Alsace d'abord
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Alsace d'abord est un parti politique d'extrême droite français alsacien, mené jusqu'à fin 2005 par Robert Spieler, et qui souhaite rassembler les forces régionalistes européennes et identitaires de la région Alsace.
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[modifier] Historique
Il a été fondé en 1989 par Robert Spieler, ancien député dissident du Front national dont il réfutait la position anti-européenne. Devenu Mouvement régionaliste alsacien de 1998 à 2002, il reprend son nom d'origine lorsque plusieurs dissidents du MNR décident de le rejoindre, il rassemble également des déçus des partis parisiens parmi lesquels des adhérents de l'UDF, du RPR. Le programme de la nouvelle formation d'extrême droite régionaliste emprunte les revendications déjà exprimées par ses deux composantes : la promotion volontariste du bilinguisme, l'extension du droit local, une autonomie financière et fiscale de l'Alsace, la lutte contre l'islam.
Score et nombre de sièges obtenus aux élections régionales d'Alsace :
- 2004-2010 : 9,42% - 0 siège
- 1998-2004 : 5,9% - 9 sièges (3 sièges des suites de l'élections, perte d'un élu et ralliement de 7 conseillers régionaux d'abord ralliés au MNR avant d'avoir été élus sous l'étiquette du Front national)
- 1992-1998 : 6% - 2 sièges
- 1986-1992 : ??% - 0 siège
Alsace d'abord dispose d'un conseiller général (dans le canton de Sainte-Marie-aux-Mines) en la personne de Christian Chaton, de maires et de conseillers municipaux, notamment dans les villes de plus de 10 000 habitants suivantes : Mulhouse, Haguenau, Ilkirch-Graffenstaden, Hoenheim, Kingersheim, Bischwiller, Sainte-Marie-aux-Mines.
Alsace d'abord s'est fait remarqué par diverses campagnes d'affichages : « Paris se moque de nous ! » et pour avoir pris depuis plusieurs années en main une grande campagne contre l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, campagne qui a dépassé les limites de l'Alsace.
[modifier] Idées
Sur l'échiquier politique, il tient un discours proche de l'extrême droite sur certains points (sécuritarisme, islamophobie, anti-fiscalisme), mais s'en distingue sur d'autres (régionalisme, intégration européenne).
Il est constitué d'Alsaciens d’origine ou d’adoption et la page de présentation d'Alsace d'abord affirme son « attachement à l'identité alsacienne, française et européenne [de l'Alsace]. Cette identité est à la fois française et alémanique, et l'attachement à l'une n'implique pas le rejet de l'autre. [Cette] identité est menacée notamment par l'immigration non-européenne, mais aussi par l'uniformisation culturelle, l'oubli [des] racines et la perversion [des] valeurs. »
Ce mouvement revendique l'idée que les intérêts des Alsaciens sont mal défendus à Paris par des responsables qui seraient soumis aux ordres de leurs états-majors parisiens.
Le rassemblement des Alsaciens en un mouvement qui prétend défendre l’Alsace d’abord, indépendant de toute tutelle parisienne, veut donner à l’Alsace la force de se faire entendre et respecter par Paris et par Bruxelles, afin d’assurer son rayonnement et sa prospérité.
Des collectifs qui gravitent dans sa sphère d'influence, comme Solidarité alsacienne"de Chantal Spieler, épouse de Robert Spieler, ancien président d'Alsace d'abord, se sont engagés dans la distribution gratuite de soupe à la viande de porc aux SDF strasbourgeois.
[modifier] Élus
À la veille du renouvellement du Conseil régional d'Alsace lors des élections régionales des 21 et 28 mars 2004, le Groupe Alsace d'abord du conseil régional réunissait :
- Robert Spieler, président d'Alsace d'abord (1989 - 01/2006)
- Jacques Cordonnier, secrétaire général d'Alsace d'abord
- Stéphane Bourhis, porte-parole d'Alsace d'abord (2002 - 2005), conseiller municipal de Hoenheim (Bas-Rhin)
- Christian Chaton, conseiller municipal de Sainte-Marie-aux-Mines
- René Weess
- Denis Kipfer, conseiller municipal de Rammerstatt et adjoint au maire
- Théo Klein, apparenté au groupe Alsace d'abord du conseil régional d'Alsace (homonyme de Théo Klein, ancien président du CRIF)
- Jean-Marie Schneider, conseiller municipal de Cernay
- Alain Voelckel, conseiller municipal de Bischwiller, général (cr), commandeur de la Légion d'honneur, commandeur de l'Ordre national du Mérite
Ces élus provenaient de deux listes élues lors des élections régionales de 1998 : un groupe élu à la suite de Robert Spieler, et les autres sur la liste Front national de l'époque, et ayant un temps transité par le Mouvement national républicain.
Outre les élus régionaux ci-dessus, Alsace d'abord compte également, parmi ses dirigeants, les personnalités suivantes :
- Anne Kling, ancien fonctionnaire au Conseil de l'Europe, présidente de l'association « Femmes pour Strasbourg », présidente de l'association « Défendons notre identité »
- Catherine Wackermann, responsable d'association
- Fabrice Lauffenburger, responsable du groupe Jeune Alsace
- Alexandre Messerlin, conseiller municipal et maire d'Esselbach
- Albert Schmitter, conseiller municipal et maire de Schirrhoffen
La liste conduite par Robert Spieler pour les élections régionales de 2004 n'ayant pas passé la barre de 10 % des suffrages exprimés lors du premier tour le 21 mars 2004 (9,42 % dans les deux départements de la région), elle est restée absente du second tour organisé le 28 mars. Robert Spieler avait en effet rejeté, pendant sa campagne, toute alliance avec le Front national (18,58 % des voix). Alsace d'Abord n'est donc plus représentée au conseil régional d'Alsace dans le nouveau mandat.
Il faut toutefois noter que Christian Chaton a été élu conseiller général du Haut-Rhin, dans le canton de Sainte-Marie-aux-Mines, lors d'une triangulaire pour le second tour des élections cantonales, le 28 mars 2004, battant d'une courte tête le candidat de l'UMP et un autre candidat « sans étiquette ».