Jean-Emmanuel Gilibert
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jean-Emmanuel Gilibert est un homme politique et un botaniste français qui fut maire de Lyon, né le 21 juin 1741 à Lyon et mort le 2 septembre 1814 dans cette même ville.
Franc-maçon, docteur en médecine, membre de l'Académie de Lyon.
Il étudie la médecine à Montpellier de 1760 à 1764. Après l'obtention de son diplôme, il ouvre un cabinet à Lyon et consacre son temps libre à herboriser dans la région. Il fonde un jardin botanique mais l'opération le ruine complètement, car il ne reçoit pas le soutien qu'il espérait de la part de l'administration. Heureusement, il réussit, grâce au soutien d'Albrecht von Haller (1758-1823) et d'Antoine Gouan (1733-1821), à obtenir un poste à Grodno ville dans laquelle le roi de Pologne, Stanislas II (1732-1798) souhaite moderniser l’enseignement de l’histoire naturelle et de la médecine. En outre, il faut y fonder un jardin botanique et une école de sages-femmes. Accepté en 1774, il part en 1775. Sa mission réussit très bien, outre la mise en place d’une véritable structure d’enseignement, il améliore la connaissance de la flore et de la faune de la région. Il fait paraître Flora lithaunica inchoata (1781) où il décrit 112 espèces, Indigatores Naturæ in Lithuania (1781), Exercitium botanicum in Schola principe Universitatis Wilensis peractum (1782), Exercitia phytologica (1792). Il quitte ses fonctions en 1783, probablement lassé des conflits avec l’administration royale et du climat lituanien et probablement nostalgique de son pays. Il y est remplacé par Georg Forster (1754-1794). Il gardera néanmoins une profonde affection pour la Lituanie.
Gilibert rentre alors à Lyon en 1783 où il devient médecin à l’Hôtel-Dieu. Après avoir fait paraître des extraits des livres de Carl von Linné (1707-1778), il reprend les Démonstrations élémentaires de botanique qu’avaient fait paraître anonymement Marc Antoine Louis Claret de La Tourrette (1729-1793) et François Rozier (1734-1793). Il les transforme complètement et les enrichit notamment des planches. Certaines d’entre elles sont des rescapées de l’œuvre de Pierre Richer de Belleval (v. 1564-1632), d’autres proviennent de divers auteurs comme Sébastien Vaillant (1669-1722) ou Linné. L’ouvrage paraît en 1789 et connaît de nombreuses rééditions.
Sa vie bascule avec la Révolution, Gilibert décide de se lancer dans la politique. En 1793, girondin, il est élu maire de Lyon, mais il est emprisonné par les Montagnards. Libéré en mai 1793, il devient président de la Commission de salut public et anime la résistance lyonnaise à Robespierre et aux armées montagnardes.
Malgré cette période trouble, il fait paraître en 1798, l’Histoire des plantes d’Europe, en 1800, le Médecin naturaliste ou Observations de médecine et d’histoire naturelle, enfin, en 1810, le Synopsis plantarum horti Lugdunensis. En 1794, Hipólito Ruiz López (1754-1815) et José Antonio Pavón (1754-1844) lui dédient le genre Gilibertia de la famille des Araliaceae.
[modifier] Sources
- Piotr Daszkiewicz (2004). « Sur les forêts de Lithuanie » (1784), Un texte oublié de Jean-Emmanuel Gilibert. Cahiers lituaniens, 5 : 21-27.
- Adrien Davy de Virville (dir.) (1955). Histoire de la botanique en France. SEDES (Paris) : 394 p.
Gilib. est l'abréviation botanique officielle de Jean-Emmanuel Gilibert. Consulter la liste des abréviations d'auteur ou la liste des plantes assignées à cet auteur par IPNI |
Portail de l'histoire de la zoologie et de la botanique – Accédez aux articles de Wikipédia concernant l'histoire de ces disciplines. |