Arudj Barberousse
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Arudj Reïs (turc : Oruç Reis) (1474, Mételin - 1518) (ou Horuk) dit Baba-Oruç (turc : baba, père prononcé baba-oroutch) qui par déformation donna Barberousse.
[modifier] Histoire
Avec son frère Elias il faisait le commerce des poteries fabriquées par leur père potier de l'île de Lesbos à celle de Mételin. Un jour leur navire est arraisonné par des pirates. Quelque temps après Arudj et son frère partirent en expédition pour se venger. L'affaire tourna mal, Elias fut tué, Arudj fait prisonnier et emmené à Rhodes pour y être vendu comme esclave.
Devenu rameur sur une galère des chevaliers de l’ordre de Saint Jean, il parvint à s'échapper et à se faire engager sur un navire à destination de l'Égypte.
Le sultan mamelouk le chargea de diriger une flotte pour chercher du bois de construction en Anatolie. Sa flotte fut détruite par des corsaires génois.
Il parvint à regagner la côte à la nage. Son tempérament attira l'attention de Korkhoud, frère de Selim Ier qui gouvernait la Caramanie. En récompense de son courage il se vit confier le commandement d'un trois-mats armé. Il s’installa à Djerba et de là il mena la course contre les bateaux chrétiens et passa des milliers de Morisques d’Espagne en Afrique.
En 1512, Arudj, en compagnie de son frère cadet Khayr ad-Dîn, essaya en vain de s'emparer de Bougie (Béjaïa), occupée par les Espagnols. Là, une décharge de mousquet lui arracha un bras. Plus tard il porta une prothèse en argent.
En 1514, Arudj repartit en expédition contre Djijelli (Jijel), avec son frère. La ville fut prise, il décida d'essayer à nouveau de prendre Bougie. Ce fut un autre échec.
En 1516, Arudj est appelé par le cheikh Salim at-Tûmi sollicité par les habitants d'Alger pour les libérer des Espagnols. Arudj occupa d’abord Cherchell avant de se rendre maître d'Alger. Il fit ainsi de la ville une redoutable base de corsaires qui allait résister pendant plus de trois siècles. Mais la forteresse espagnole du Peñon menaçait toujours la ville. Un complot contre Arudj était en train de se monter, Aroudj y coupa court en faisant étrangler le cheikh Salim. Alger avait trouvé son maître.
Une expédition espagnole en septembre 1516 tourna au désastre pour les Espagnols. Arudj s’empara de Miliana, puis de Médéa et de Ténès. Les habitants de Tlemcen lui demandèrent de les délivrer de leur roi. Arudj prit la place du roi et le reste de la famille royale fut noyée sur son ordre.
Une armée espagnole s’empara d’Ishaq, frère d’Arudj qui fut tué par des Arabes. Arudj, isolé, fut assiégé dans Oran. Il tenta une fuite de nuit, il fut massacré avec son escorte (1518). Sa tête fut exposée à Oran.
Arudj avant de partir pour Tlemcen avait laissé son frère Khayr ad-Dîn pour gouverner Alger. C’est lui qui sous le nom de Barberousse créera le beylik d’Alger.
[modifier] Source
- Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord, des origines à 1830, édition originale 1931, réédition Payot, Paris, 1994
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