Paul Wolfowitz
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Paul Dundes Wolfowitz (né en 1943), est un homme politique américain, Secrétaire d'État adjoint à la Défense entre 2001 et 2005 dans le gouvernement de George W. Bush et président de la Banque Mondiale depuis le 1er juin 2005.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Paul Wolfowitz est le fils du mathématicien juif polonais Jacob Wolfowitz, lui-même immigré aux États-Unis en 1920 alors qu'il n'est agé que d'une dizaine d'années.
Né le 22 décembre 1943 à New York, Paul Wolfowitz fait d'abord par atavisme des études de physique-chimie avant de se tourner vers les sciences politiques à l'université de Chicago.
Il est alors politiquement un jeune trotskyste.
C'est à l'université de Cornell où enseigne son père que Paul Wolfowitz rencontre le professeur Allan Bloom, un des disciples du théoricien Leo Strauss et référence des néo-conservateurs.
Auprès de Bloom, Wolfowitz devient lui-même un disciple de Strauss et rejette la philosophie du relativisme alors en vogue dans les années 60 et qui nierait la « légitimité universelle des valeurs américaines et s'accomoderait de la tyrannie ».
A l'université de Chicago, c'est auprès d'Albert Wohlstetter, théoricien de la stagégie nucléaire, que Wolfowitz rédigera sa thèse sur le danger de prolifération nucléaire au Moyen-Orient.
En 1972, Wolfowitz entame une carrière dans l'administration fédérale américaine. On le retrouve aussi bien auprès des démocrates comme Dean Acheson qu'auprès de républicains. Il s'oppose dès le début à la realpolitik de Henry Kissinger et entre au Pentagone en 1977 sous l'administration de Jimmy Carter.
Il souligne dès cette époque le facteur d'instabilité régionale causé par l'Irak de Saddam Hussein, alors que le gouvernement de Carter veut en faire un contrepoids à l'Iran de l'ayatollah Khomeiny.
Le démocrate Wolfowitz est déçu par l'administration de Jimmy Carter et c'est avec enthousiasme qu'il accueille la victoire de Ronald Reagan en novembre 1980. Celui-ci incarne mieux à ses yeux son idéal démocratique.
Entre 1982 et 1985, il se retrouve secrétaire d'État adjoint aux affaires de l'Est asiatique et du Pacifique dans le gouvernement de Reagan. C'est à cette fonction qu'il organise la transition politique des Philippines après le renversement de Ferdinand Marcos, ancien allié des États-Unis.
En 1986, il est nommé ambassadeur en Indonésie où il s'ouvre à la civilisation islamique.
De 1989 à 1993, sous la direction de Dick Cheney, il est sous-secrétaire à la défense chargé de la planification où il élabore une nouvelle définition de la stratégie et de l'organisation de la force militaire américaine après la fin de la guerre froide.
En 1991, Paul Wolfowitz organise le financement de la guerre du Golfe et parvient à convaincre Israël de ne pas intervenir militairement pour maintenir la cohérence interne de la coalition qui comprend de nombreux pays arabes. Il prêcha également mais sans succès la loyauté envers les chiites du sud et les Kurdes du nord de l'Irak que le gouvernement américain a poussé à se révolter contre Saddam Hussein.
Durant la présidence de Bill Clinton, Paul Wolfowitz est doyen de l'École d'études internationales avancées de l'Université Johns Hopkins à Washington DC de 1994 à 2001.
[modifier] Rôle auprès de l'administration Bush
En février 2001, il est nommé par George W. Bush au poste de secrétaire adjoint à la défense, sous les ordres de Donald Rumsfeld. C'est à ce poste qu'il se fait l'artisan et l'ardent défenseur du renversement du régime de Saddam Hussein et de l'invasion militaire de l'Irak dès le lendemain des attentats du 11 septembre 2001.
Catalogué comme un des plus radicaux des néo-conservateurs, il est chargé de trouver les justifications juridiques de l'invasion de l'Irak et est considéré comme le principal responsable des déconvenues de l'armée américaine notamment dans sa recherche des armes de destruction massive.
En 2002, devant des supporters d'Ariel Sharon lors d'une réunion publique à Washington DC, il reconnait, sous les huées, les souffrances endurées par le peuple palestinien sous occupation israélienne.
Le 26 octobre 2003, au cours d'une visite à Bagdad, il échappe de justesse à un attentat. Une trentaine roquettes sont tirées contre l'hôtel Al Rachid où il logeait. Un colonel américain meurt au cours de cette attaque et dix sept autres personnes sont bléssées. Paul Wolfowitz est indemne.
En janvier 2005, il s'engage personnellement dans le déploiement de l'aide américaine aux victimes du Tsunami du 26 décembre 2004, en particulier en Indonésie.
[modifier] Rôle à la Banque Mondiale
En mars 2005, George W. Bush préfère l'éloigner de son administration en lui offrant une promotion, celle de président de la Banque Mondiale (en règle générale, celle-ci est laissée aux États-Unis quand le Fonds monétaire international est laissé aux Européens).
Dès son entrée en fonction, Paul Wolfowitz va dresser une liste de pays en voie de développement à privilégier et confirme l'Afrique comme zone prioritaire.
Paul Wolfowitz gère en janvier 2006 une crise avec le président tchadien au sujet de la reversion des revenus issus du pétrole.
[modifier] Vie familiale
Paul Wolfowitz est séparé depuis 2002 de son épouse Clare, brillante anthropologue, spécialiste de l'indonésie. Ils ont eu ensemble 3 enfants. Il vit aujourd'hui avec Shaha Ali Riza, une féministe britannique d'origine tunisienne, en charge des droits des femmes arabes à la Banque Mondiale.