Premiers secours : arrêt d'une hémorragie
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Lorsque l'on aborde une victime, une fois faite la protection, la première détresse évidente est l'hémorragie externe : une hémorragie est un écoulement de sang en dehors du système circulatoire. Une perte de sang importante va conduire au décès de la victime. En effet, le sang sert à transporter l'oxygène vers les organes (dont le cœur et le cerveau), s'il n'y a plus assez de sang, les organes ne peuvent plus fonctionner et meurent. Si le saignement est abondant (c'est-à-dire peut imbiber un mouchoir en quelques secondes), il faut donc à tout prix stopper l'hémorragie.
Dans tous les cas, le premier geste est de supprimer le risque et d'allonger la victime. En effet, en position debout ou assise, le sang est attiré vers les pieds. La position allongée favorise l'irrigation des « organes nobles » : poumons, cœur, cerveau.
Sommaire |
[modifier] Appui manuel direct
Si le sang s'écoule par une blessure visible, un appui manuel sur la blessure est la meilleure solution (on bouche le trou). La meilleure manière est d'appuyer avec la main ; si le témoin est seul et doit aller prévenir les secours ou s'occuper d'autres victimes, il peut remplacer cet appui par un tampon (de tissus ou de papier) maintenu par un lien large. Si la blessure est à un membre, on peut surélever celui-ci afin de diminuer la pression du sang qui y arrive.
Le sauveteur s'attachera à se protéger les mains pour ne pas les souiller avec le sang de la victime, par exemple avec un sac plastique, ou bien en appuyant avec un linge, ceci afin d'éviter une éventuelle transmission de maladie ; si la victime est consciente, on peut lui demander d'appuyer elle-même sur la blessure le temps de se protéger.
Si le sauveteur avait du sang sur les mains (accident d'exposition au sang), il convient de ne pas paniquer : la peau est « étanche » (personne n'a jamais pris de poids en prenant un bain), il ne peut y avoir contamination que si la peau présente une blessure ouverte ou une maladie de peau. Mais il faut bien faire attention à ne pas manger ni boire, ne pas se gratter, se frotter les yeux, le nez... avant de s'être désinfecté les mains. Pour se désinfecter, on nettoiera d'abord soigneusement les mains à l'eau claire (sans savon) pour enlever le sang, puis on les trempera cinq minutes dans de l'eau de Javel diluée (lire l'étiquette). Le sauveteur ira par la suite consulter un médecin ou se rendra aux urgences de l'hôpital (mais il sera normalement pris en charge par les secours venant s'occuper de la victime).
[modifier] Compression à distance
Parfois, il est impossible d'appuyer manuellement, ou bien cet appui est inefficace : la blessure est plus grande que la main, ou bien elle contient des corps étrangers (bris de verre), on voit l'os brisé qui dépasse (fracture ouverte), ou encore la partie qui saigne est inaccessible (le bras est coincé sous un objet lourd et on voit une flaque de sang). Dans ce cas-là, on peut comprimer l'artère (le tuyau qui amène le sang) contre un os en appuyant à travers la peau, entre le cœur et la blessure — c'est la compression à distance. Ceci n'est possible que pour les hémorragies aux membres et au cou. La compression à distance se fait d'abord avec les doigts. Il existe sept points de compression, les trois principaux sont :
- à la base du cou, pour une hémorragie au cou : c'est la seule manière d'arrêter une hémorragie au cou ;
- sur la face interne du bras (entre la blessure et l'épaule, au-dessus du coude) pour une hémorragie au membre supérieur (bras, avant-bras, main) ;
- dans le pli de l'aine pour une hémorragie au membre inférieur (cuisse, jambe, pied).
Si le sauveteur a besoin de se libérer (pour prévenir les secours ou bien s'occuper d'autres victimes), il doit poser un garrot et noter l'heure de pose du garrot sur un papier épinglé aux vêtements de la victime (cette information sera précieuse pour l'équipe médicale). La pose du garrot n'est possible qu'au bras (entre l'épaule et le coude) pour les hémorragies au membre supérieur, et sur la cuisse (entre la hanche et le genou) pour les hémorragies au membre inférieur.
Une fois une compression à distance effectuée (point de compression ou garrot), il faut la maintenir coûte que coûte. En effet, si l'on relâche la compression, le sang (qui était contenu dans le corps) vient envahir le membre (qui lui s'est vidé) ; cela provoque une brusque chute de la pression sanguine (tension artérielle) qui peut provoquer un désamorçage de la pompe cardiaque, donc un arrêt de la circulation du sang.
[modifier] Hémorragies internes et extériosiées
Il existe deux autres types d'hémorragies : l'hémorragie interne et l'hémorragie exteriorisée.
L'hémorragie interne : dans ce cas, la blessure se trouve à l'intérieur du corps, et le sang s'écoule dans les tissus ou les cavités corporelles, comme par exemple dans la cavité abdominale, les poumons ou la boîte crânienne. On ne peut bien entendu pas constater cette hémorragie, mais cela se décèlera par des signes extérieurs (collapsus cardiovasculaire, voir plus bas), qui peuvent d'ailleurs être dus à un autre phénomène. Cette situation est considérée en premiers secours comme un malaise grave.
L'hémorragie exteriorisée : c'est du sang s'écoulant par un orifice naturel : bouche (crachats, vomissements de sang), oreille, nez, anus, urètre, vagin en dehors de règles. Comme la blessure est cachée (le sang vient de l'intérieur du corps), on ne peut pas intervenir, la seule solution consiste à mettre la victime au repos, à prévenir les secours et à la surveiller en attendant le médecin. Dans le cas de crachats ou de vomissements de sang, on essaiera de les conserver (dans une bassine, un sac plastique) pour les montrer au médecin.
On peut proposer des positions de repos (ou « positions d'attente ») particulières dans certains cas (si la victime est consciente) :
- pour les crachats de sang, si la victime a du mal à respirer, proposer la position assise (par terre, jambes allongées) ou semi-assise (idem avec le dos incliné en arrière) ;
- pour les vomissements de sang, allongée cuisses fléchies (pour diminuer le mal de ventre).
Mais ces positions ne ont que propoposées ; sinon, il faut respecter la position qu'adopte spontanément la victime (c'est elle qui sait dans quelle position elle se sent le mieux).
On distingue toutefois un cas particulier : le saignement de nez spontané ou faisant suite à un petit coup sur le nez. Cet incident est fréquent, notamment chez les enfants. La conduite à tenir est la suivante :
- asseoir la personne tête penchée en avant, afin d'éviter que le sang ne coule dans la gorge ou les poumons ;
- moucher la narine qui saigne, afin d'évacuer le caillot qui a commencé à se former (il ne se forme pas au bon endroit) ;
- faire comprimer la narine par la victime pendant huit minutes (c'est long !), afin d'arrêter le saignement.
Au bout de huit minutes, un caillot s'est formé au bon endroit en arrête le saignement. Si le saignement reprend ou continue, ou s'il est dû à un choc sur la tête (risque de traumatisme crânien) ou à un fort choc sur le nez (risque de fracture du nez), alors on traite cela comme les autres saignements extériorisés (repos, appel au Samu).
[modifier] Surveillance
L'hémorragie peut passer inaperçue dans un premiers temps, par exemple, elle est cachée par les vêtements. Ceci montre l'importance de surveiller la victime pendant l'attente des secours.