Bataille de Courtrai (1302)
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La bataille de Courtrai opposa le roi de France aux milices communales flamandes le 11 juillet 1302, près de Courtrai, appelée également bataille des éperons d'or.
Bataille de Courtrai | |||||||||||||||||
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Conflit | |||||||||||||||||
Date | 11 juillet 1302 | ||||||||||||||||
Lieu | Plaine de Groeninghe, devant Courtrai | ||||||||||||||||
Issue | Victoire écrasante des communes flamandes | ||||||||||||||||
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Sommaire |
[modifier] Préalable
L'industrie textile faisait la prospérité de la Flandre, province du nord du royaume de France. Elle utilisait la laine, essentiellement importée de Grande-Bretagne. Les artisans tisserands et commerçants estimaient que les taxes levées par le roi Philippe le Bel pour gêner l'Angleterre étaient trop élevées.
Gui de Dampierre, Comte de Flandre, qui avait pris le parti de ses tisserands, foulons et autres drapiers, a été attiré et emprisonné à Paris.
Après les « Matines de Bruges » les rebelles tenaient le pays sauf deux places fortes importantes, Cassel et Courtrai.
[modifier] Bataille
La ville de Courtrai est prise par Gui de Namur dans les premiers jours de juillet et la garnison française se réfugie dans le château. Entretemps le roi Philipe le Bel a levé une armée à la tête de laquelle se trouve le comte Robert d'Artois.
Le neveu de Gui de Namur, Guillaume de Juliers, rejoint alors son oncle au siège de Courtrai ainsi que le frère de celui-ci Jean de Namur. Le 8 juillet 1302, les deux armées se font face. Les forces en présence sont déséquilibrées. Les troupes flamandes, les « Klauwaerts » [1] sont composées de 20 000 combattants, des hommes à pied munis du goedendag, lourde lance hérissée d'une pointe métallique. Ils prennent position sur un plateau bordé par la Lys d'une part et des marécages d'autre part, le long d'un fossé en demi-lune. Derrière eux se trouvent les murailles du château de Courtrai. Les troupes francaises (environ 50 000 hommes d'après Giovanni Villani [2]) s'amassent dans la plaine de Groeninghe. Cette armée est constituée d'archers italiens, de fantassins et de chevaliers. Elle se partage en trois corps, l'un commandé par le connétable Raoul de Nesles, l'autre par Robert d'Artois et le dernier par le Comte de Saint-Pol. Le comte Robert D'Artois, sûr de la victoire, rejette la suggestion de contourner l'armée flamande.
Le 11 juillet au matin, les archers italiens entament les hostilités avec un certain succès. Après un échange de flèches et de carreaux d'arbalètes, les Français font avancer leurs piétons jusqu'au fossé. Les chevaliers français impatient de récolter les fruits d'une victoire qu'ils jugent facile s'élancent dans la précipitation et s'embourbent dans les marécages. Le corps d'armée de Raoul de Nesles puis celui de Robert d'Artois s'engouffrent dans ce piège. Les chevaliers trop lourdement armés ne peuvent s'extirper du boubier. Le fossé en arc de cercle les empêchent de contourner l'obstacle. L'arrière garde, commandée par le comte de Saint-Pol décide alors de rebrousser chemin.
Les combattant flamands, peu au fait des us et coutumes de la guerre, massacrent les chevaliers à terre sans chercher à faire de prisonnier. Périssent ainsi dans la bataille un grand nombre de chevaliers français dont le comte Robert d'Artois, le comte de Nesles, le comte Jean d'Aumale et le négociateur Pierre Flote. Les troupes victorieuses ramènent comme trophées les éperons d'or de tous les chevaliers tombés dans la bataille. Ces trophées orneront l'église Notre-Dame de Courtrai avant d'être récupérés par la France et installés à Dijon.
Il est à noter que les milices flamandes bénéficieront d'une aide appréciable des Brabançons et des Namurois venus leur prêter main forte pour défaire l'occupant français comme le confirment de nombreux historiens. Cet aspect historique semble quelque peu effacé aujourd'hui, dans le but de nourrir le combat pour l'émancipation de la culture flamande [3] [4] [5].
[modifier] Après la bataille
Pour les Flamands, cette victoire sonne le début de leur indépendance. Guy de Dampierre est bientôt de retour à la tête de son comté et organisent le mouvement de libération qui gagne plusieurs grandes villes de Flandre.
Le roi Philippe le Bel sort très affaibli par cette défaite. D'une part, il y a perdu une grande partie de sa chevalerie, d'autre part il y a perdu du prestige. Financièrement, il est contraint de lever des impôts pour reconstituer une armée. Il gardera par la suite une grande méfiance vis à vis de la capacité de résistance des troupes flamandes. Lorsque, deux ans plus tard, il prend sa revanche à la bataille de Mons-en-Pévèle, il préfèrera une paix négociée
Cette bataille est immortalisée par le peintre Nicaise de Keyser ( Bataille des Éperons d'Or 1836). On trouve aussi des détails de cette bataille sur les panneaux en bois d'une malle : la malle de Courtrai.
Le souvenir de cette bataille, romancé notamment par Henri Conscience dans son roman le lion de Flandre de 1838, est resté présent en Flandre jusqu'à nos jours. Cet évènement a acquis une valeur symbolique puisque le jour de la bataille (11 juillet) a été choisi comme date de la fête annuelle de la communauté flamande en Belgique.
[modifier] Notes et références
- ↑ Troupes de la commune par allusion aux griffes du lion qui ornent la bannière de Gui de Dampierre
- ↑ Cronica, de Giovanni Villani chroniqueur italien
- ↑ Goedendag et Eperons d'Or, de Henri Störm
- ↑ Les Eperons d'Or en version française dans La Libre Belgique
- ↑ Anne MORELLI dir., Les Grands mythes de l'Histoire de Belgique, de Flandre et de Wallonie, Bruxelles, Vie ouvrière, 1995
[modifier] Liens externes
- (en)A Popular History of France from the Earliest Times, Volume 2 by Guizot
- La malle de Courtrai
- La bataille de Courtrai sur le site Histoire-Militaire
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