Bourvil
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Bourvil (de son vrai nom André Robert Raimbourg), né le 27 juillet 1917 à Prétot-Vicquemare, Seine-Maritime et décédé le 23 septembre 1970 à Paris (XVIe arrondissement), est un acteur et chanteur français.
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[modifier] Biographie
Bourvil n'a jamais connu son père, tué à la guerre peu avant sa naissance. Il passa toute son enfance avec sa mère et le nouveau mari de celle-ci, un agriculteur nommé Ménard, dans le village de Bourville (qui lui inspira son nom de scène). Il épousa Jeanne Lefrique (1918-1985) le 23 janvier 1943 avec qui il eut deux fils : Dominique (né en 1949) et Philippe (né en 1953).
Après un apprentissage de boulanger, il partit pour Paris pour tenter une carrière musicale, qu'il commença par des radio-crochets. Il enchaîna ensuite avec des numéros de « comique-paysan » (dérivé du comique troupier), mais c'est avec la chanson Les Crayons que sa carrière débuta vraiment en 1945. C'est d'ailleurs avec cette chanson qu'il fit sa première apparition au cinéma, en 1945 dans La Ferme du pendu de Jean Dréville.
Il mourut à 53 ans de la maladie de Kahler (myélome multiple) qui s’attaque à la moelle osseuse, et repose à Montainville (Yvelines), village où il avait sa maison de campagne.
Il est parfois désigné par le nom d’« André Bourvil » (il existe d’ailleurs un « Théâtre André Bourvil » à Paris, XIe arrondissement). C'est sous ce nom qu'il apparaît au générique et à l'affiche de l'avant-dernier film qu'il a tourné, Le Cercle Rouge. Il remercia Jean-Pierre Melville, le réalisateur, pour avoir mentionné ainsi son prénom.
Son dernier film, tourné juste après Le Cercle Rouge, fut Le Mur de l'Atlantique. Ces deux films sortirent quelque semaines après sa mort.
Jeanne Lefrique, son épouse, née en 1918, mourut le 26 janvier 1985 dans un accident de voiture alors qu’elle se rendait de Paris à Montainville sur la tombe de son époux.
Ils sont tous deux enterrés au cimetière communal de Montainville dans les Yvelines.
[modifier] Un acteur de la gentillesse
Le jeu comique de Bourvil a reposé principalement sur des rôles de gentils, parfois un peu bêtes ou naïfs, comme les rôles qu’il a tenus face à l’énergique Louis de Funès : le personnage incarné par Bourvil parvient toujours, par sa gentillesse, non seulement à faire rire, mais aussi à échapper aux manipulations des personnages machiavéliques interprétés par de Funès.
Bourvil a cependant tenu des rôles plus dramatiques, comme l’homme à tout faire dans L'Arbre de Noël. Dans ce rôle, il voit la relation entre un jeune garçon malade et son père, dont il est le serviteur. Dans ce film comme dans les films comiques, le spectateur peut facilement s’identifier au personnage joué par Bourvil, car c’est un homme simple. On peut aussi citer son rôle de Thénardier dans l’adaptation cinématographique des Misérables, ou encore son dernier rôle, celui d’un commissaire de police dans Le Cercle rouge.
Bourvil était un homme très cultivé. Son ami Georges Brassens, devenu son voisin à Montainville, confiait qu’il était le parfait honnête homme, façon XVIIe siècle et lui suggérait des lectures. Il partageait avec Brassens une connaissance encyclopédique sur la chanson française.
Il connaissait aussi Jean-Paul Sartre et on pensa à lui pour la Comédie-Française.
Aujourd’hui il reste une référence pour de nombreux artistes. François Morel et Antoine de Caunes ont notamment réalisé un portrait de lui dans le cadre de l’émission télévisée sur le plus célèbre des Français à travers les siècles où il arrivait en 7e position, gage d’une très grande popularité, 35 ans après sa disparition.
[modifier] Rôles et œuvres
Bourvil a reçu le prix du meilleur acteur du festival de Venise (la Coupe Volpi) pour son rôle dans le film La Traversée de Paris (d’après l’œuvre de Marcel Aymé). Comédien complet, il a choisi à maintes reprises des rôles traitant de sujets de société, notamment en coproduisant les films avec Jean-Pierre Mocky (La Cité de l'Indicible Peur ou La Grande Frousse, La Grande Lessive...). Il a également assuré le doublage de ses films en anglais.
[modifier] Filmographie
- 1941 : Croisières sidérales d'André Zwobada, Bourvil y fait une figuration
- 1945 : La Ferme du pendu de Jean Dréville, le bourrelier, un villageois et chanteur à la noce
- 1946 : Pas si bête d'André Berthomieu, Léon Ménard, le paysan
- 1947 : Blanc comme neige d'André Berthomieu, Léon Ménard, le jeune paysan veilleur de nuit
- 1947 : Le Studio en folie, court métrage de Walter Kapps, Bourvil y tient son propre rôle
- 1947 : Par la fenêtre de Gilles Grangier, Gaston, dit « Pilou », peintre en bâtiment
- 1948 : Le Cœur sur la main d'André Berthomieu, Léon Ménard, le bedeau musicien
- 1948 : Le Bal du comité de défense, court métrage muet, réalisation anonyme, Bourvil y tient son propre rôle
- 1949 : Le Roi Pandore d'André Berthomieu, Léon Ménard, le gendarme
- 1949 : Miquette et sa mère d'Henri-Georges Clouzot, Urbain de la Tour-Mirande
- 1950 : Le Passe-Muraille (Mister Peek a Boo) de Jean Boyer, Léon Dutilleul, modeste fonctionnaire (« Mister Peek a Boo » dans la version anglaise)
- 1950 : Le Rosier de madame Husson de Jean Boyer, Isidore, le benêt au prix de vertu
- 1951 : Seul dans Paris d'Hervé Bromberger, Henri Milliard, le jeune marié
- 1952 : Cent francs par seconde de Jean Boyer, Bourvil est un invité d'honneur
- 1952 : Le Trou normand de Jean Boyer, Hyppolite Lemoine, le dadais
- 1952 : Grrr, court métrage d'André Rigal, Bourvil y fait une participation
- 1953 : Les Trois Mousquetaires d'André Hunebelle, Planchet, valet de d’Artagnan
- 1953 : Étoiles au soleil, court métrage de Jacques Guillon, Bourvil y fait une participation
- 1954 : Cadet-Rousselle d'André Hunebelle, Jérôme Baguindet
- 1954 : Le Fil à la patte de Guy Lefranc, Camille Bouzin, clerc de notaire compositeur
- 1954 : Poisson d’avril de Gilles Grangier, Émile Dupuy, mécanicien auto
- 1954 : Si Versailles m'était conté... de Sacha Guitry, un guide du musée de Versailles
- 1955 : Les Hussards d'Alex Joffé, Flicot, un soldat de l'armée napoléonienne
- 1956 : La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara, Marcel Martin, chauffeur de taxi au chômage
- 1956 : Le Chanteur de Mexico de Richard Pottier, Bilou, l'ami de Vincent
- 1958 : Les Misérables, film tourné en deux époques de Jean-Paul Le Chanois, Thénardier, l'aubergiste de Montfermeil
- 1958 : Le Miroir à deux faces d'André Cayatte, Pierre Tardivet, professeur de calcul
- 1958 : Sérénade au Texas de Richard Pottier, Me Jérôme Quillebœuf, notaire
- 1958 : Un drôle de dimanche de Marc Allégret, Jean Brevent, publiciste à « Publiparis »
- 1959 : La Jument verte de Claude Autant-Lara, Honoré Haudouin, paysan
- 1958 : Le Bossu d'André Hunebelle, Passepoil, le compagnon de Lagardère
- 1958 : Le Chemin des écoliers de Michel Boisrond, Charles Michaud, entrepreneur intermédiaire
- 1960 : Fortunat d'Alex Joffé, Noël Fortunat, le braconnier passeur
- 1960 : Le Capitan d'André Hunebelle, Cogolin, le roi des baladins
- 1961 : Le Tracassin ou Les Plaisirs de la ville d'Alex Joffé, André Loriot, laborantin
- 1961 : Dans la gueule du loup de Jean-Charles Dudrumet, Bourvil fait une apparition dans ce film
- 1961 : Tout l'or du monde de René Clair, Mathieu Dumont et ses fils, Toine et Martial
- 1962 : Les Bonnes causes de Christian-Jaque, le juge Albert Gaudet
- 1962 : Un clair de lune à Maubeuge de Jean Chérasse, Bourvil chante la chanson à la télévision
- 1962 : Les Culottes rouges d'Alex Joffé, Fendard, le prisonnier poltron
- 1962 : Tartarin de Tarascon de Francis Blanche, Bourvil fait une apparition en curé dans ce film
- 1962 : Le Jour le plus long (The Longest Day) de Ken Annakin, le maire de Colleville
- 1963 : La Cuisine au beurre de Gilles Grangier, André Colombet, le cuisinier normand
- 1963 : Le Magot de Josefa de Claude Autant-Lara, Pierre Corneille, petit escroc
- 1963 : Un drôle de paroissien de Jean-Pierre Mocky, Georges Lachaunaye, noble déchu
- 1964 : Reflets du temps passé, court métrage de Marcel Leray, Bourvil y tient son propre rôle
- 1964 : Le majordome de Jean Delannoy, Bourvil y fait une apparition en vrai fiancé d'Agnès à la fin du film
- 1964 : La Cité de l'Indicible Peur ou La Grande Frousse de Jean-Pierre Mocky, l’inspecteur Simon Triquet
- 1964 : Le Corniaud de Gérard Oury, Antoine Maréchal, modeste commerçant en vacances
- 1965 : Guerre secrète (The Dirty Game) de Christian-Jaque, sketch de Bourvil, Michel Lalande, agent secret
- 1965 : La Grosse Caisse d'Alex Joffé, Louis Bourdin, employé R.A.T.P et écrivain
- 1965 : Les Grandes Gueules de Robert Enrico, Hector Valentin, bûcheron
- 1966 : La Grande Vadrouille de Gérard Oury, Augustin Bouvet, peintre en bâtiment
- 1966 : Trois Enfants dans le désordre de Léo Joannon, Eugène Laporte, entrepreneur de travaux publics
- 1967 : Les Arnaud de Léo Joannon, le juge Henri Arnaud
- 1967 : Les Cracks d'Alex Joffé, Jules Auguste Duroc, inventeur
- 1968 : Gonflés à bloc ou Le Rallye de Monte-Carlo (Monte Carlo or Bust) de Ken Annakin, Monsieur Dupont
- 1968 : La Grande Lessive de Jean-Pierre Mocky, Armand Saint-Just, professeur de lycée
- 1968 : Le Cerveau de Gérard Oury, Anatole, le copain d'Arthur
- 1969 : L'Arbre de Noël (The Christmas Tree) de Terence Young, Verdun
- 1969 : L'Étalon de Jean-Pierre Mocky, William Chaminade, vétérinaire
- 1970 : Clodo de Georges Clair, Gaston, le père vivant sur le tableau
- 1970 : Le Cercle rouge de Jean-Pierre Melville, le commissaire Matteï
- 1970 : Le Mur de l'Atlantique de Marcel Camus, Léon Duchemin, restaurateur normand
[modifier] Théâtre, opérettes
- 1946 : La Bonne Hôtesse opérette de Jean-Jacques Vital et Serge Veber, sur une mise en scène de Fred Pasquali
- 1947 : Le Maharadjah opérette de Jean-Jacques Vital et Serge Veber, sur une mise en scène de Fred Pasquali
- 1949 : Le Bouillant Achille comédie de Paul Nivoix, sur une mise en scène de Robert Dhéry
- 1950 : M’sieur Nanar opérette de Jean-Jacques Vital, Pierre Ferrari et André Hornez, sur une mise en scène de Fred Pasquali
- 1952 : La Route fleurie opérette de Raymond Vincy, sur une mise en scène de Max Revol
1952 PHI-PHI enregistrement de la célèbre opérette de Albert Willemetz
- 1958 : Knock ou le triomphe de la médecine comédie de Jules Romains, sur une mise en scène de Jean-Louis Barrault
- 1958 : Pacifico opérette de Claude Nivoix, sur une mise en scène de Max Revol
- 1962 : La Bonne planque comédie de Michel André, sur une mise en scène de Raymond Bailly
- 1965 : Ouah ! Ouah ! opérette de Michel André, sur une mise en scène de Roland Bailly, la musique a été coécrite par Etienne Lorin et Gaby Wagenheim
[modifier] Chansons
Bourvil a mené, parallèlement à sa carrière cinématographique une carrière au music-hall où il en a interprété près de 300, jouant le plus souvent de personnage de gentil, voire de benêt (cf. supra). Parmi les plus connues :
- 1946 : Les Crayons, paroles de Bourvil et musique d'Étienne Lorin, chanson du film La Ferme du pendu.
- 1950 : La Tactique du gendarme, du film Le roi Pandore, paroles de Bourvil & de Lionel Leplat, musique d'Etienne Lorin.
- 1958 : Ballade irlandaise, paroles d'Eddy Marnay et musique d'Emil Stern.
- 1959 : Salade de fruits, paroles de Noël Roux, musique d'Armand Canfora et Noël Roux.
- 1960 : Ma p'tite chanson, paroles de Robert Nyel et musique de Gaby Verlor.
- 1962 : C’était bien, plus connue sous le nom apocryphe du Petit bal perdu, paroles de Robert Nyel et musique de Gaby Verlor.
- 1962 : Un clair de lune à Maubeuge, paroles de Pierre Perrin & de C. Blondy, musique de Pierre Perrin, chanson du film éponyme.
- 1963 : La Tendresse, paroles de Noël Roux et musique d'Hubert Giraud.
- 1967 : Les Girafes, paroles et musique de Michel Berger.
- 1970 : Ça (Je t'aime...moi non plus), duo avec Jacqueline Maillan, paroles de Serge Gainsbourg et Marcel Mithois, musique de Serge Gainsbourg, une parodie par Maillan et Bourvil de l'œuvre tubuesque de Gainsbourg.
- 1970 : Pauvre Lola, duo avec Jacqueline Maillan, paroles de Serge Gainsbourg et Bourvil, musique de Serge Gainsbourg.
[modifier] Citations
- « Tenir un rôle comique, c’est exactement comme faire la cour à une jolie fille. Il faut du répondant. »
[modifier] Récompenses
- Prix d’interprétation masculine[1] (coupe Volpi) à la Mostra de Venise en 1956 pour La traversée de Paris.
[modifier] Liens externes
- http://users.skynet.be/bourvil/ (très complet et régulièrement mis à jour)
- http://jetiembre.free.fr
- http://espace.chansons.free.fr/andre/index.html
- Bourvil sur Internet Movie Database
[modifier] Notes et références
- ↑ « J’ai eu le prix à Venise, bon, j’en suis pas mal fier, mais je ne confonds pas vitesse et précipitation, Bourvil et Sarah Bernhardt. Le rire dans la qualité c’est ce que je voudrais pouvoir faire. L’imbécile heureux, voilà mon emploi. Que je m’évade de temps en temps je ne dis pas non mais ce sera toujours pour y revenir. » Bourvil cité dans Maurice Bessy, André Bourvil, Denoël, 1972
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