Charles Perrault
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Charles Perrault (12 janvier 1628 à Paris - 15 mai 1703 à Paris), homme des lettres français, resté célèbre pour ses Contes issus de la tradition orale.
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[modifier] Biographie
Frère de l'architecte et scientifique Claude Perrault, il fait des études littéraires brillantes au collège de Beauvais à Paris, puis obtient sa licence de droit et s'inscrit au barreau en 1651. Bras droit de Colbert, il est chargé de la politique artistique et littéraire de Louis XIV en 1663, puis contrôleur général de la Surintendance des bâtiments.Il entre à l'Académie française en 1671. Perrault est un touche-à-tout littéraire : il commence en écrivant des poèmes dans le genre parodique avec L'Énéide burlesque (1648) et Les Murs de Troie ou l'Origine du burlesque (1649), s'inscrivant dans le genre bourgeois des mazarinades ; poète mondain, il s'essaie aussi au genre galant avec Dialogue de l'amour et de l'amitié (1660) et Le Miroir ou la Métamorphose d'Orante, (1660) ; son écriture devient polémique lorsqu'il participe du côté des « modernes » à la querelle des Anciens et des Modernes en affirmant la grandeur de son temps contre le prestige des auteurs antiques dans Le Siècle de Louis le Grand (1687) et le Parallèle des Anciens et des Modernes. Sa querelle personnelle avec Boileau est suivie par tout ceux de la Cour et des salons littéraires : ils s'opposent par poèmes interposés - le conte de Griselidis, sublimant la patience féminine, répond au "sonnet X" contre les femmes de Boileau. Mais le succès des Contes de ma Mère l'Oye finira par occulter tout le reste de la production littéraire de Perrault.
[modifier] Les Contes de ma mère l'Oye
En 1695, Perrault perd à la fois son poste à l'Académie (Colbert est mort) et sa femme. Il décide de se consacrer à l'éducation de ses enfants et écrit les Contes de ma mère l'Oye. Le genre des contes de fées est à la mode dans les salons mondains : les membres de la haute société assistent aux veillées populaires et prennent note des histoires qui s'y racontent. Son recueil intitulé Contes de ma mère l'Oye, ou Histoires ou contes du temps passé avec des moralités sort en 1697 :
- La Belle au bois dormant
- Le Petit Chaperon rouge
- Barbe Bleue
- Le Maître chat, ou le Chat botté
- Les Fées
- Cendrillon, ou la Petite pantoufle de verre (ou de vair)
- Riquet à la houppe
- Le Petit Poucet
Trois autres récits, rédigés antérieurement, y sont rattachés :
Il fait parraître son recueil sous le nom de son fils aîné, Pierre Darmancour, alors agé de 16 ans, afin d'aider à la carrière débutante de celui-ci comme secrétaire de Mademoiselle.
Les contes sont à la fois d'inspiration orale (la "Mère l'Oye" désigne la nourrice qui raconte des histoires aux enfants) et littéraire (Boccace avait déjà écrit une première version de la Belle au Bois dormant). Le travail que Perrault opère sur cette matière déjà existante, c'est qu'il les moralise et en fait des outils "à l'enseignement des jeunes enfants". Ainsi, il rajoute des moralités à la fin de chaque conte, signalant quelles valeurs il illustre.
Marc Soriano dit de Perrault qu'il est "le plus méconnu des classiques" : tout le monde connaît ses contes, mais très peu connaissent sa version des contes : ainsi, chez Perrault, le petit chaperon rouge et sa grand-mère finissent mangées par le loup : la version postérieure où le chasseur les sort du ventre est de Grimm. De même, c'est dans Disney que le baiser du prince réveille la Belle au Bois Dormant : chez Perrault, elle se réveille toute seule. Et la postérité a préféré ne garder que ce que Perrault appelait le "conte tout sec", c'est-à-dire le conte de fée, en oubliant les moralités...
[modifier] Œuvres
- Le Siècle de Louis le grand
Parallèle des anciens et des modernes en ce qui regarde les arts et les sciences. Dialogues avec le poème du siècle de Louis-le-Grand et une épitre en vers sur le génie (1688)
- L'Énéïde burlesque (1648)
- Les murs de Troyes, ou L'origine du burlesque (1649)
- Dialogue de l'amour et de l'amitié (1660). Texte en ligne : [1]
- Le Miroir, ou la Métamorphose d'Orante (1661)
- Le Labyrinthe de Versailles (1670). Prose de Charles Perrault, vers d'Isaac de Benserade.
- Saint Paulin, évesque de Nole, poème, avec une epistre chrestienne sur la pénitence, et une ode aux nouveaux-convertis (1686). Saint Paulin est pour Perrault l'occasion d'expliquer et de mettre en pratique une idée qu'il considère comme essentielle : la necessité pour la France d'élaborer un art de type nouveau, un art chrétien qui sera nécessairement supérieur à l'art barbare de la civilisation païenne. Texte en ligne : [2]
- Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, avec leurs portraits au naturel (2 volumes, 1696-1700)
- Contes de ma mère l'Oye, ou Histoires ou contes du temps passé avec des moralités (1697). Texte en ligne : [3] et [4]
- Mémoires de ma vie. Voyage à Bordeaux (1909). Texte en ligne : [5]
[modifier] Adaptations cinématographiques
Il existe de très nombreuses adaptations cinématographiques de ses contes :
- Peau d'Âne, par Jacques Demy en 1970
- Cendrillon, dont la version la plus connue est le dessin animé de 1950 par les studios Disney (voir)
- La Belle au bois dormant, entre autres par les studios Disney en 1959 (voir)
- Le Petit Poucet, réalisé par Olivier Dahan et sorti en 2001et Le petit chperon rouge par les freres GRIMM
[modifier] Représentations actuelles de l'œuvre de Perrault
- les Scènes animées des Contes, automates créés par Armand Langlois, sont exposées depuis 2005 au château de Breteuil.
[modifier] Liens externes
- Dossier Charles Perrault. Encyclopédie de l'Agora.
- Dossier sur les Contes de Perrault
- Courte étude sur les Contes avec les textes
- Les Contes. Ebooks.
- Notice biographique de l'Académie française
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Fauteuil 23 de l'Académie française 1671-1703 |
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