Onan
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Onan est un personnage biblique. Second fils de Juda, frère de Er, il doit, selon les coutumes du lévirat (que Juda est donc le premier personnage biblique à appliquer) prendre pour épouse Tamar, la femme d'Er, à la mort de celui-ci, Er n'ayant pas fait d'enfant.
Onan refuse, préférant «laisser sa semence se perdre dans la terre» (le récit issu de la Genèse -- Vayeshev, ne dit pas comment) et est frappé de mort par YHWH.
Le terme onanisme ne fut rattaché à la masturbation qu'en 1712 par John Martin, un chirurgien.
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[modifier] Interprétations
[modifier] Interprétation juive
Selon les Sages d'Israël, il ne s’agit pas de la masturbation ni du coïtus interruptus : contrairement à celui-ci, il n’y a pas rétention de la matière séminale mais dispersion à l’extérieur (adapté de Rachi sur Genèse 38 :9).
Les Sages condamnent vigoureusement l’onanisme, passible de la peine de mort et outrage au Créateur (traité Nidda 13b, où l'épisode d'Onan est cité afin de proscrire aussi bien la masturbation que le coït interrompu).
Rachi déduit du récit qu'Er se livrait probablement aux mêmes pratiques qu'Onan, afin de ne pas flétrir la beauté de sa femme par la grossesse, ce qui contribue à accréditer la thèse.
Néanmoins, Samuel Eidels, le Maharsha, fait remarquer que la peine de mort, appliquée par le tribunal divin et non humain, n’aurait pu s’appliquer à Onan, ni à son frère, dont les Sages calculent qu’ils étaient assez jeunes (Seder Olam, II) si leur père, Juda, n’avait pas été coupable de son côté d’avoir pris la décision de vendre Joseph, causant l’affliction et la discorde au sein de la maison de Jacob.
Cette mort ne serait donc pas la rétribution d’un péché sexuel mais la malédiction qui atteint le coupable jusqu’à la quatrième génération.
[modifier] Interprétation chrétienne
Les commentateurs catholiques médiévaux interprétèrent également l'intervention divine comme une condamnation de la masturbation et/ou de la contraception, et toutes leurs interprétations s'attachèrent à condamner encore plus ce dernier point.
La plupart des exégètes modernes pensent que la faute d'Onan fut surtout d'enfreindre les règles du lévirat, et estiment que le passage ne fait pas référence à la masturbation, mais au coïtus interruptus, tous deux aboutissant tout de même à empêcher la conception. Or, la conception étant le début de la vie, Onan empêchait ainsi la vie.
Néanmoins, la charge principale reste l'enfreinte aux lois du lévirat, qui est une loi divine, alors que ni la masturbation ni le coïtus interruptus ne sont expressément condamnés par les Ecritures.
[modifier] Source
[modifier] Pour l'interprétation juive
Commentaire de Genèse 38 :7 et 9, in La Voix de la Thora, Elie Munk, Fondation Samuel et Odette Lévy, édition février 1998.