Marguerite Yourcenar
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Marguerite Yourcenar, de son vrai nom Marguerite Cleenewerck de Crayencour (Bruxelles, 8 juin 1903 - Mount Desert Island, États-Unis, 17 décembre 1987) est un écrivain français.
Elle fut la première femme élue à l'Académie française en 1980, après un soutien actif de Jean d'Ormesson, qui composera le discours de sa réception.
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[modifier] Biographie
Née d'une mère belge qu'elle perd à la naissance, Marguerite de Crayencour est élevée par sa grand-mère paternelle ainsi que son père, un anticonformiste, grand voyageur et très cultivé et vit jusqu'en 1912 à Lille et dans une propriété familiale située au Mont Noir (Nord). Elle passe la première partie de son baccalauréat à Nice, sans avoir fréquenté l'école. Son premier poème dialogué, Le Jardin des chimères, est publié à compte d'auteur en 1921 et signé Yourcenar, quasi-anagramme de son nom de famille.
En 1939, son père est mort depuis dix ans, elle manque d'argent et l'Europe s'agite dangereusement. Elle part aux États-Unis pour rejoindre Grace Frick, son amie, avec qui elle vivra jusqu'au décès de celle-ci en 1979. Elle y passera le reste de sa vie : citoyenne américaine en 1947, elle enseignera la littérature française jusqu'en 1949.
Son roman Mémoires d'Hadrien, en 1951, connaît un succès mondial et lui vaut le statut définitif d'écrivain, consacré en 1970 par son élection à l'Académie Royale (belge) de langue et de littérature françaises, et dix ans plus tard, par son entrée à l'Académie française. Elle indiquera plus tard avoir longtemps hésité, pour le choix de son sujet, entre l'empereur Hadrien et le mathématicien-philosophe Omar Khayyam.
Sa vie se partage entre l'écriture dans l'isolement de l'île des Monts-Déserts et de longs voyages dont un périple autour du monde avec Jerry Wilson, son dernier compagnon. Elle meurt le 17 décembre 1987 aux États-Unis. Elle est enterrée au cimetière Brookside à Somesville (Maine).
Des romans historiques aux mémoires autobiographiques, l'œuvre de Yourcenar s'inscrit en marge du courant engagé de son époque avec ce retour à l'esthétisme et à la tradition avec le désir d'affirmer la finalité de la Littérature : la narration. Inspirée par la sagesse orientale, la pensée de l'écrivain ne s'est jamais éloignée de l'humanisme de la Renaissance :
- « Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté pour la première fois un coup d'œil intelligent sur soi-même : mes premières patries ont été les livres. » (Mémoires d'Hadrien)
Une correspondance choisie de Marguerite Yourcenar a été publiée chez Folio. On y apprend que c'est elle (végétarienne convaincue) qui a en premier attiré l'attention de Brigitte Bardot sur le sort des bébés phoques.
[modifier] Œuvres
- Le Jardin des chimères (1921)poésie
- Alexis ou le Traité du vain combat (1929, roman)
- La Nouvelle Eurydice (1931, roman)
- Le Denier du rêve (1934, roman)
- La Mort conduit l'Attelage (1934)
- Feux (1936, poèmes en prose)
- Nouvelles orientales (1939)
- Les Songes et les Sorts (1939)
- Le Coup de grâce (1939, roman)
- Mémoires d'Hadrien (1951) roman
- Électre ou la Chute des masques (1954)
- Qui n'a pas son Minotaure? (1963)
- L'Œuvre au noir (1968)
- Chenonceaux (....)
- Souvenirs pieux (1974)
- Archives du Nord (1977)
- Mishima ou la vision du vide, (1981, essai)
- Comme l'eau qui coule (1982) (Anna, soror, Un homme obscur, Une belle matinée)
- Le temps, ce grand sculpteur (1983)
- Les charités d'Alcippe, poème (1984)
- Quoi ? L'éternité (1988)
- D'Hadrien à Zénon : correspondance, 1951-1956, 2004
[modifier] Quelques citations
« Quand je perds tout, il me reste Dieu » (extrait de Feux)
« Tâchons d'entrer dans la mort les yeux ouverts » (extrait des Mémoires d'Hadrien)
« Beaucoup d'hommes se défont, peu d'hommes meurent. » (extrait de Feux)
« Il n'y a pas d'amour malheureux : on ne possède que ce qu'on ne possède pas. Il n'y a pas d'amour heureux : ce qu'on possède, on ne le possède plus. »
« Les conventions finissent par former les êtres. » (juillet 1976)
« L'histoire ne s'intéresse qu'aux privilégiés. » (juillet 1976)
« La relation entre l'écrivain et ses personnages est difficile à décrire. C'est un peu la même qu'entre des parents et des enfants. » (juillet 1976)
« Les êtres finissent toujours par vous échapper. » (juillet 1976)
« La nature humaine change peut tout en étant capable d'une plasticité extraordinaire à l'extérieur. » (juillet 1976)
« Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exercent si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les bêtes. Rappelons-nous, s'il faut toujours tout ramener à nous-mêmes, qu'il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés, moins de wagons plombés amenant à la mort les victimes de quelconques dictatures, si nous n'avions pris l'habitude des fourgons où les bêtes agonisent sans nourriture et sans eau en attendant l'abattoir.» [sur le végétarisme]
« Les animaux sont mes amis et je ne mange pas mes amis. » [sur le végétarisme]
« La protection de l'animal, c'est au fond le même combat que la protection de l'homme. » [sur le végétarisme]
[modifier] Bibliographie
- Mathieu Galley, Les Yeux ouverts, Entretiens avec Marguerite Yourcenar. 1980.
- Josyane Savigneau, Marguerite Yourcenar, l'invention d'une vie. Paris : Gallimard, 1990.
- Michèle Sarde, Vous, Marguerite Yourcenar, La Passion et ses masques. Paris : Laffont, 1995.
- Michèle Goslar, Yourcenar, Qu'il eût été fade d'être heureux. Bruxelles, 1998.
Le premier amour du prince Genghi.
[modifier] Liens externes
- Discours de réception à l'Académie française.
- biblioweb
- CIDMY - Centre International de Documentation Marguerite Yourcenar, Bruxelles
- S.I.E.Y. - Société Internationale d'Etudes Yourcenariennes, La Flèche, France
- musée à Saint-Jans-Cappel
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