Donald Judd
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Donald Judd (3 juin 1928 - 12 février 1994) est un sculpteur minimaliste américain.
Dans le cadre des recherches orientées vers une réduction des formes à l'essentiel, il évolue dans l'orbite de la sculpture minimale, réduisant à des éléments géométriques les plus simples ses œuvres douées, d'autre part, d'un pouvoir de dilatation.
Donald Judd est né en 1928 à Excelsior Springs (Missouri). Décédé en 1994. Il étudie l'histoire de l'art et la philosophie à l'Art Student League et à l'université de Columbia à New York. En 1953 il est diplômé de philosophie après des études qui portent essentiellement sur l'Empirisme et le Pragmatisme. Au début des années soixante il est l'élève de Meyer Schapiro qui le fait participer à son séminaire sur Jackson Pollock. Il décède en février 1994.
De 1959 à 1965 Judd entame véritablement sa carrière en écrivant des textes théoriques et critiques. Il fait également des peintures influencées par la grande abstraction américaine, mais le tableau peint le gênait car il ne pouvait manquer de provoquer une certaine dose d'illusionnisme. Et lorsqu'il s'aperçut qu'il ne pourrait jamais faire des tableaux qui ne représenteraient qu'une surface signifiante, sans profondeur, à moins d'en passer par la peinture monochrome, il choisit de s'intéresser à l'élaboration d'œuvres qui ne seraient ni de la peinture ni de la sculpture : des volumes géométriques en trois dimensions, aux couleurs industrielles, des "objets spécifiques" où il ne sera plus question de modelage, de taille ou d'élagage qui ont trop d'effets anthropomorphiques . Ce sont des entités tautologiquement réduites à la matière et au volume pur, qui ne proposent ni temps ni espace au delà d'eux-mêmes.
Dans son texte "Specific Objects" publié dans Arts Yearbook 8 en 1965 et traduit dans le livre édité par la galerie Lelong, Donald Judd écrit: Three dimensions are real space. That gets rid of the problem of illusionism and of literal space, space in and around marks and colors - which is riddance of one of the salient and most objectionable relics of European art (Les trois dimensions sont l'espace réel. Cela élimine le problème de l'illusionisme et de l'espace littéral, de l'espace qui entoure ou est contenu dans les signes et les couleurs - ce qui veut dire qu'on est débarrassé de l'un des vestiges les plus marquants, et les plus critiquables, légués par l'art européen); et dans un entretien avec Lucy Lippard (Art in America, juillet/aout, 1967) Donald Judd dit The main virtue of geometric shapes is that they aren't organic, as all art otherwise is. (La qualité essentielle des formes géométriques vient de ce qu'elles ne sont pas organiques, à la dfférence de toute autre forme dite artistique).
Souvent, l'œuvre est constituée de volumes qui s'agencent selon des progressions mathématiques au code parfaitement impartial lui permettant d'échapper à l'expressif. La suite de Fibonacci que l'artiste nous invite à suivre au niveau des espaces vides comme des espaces pleins, nous amène à balayer l'œuvre du regard : de gauche à droite et de droite à gauche, dans une lecture totalement dirigée qui impose de ne pas s'attacher à un centre ou à une zone particulière de l'ensemble. L'œuvre est un tout. ...all I'm interested in is having a work interesting to me as a whole. I don't think there's any way you can juggle a composition that would make it more interesting in terms of the parts. (entretien avec Bruce Glaser et Stella édité par Lucy Lippard et publié dans Art News sept 1966 puis dans minimal Art : a Critical Anthology)
Devant une autre série d'œuvres : ses "Stacks" composés de parallélépipèdes accrochés régulièrement en hauteur sur un mur, l'espace entre chaque module est égal à sa propre épaisseur et leur nombre (de 6 à 10) dépend de la hauteur du mur, ce qui intègre l'œuvre à chaque nouvelle exposition, dans la réalité de son lieu.
En position critique par rapport à l'objet/tableau accroché à une cimaise, l'œuvre est placée en saillie sur le mur et dans son développement, se joue des catégories peinture/sculpture, plans/volumes, vide/plein, verticalité/horizontalité. Le fait que la "pile" ait l'air d'une colonne sans socle lui donne aussi un statut particulier dans l'histoire de l'art sculptural. Le regard qu'on lui porte s'effectue dans un aller et retour du sol au plafond et nous amène à constater les effets pervers - mais réels ici - de la perspective puisque tous les éléments parallélépipédiques, bien qu'ils soient parfaitement identiques, sont en réalité perçus comme s'ils avaient des formes différentes.
Donald Judd est très attentif à la présentation de ses œuvres car il les considère comme des fragments de l'ensemble dans lequel elles sont disposées. Pour cela, il achète en 1973, des bâtiments (à Marfa dans le Texas) qui lui permettent une expérimentation 'in situ" de ses œuvres.
D'artiste, Donald Judd devient ainsi l'architecte, le designer, l'organisateur d'un environnement avec lequel il confronte ses œuvres afin d'en vérifier la pertinence.
http://www.conceptual-art.net/dj.html
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