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Tête gréco-boudhique du Ier siècle ap. J.C.,
Afghanistan
Le jaïnisme et le bouddhisme ont de nombreux points communs :
- Les Vedas, le système des castes, les sacrifices d'animaux de l'hindouisme ne sont pas reconnus et ont été combattus avec ferveur, et un relatif succès, par les fidèles bouddhistes et jaïns.
- Le pouvoir permanent de Dieu en tant que créateur du monde n'est pas accepté.
- Le caractère « monastique » très important de ces religions, où les « sadhus » et « sadhvis » occupent une place prééminente.
- Le Tirtankara Mahâvîra et Gautama Bouddha sont des princes de la caste des guerriers, dans l'Etat du Bihar moderne, et ils se sont retirés de leur situation privilégiée, en renonçant au pouvoir, afin de se réaliser.
Malgré ces ressemblances entre le jaïnisme et le bouddhisme, il y a des différences fondamentales qui évitent de les confondre :
- Le bouddhisme est une religion créée, et dont le fondateur est évidemment Gautama Bouddha, au VIème siècle av. JC. Ce n'est pas le cas du jaïnisme, qui n'est pas une religion créée, mais qui fait partie des religions traditionnelles, comme l'hindouisme, et qui existe depuis un passé fort éloigné, sans doute depuis la protohistoire indienne (:dernière période avant l'apparition de l'écriture, mais contemporaine de la première métallurgie -du 3ème au 1er millénaire av. JC.). Le fondateur mythique du jaïnisme est le premier Tirthankara, le seigneur Rshabha, aussi appelé Adinatha (musique sur le 1er Tirthankara:[1], musique tamoule:[2]), considéré comme le précurseur de la civilisation humaine. Cela est aussi reconnu par les hindous. Mahâvîra n'est donc pas le fondateur du jaïnisme, il n'a fait que l'exposer durant toute sa vie de fervent jaïn.
- Le jaïnisme est une religion atmavadi, conçue à partir de l'existence de l'âme, une âme éternelle, qui pour se libérer doit détruire les liens du karma. Au contraire du bouddhisme qui est une religion anatmavadi, où l'âme n'a pas d'importance puisqu'elle doit périr pour que l'individu puisse atteindre le nirvâna.
- Bien que la « règle d'or » dans le bouddhisme soit la non-violence, le bouddhisme en a fait un usage plus limité que dans le jaïnisme. Un bouddhiste ne doit pas commettre la violence lui-même, mais d'une façon implicite cela veut dire qu'il peut, par exemple, consommer de la viande d'un animal tué par un autre (néanmoins, il faut reconnaître que tous les bouddhistes indiens sont végétariens). Dans le jaïnisme, le principe de non-violence est considéré sous tous ses aspects, obligatoire pour qui veut se prétendre son disciple (la pérennité du jaïnisme tient seulement à la ferveur de ses fidèles à la pratiquer), en lui demandant de ne pas commettre la violence de neuf façons: par la pensée,par la parole et par le corps et, à chaque fois, soit personnellement, soit en le commandant à d'autres, soit en consentant son exécution par d'autres.
- Le jaïnisme et le bouddhisme sont considérés comme des religions ascétiques, puisqu'elles attachent de l'importance à des pratiques d'austérité, de pénitence. Mais l'ascétisme jaïna est le plus exigeant au monde. Le bouddhisme propose une « voie du milieu », où les limites entre l'ascétisme extrême et le laxisme complet sont assez floues.
- Le jaïnisme a toujours affirmé faux, voire très nuisible, de prétendre que sa croyance est la seule vérité. Car la tolérance et l'humilité se marie parfaitement avec la non-violence, terme qui est devenue synonyme de « jaïnisme ». L'intégrisme religieux n'existe pas chez les jaïns, et ne peut pas exister puisqu'il détruirait les fondements du jaïnisme. Malheureusement, certains groupes bouddhistes minoritaires ont prouvés leur intolérance et cela peut se traduire par des violences entre communautés, comme au Sri Lanka ou au Bhoutan, avec les hindous.
- Lorsqu'un laïc jaïna pratique le culte, il ne demandera jamais à un prophète jaïna, ni à un dieu quelconque de lui permettre de posséder l'objet de son désir. Ce n'est pas le cas dans le bouddhisme populaire, où l'on peut prier Bouddha afin qu'il vous permette d'assouvir votre désir ou vous vienne en aide.
[modifier] Références/Sources/Bibliographie
- Dayanand Bhargave, Jaïna Ethics.
- Colette Caillat, Les Expiations dans le rituel ancien des religieux jaïna.
- C. et Kumar Caillat, La Cosmologie jaïna.
- Bool Chand, Mahâvîra, le Grand Héros des Jaïns.
- A. Chakravarti, The Religion of Ahimsâ.
- A. Guérinot, La Religion Djaïna, Paul Geuthner, (1926), ASIN : B0000DY141.
- P. Letty-Mourroux, Une nouvelle approche du Jaïnisme.
- P. Letty-Mourroux, Cosmologie Numérique Teerthankara.
- J.P. Reymond, L'Inde des Jaïns.
- N. Tiffen, Le Jaïnisme en Inde, Weber, Genève, (1990), ISBN : 7047440631.
- Vilas Adinath Sangave, Le Jaïnisme, Maisnie, Tredaniel, (1999), ISBN : 2844450784.
- N. Shanta, La Voie jaina, Œil, (1990), ISBN : 2868390269.
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