Cathédrale Saint-Lazare d'Autun
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La cathédrale Saint-Lazare d'Autun fut construite au XIIe siècle, et consacrée comme cathédrale à la fin de ce siècle, en remplacement de la cathédrale Saint-Nazaire.
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[modifier] Historique
Une première cathédrale a été construite à Autun à partir du Ve siècle, consacrée plus tardivement à saint Nazaire (il en reste une chapelle du XIVe siècle). La cathédrale Saint-Lazare fut projetée par Etienne de Bagé afin de conserver les reliques du-dit saint, jusqu'alors situées dans le premier édifice.
Commencée vers 1120, elle fut achevée en 1146, le porche étant achevé quelques années plus tard. Elle est bâtie sur le modèle de l'abbatiale de Paray-le-Monial. La voûte gothique dut remplacer un plafond en bois au XIIIe siècle, peu de temps après sa consécration comme cathédrale, puisqu'on ajouta des arcs-boutants à cette époque. Une flèche fut construite au XVIe siècle par le cardinal Rolin (le fils du chancelier Rolin, au-dessus de la croisée du transept, à la place d'un clocher roman détruit par la foudre. Elle atteint 80 m de haut. Le portail latéral et son tympan fut détruit en 1766 et les pierres furent remployées pour la construction des maisons voisines. La fameuse Ève fut donc incluse dans un mur avant d'être redécouverte. La même année, le fameux tympan du Jugement Dernier a été recouvert de plâtre, les chanoines d'alors le jugeant de mauvais goût. Il n' a été redécouvert qu'en 1837 et restauré. La tête du Christ, ayant été sectionnée au cours du premier plâtrage et conservée au musée Rolin à côté, n'a été remise en place qu'en 1948.
[modifier] Description
[modifier] Le tympan
Il s'agit de l'élément le plus remarquable de la cathédrale. Exceptionnellement, on connaît le nom du sculpteur qui fut l'auteur au moins du Jugement dernier : il s'agit de Gislebert, qui signe de son nom aux pieds du Christ (Gyslebertus hoc fecit).
On peut le décomposer en une scène centrale représentant le Christ en Majesté, surmontant un linteau et entourée de deux arcades, l'externe comprenant de nombreux médaillons figuratifs comportant des représentations des signes zodiacaux, et des travaux aux différents mois de l'année. Le tout repose sur des colonnes à chapitaux historiés.
La scène centrale représente un Jugement dernier, avec le Christ en mandorle. Il possède plusieurs éléments classiques de ce sujet :
- résurrection des morts, dont certains se cachent déjà le visage, d'autres portent les emblèmes du pélerin (coquille Saint-Jacques) ;
- la vierge folle aux seins mordus par les serpents, représentant la Luxure ;
- un Christ immense dominant la scène ;
- à sa droite, Saint Pierre fait entrer les justes au Paradis ; au-dessus, une grande place est faite à la Vierge Marie intercèdant ;
- à la gauche du Christ, a lieu la pesée des âmes ; comme d'habitude dans ce genre de scènes, le Diable triche en appuyant sur la balance, mais exceptionnellement l'archange Saint Michel triche lui aussi en faveur des humains. L'enfer occupe une place réduite.
On a donc une représentation optimiste du Jugement dernier, en cohérence avec l'époque prospère de sa réalisation.
Le trumeau est bien postérieur puisqu'il date du XIXe siècle et représente Saint Lazare et ses deux sœurs.
[modifier] L'intérieur
Les nefs centrales et latérales sont en voute brisée, non contre-balancée, à l'origine par des arcs-boutants, rendant l'ensemble assez instable. Ces derniers ont été rajoutés au XIIIe siècle.
Le chœur a ét refait au {{XVe siècle]] et les vitraux datent du XIXe et XXe siècle.
Des chapiteaux historiés ornent les colonnes de la nef centrale. Bien que remarquables, ils sont assez peu visibles du fait de leur éloignement et de la relative pénombre.
La céthédrale possède un grand tableau de Dominique Ingres représentant le Martyr de Saint Symphorien, situé à l'entrée de la sacristie.
Peu avant l'entrée de la salle capitulaire se trouve les statues funéraires de Pierre Jeannin et d'Anne Guéniot qui sauvèrent de nombreuses vies lors du massacre de la Saint-Barthélemy.
[modifier] La salle capitulaire
Elle rassemble une série de chapiteaux extraits lors de la rénovation des piliers soutenant le chocher, faite par Eugène Viollet-le-Duc.
Comme fréquemment en Bourgogne, les toits sont couverts de tuiles vernissées aux couleurs variées, formant des motifs géométriques.
[modifier] Le musée Rolin
Situé à proximité immédiat de la cathédrale, il expose des pièces issues des diffférentes rénovations de cette dernière. On y trouve, en particulier, sans certitude le premier nu de l'histoire de la sculpture romane, représentant La tentation d'Ève ou Ève couchée, fait par Gislebert. Ce haut-relief, actuellement conservé au musée [[Nicolas Rolin|Rolin] d'Autun, ornait le linteau du portail nord. Il fut démonté en 1766, les chanoines du XVIIIe siècle étant probablement moins ouverts à la nudité que ceux du Moyen Âge. Il représente Ève couchée, le corps ondulant dans une posture sensuelle, juste au moment qui suit la consommation du péché, et qui précède la punition divine. Elle tend la main dans son dos, tenant la pomme représentant le péché originel. À droite, se trouve l'arbre de la connaissance, le serpent encore présent et le diable qui fuit, représentant la force qui pousse l'humanité au mal. Le visage d'Ève est traité en deux à-plats à angle quasi-droit sur l'arête du nez, dans un style proche du cubisme, et reflète l'expression d'une femme qui vient de consommer le péché.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens
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