Albert Goblet d'Alviella
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Le général Albert Joseph Goblet d'Alviella est un homme politique libéral et un militaire belge (1790-1873).
Il naît à Tournai le 26 mai 1790, entra en 1802 au Prytanée militaire de Saint-Cyr, où il obtint, en 1807, le prix impérial de mathématiques au concours général, passa à l'École polytechnique, et en sortit en 1811 officier du génie. Il fit les campagnes d'Espagne dans Grande Armée. Il est officier d'ordonnance de Nicolas Jean-de-Dieu Soult. Il se trouva, en 1813, au siège de Saint-Sébastien, où il se distingua. Resté seul des officiers du génie, il fut choisi pour porter à Paris les détails du siège et de la capitulation, fut nommé capitaine et reçut la croix d'honneur.
Après le premier traité de Paris, il quitte le service de la France, avec l'autorisation de Soult.
Rentré en février 1815 au service de Guillaume Ier des Pays-Bas, il combattit aux Quatre-Bras et à Waterloo dans l'armée de Guillaume Ier, qui le nomme officier d'ordonnance. Il obtint la décoration de l'ordre de Guillaume (4e classe).
Ses antécédents lui valurent d'être chargé de projeter et de construire la forteresse de Nieuport. Il est ensuite chargé de renforcer les forteresses gardant la frontière du royaume des Pays-Bas avec la France. Il dirigea les travaux pendant sept ans, fut nommé chevalier de 3e classe (officier) de l'ordre de Guillaume, et accompagna le prince d'Orange en Russie. Le tsar Alexandre le décora de la croix de Sainte-Anne.
À son retour, il fut chargé de la reconstruction de la place de Menin. Lors de la révolution de 1830, il est commandant de la citadelle de Menin. Guillaume Ier l'appelle à Anvers, mais il choisit de rejoindre Bruxelles avec le comte Charles Lehon. Le gouvernement provisoire le nomme 15 octobre colonel du génie et directeur général de ce corps. Il le charge par ailleurs d'organiser la Défense nationale. Il fut promu au grade de général de brigade en 1831, et fut minisire de la Guerre dans le premier gouvernement du régent Surlet de Chokier. Le gouvernement s'évapore immédiatement et Goblet reste administrateur du département de la Défense. Quand le 2 août 1831 les troupes hollandaises rompent l'armistice, il assiste Léopold Ier et lui conseille notamment de se replier sur Malines pendant qu'il négocie la reddition de Louvain.
Au mois d'août 1831 la ville de Tournai l'envoya à la Chambre des Représentants, et peu de jours après, il fut créé inspecteur général des fortifications et du génie.
En tant qu'aide-de-camp du Roi et plénipotentiaire, il est ensuite envoyé à Londres par le roi pour régler la question des forteresses, dont la France voulait la démolition et les autres puissances le maintien. Le 15 novembre 1831, il parvient à un accord : certaines forterresses sont maintenues, mais Menin, Ath, Mariembourg, Mons et Philippeville doivent être détruites. Ce traité est signé le 14 décembre 1831 à Londres avec les ministres d'Autriche, d'Angleterre, de Prusse et de Russie, un traité. D'autre part, un accord secret, qui exclut la France, autorise les grandes puissances à occuper les forteresses en cas de nécessité. Après la ratification du traité des XXIV articles par la Belgique, il est à nouveau envoyé à Londres par le roi pour s'assurer que les grandes puissances ne sont pas prêtes à faire appel à la force pour obtenir la signature du roi Guillaume.
Ceci cause la démission du Premier ministre Félix de Muelenaere et le roi propose à Goblet de former le nouveau gouvernement. Néanmoins, les ministre de de Muelenaere refusent de contresigner cette nomination et il faut faire appel au comte Félix de Mérode, ministre sans portefeuille.
Il compose son cabinet en octobre 1832. Il s'atribue les Affaires étrangères, nomme Charles Rogier (libéral) à l'Intérieur, Adolphe Duvivier (catholique) aux Finances, Joseph Lebeau (libéral) à la Justice, Louis Évain (libéral) à la Guerre. Félix de Mérode (catholique) reste ministre sans portefeuille.
Goblet doit alors demander au Parlement l'autorisation de laisser l'armée française du général Gérard assiéger Anvers, sans intervention des troupes belges, comme l'exige la Conférence de Londres. Les durs du Parlement et la population belge étaient outrés par cette humiliation et après le vote de l'autorisation (par quarante-quatre voix contre quarante-deux), Goblet remet sa démission.
Le roi lui demande de garder la direction des affaires car la constitution d'un autre cabinet est impossible. Il remet encore sa démission quelques semaines plus tard suite au rejet du budget de la Guerre par le Parlement. Le roi dissout alors les Chambres, mais les élections en changent peu la configuration.
Pendant la campagne électorale, Goblet obtient des Pays-Bas le 21 mai 1833 la signature d'une double convention l'egageant à prolonger indéfiniment l'armistice, tout en maintenant le statu quo territorial, c'est-à-dire que la Belgique gardait tout le Limbourg et le Luxembourg, à l'exception des forteresses de Maastricht et Luxembourg. La navigation sur l'Escaut était assurée et la dette restait toute entière à charge des Pays-Bas.
Ensuite, il remit sa démission et Charles Rogier et Joseph Lebeau assurèrent la direction de son gouvernement, tandis que Félix de Mérode devenait ministre des Affaires étrangères.
Il devient ensuite premier inspecteur général de l'armée, puis lieutenant-général en 1835. Il part ensuite pour Lisbonne par le roi, avec trois mille volontaires belges, pour assurer à la maison de Saxe-Cobourg et Gotha le trône du Portugal. L'arrivée de ces troupes forcent en effet Michel Ier à s'exiler et à Marie II de reprendre le pouvoir. Celle-ci le fait alors comte d'Alviella, titre que Léopold Ier l'autorise à porter en Belgique.
Goblet est ministre des Affaires étrangères en 1843 dans le gouvernement de Jean-Baptiste Nothomb et signe un traité de commerce avec la Confédération germanique. Ses relations avec le roi se déterriorent par la suite, parce qu'il ne donne pas suite à ces demandes concernant la conclusion d'un traité douanier avec la France et parce qu'il refuse ensuite de soutenir le gouvernement de Sylvain van de Weyer. Il s'oppose encore au roi sur la question de la défense nationale en tant que membre d'une commission chargée d'analyser les besoins de l'armée.
Le roi fait alors pression sur Henri de Brouckère pour obtenir sa mise à la retraite. Il est ensuite élu député de Tournai.
[modifier] Sources
- « Albert Goblet d'Alviella », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)
- Jean Bartelous, Nos Premiers Ministres, de Léopold Ier à Albert Ier, 1983, Bruxelles, éd. J.M. Collet.
Précédé par Félix de Muelenaere 1832 |
Premier ministre de Belgique |
Suivi par Barthélémy de Theux 1834 |