Comté du Perche
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Province historique française, le Perche est un ancien comté qui tirerait son nom de la forêt : sylva Pertica. Il s’étend essentiellement sur les départements de l’Orne et de l’Eure-et-Loir.
Le gentilé du Perche est Percheron.
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[modifier] Géographie
Les collines du Perche sont un centre de dispersion des eaux et de nombreuses petites rivières y prennent leur source pour aller rejoindre :
Pays de collines humides, la région constitue un carrefour entre Beauce, Normandie et Maine.
Sa capitale fut d’abord Mortagne-au-Perche.
On distingue le Grand Perche, Perche Gouët (essentiellement en Eure-et-Loir) et le Perche Vendômois. Le Perche désigne maintenant un parc naturel régional situé à l’ouest du Bassin parisien. En dépit du démantèlement de la province à la Révolution, l’identité locale perdure.
[modifier] Héraldique
Armoiries du Perche :
« D’argent à trois chevrons de gueules. »
[modifier] Histoire
L’étymologie des noms de lieux et plusieurs sites archéologiques (la Pierre procureuse entre L'Hermitière et Gémages) révèlent un peuplement ancien de la contrée.
Le comté se constitua par la fusion du comté de Mortagne, de la vicomté de Châteaudun et la seigneurie de Nogent-le-Rotrou.
La proximité de la Normandie en fait du Xe au XVe une province stratégique pour les rois de France.
En 1227, il fut inclus dans le domaine royal français. Une partie du Perche fut alors démembrée pour constituer le comté d'Alençon au profit de Pierre Ier d'Alençon, fils de France. Cependant, il réintégra le domaine royal en 1283. Il fut, une seconde fois, en partie adjoint au comté d’Alençon pour Charles II d'Alençon, comte d’Alençon et du Perche en 1326.
La Renaissance est un temps fort de l’histoire percheronne : la région se couvre de manoirs et l’industrie locale (étamines à Nogent, minerais...) approvisionne Paris. Le principal ministre d’Henri IV, Sully, possède des terres à Nogent. Le Perche est aussi la région natale du poète Rémy Belleau, membre de la Pléiade.
À partir de 1634 un mouvement d'émigration percheronne vers la Nouvelle-France s'amorce, grâce au pouvoir de persuasion de Robert Giffard, un apothicaire de Tourouvre. Il ne doit pas être attribué à la misère, mais plutôt à l’esprit d’aventure. En une trentaine d’années, 146 adultes, exerçant divers métiers souvent liés à la construction (maçon, menuisier, charpentier, briquetier, etc.), soit 80 familles, vont ainsi entreprendre le grand voyage. Quelques-uns vont revenir au pays, mais la grande majorité choisit de s’établir sur les rives du fleuve Saint-Laurent pour y défricher et faire prospérer les terres nouvelles. Leur descendance est aujourd’hui estimée à 1.500.000 personnes au Canada, beaucoup plus sans doute si on tient compte d’un important essaimage dans toute l’Amérique du Nord.
L’une des plus petites provinces du royaume à la fin de l’Ancien Régime, le Perche conserve une forte identité régionale en dépit de son morcellement à la Révolution entre l’Orne (Mortagne-au-Perche), l’Eure-et-Loir (Nogent-le-Rotrou), la Sarthe (Montmirail) et le Loir-et-Cher.
Au XIXe siècle, la région est désenclavée par l’arrivée du chemin de fer. Le Perche exporte ses chevaux en Amérique où ils participent à la conquête de l'Ouest. L’agriculture se spécialise progressivement dans l’élevage équin et bovin, ainsi que dans la production cidricole. Les clivages politiques toujours d’actualité se forment à cette période : le Perche ornais, longtemps bonapartiste et clérical, reste plutôt conservateur, tandis que le Perche d’Eure-et-Loir a une tradition radicale. Paul Deschanel, député de Nogent-le-Rotrou, sera brièvement président de la République après la Grande Guerre.
Voir aussi : Liste des comtes du Perche