 2005. – 116 p., 24 cm. – ISBN 2-86645-584-3.
- Crimes contre l'humanité massacres en Côte d'Ivoire, Pharos, 276p, avril 2006
[modifier] Voir aussi
- Vergès, le maître de l'ombre, Bernard Violet, Fayard 7 janvier 2000 (le 26 avril 2000, la Cour d'appel de Paris déboute Jacques Vergès de son action à l'encontre de cette biographie) ;
- Vergès et Vergès, de l'autre côté du miroir, Thierry Jean-Pierre, Médiaspaul, 6 avril 2000.