Edwin Sutherland
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Edwin Sutherland est un théoricien du comportement criminel.
[modifier] La délinquance comme produit d'une transmission culturelle
La théorie des associations différentielles de Edwin. Sutherland
Edwin Sutherland a formulé une théorie générale du comportement criminel en terme de transmission culturelle. Il publiera sa thèse dans un livre, paru en 1947, sous le nom « Principes de criminologie ». On apprend alors, selon lui, que le comportement criminel est appris au contact d’autres individus par un processus de communication, principalement dans des petits groupes. Cet apprentissage comporte 2 phases :
- un apprentissage des techniques : qui sont nécessaires pour commettre l’infraction.
- un apprentissage de l’orientation des mobiles, des pulsions, des rationalisations et des attitudes : nécessaire pour permettre l’infraction. Ce sont ce qu’on appelle classiquement les bonnes raisons pour commettre l’infraction.
Le dernier apprentissage est surtout issu du principe de l’association différentielle. Il s’agit de la d’un processus d’interprétation favorable ou non que fait l’individu des dispositions légales. Si les interprétations sont favorables à la transgression de la loi, l’individu deviendra donc un délinquant. Sutherland insiste, toutefois, qu’il ne parle pas d’associations entre criminels et d’associations entre non criminels. Il s’agit d’associations entre interprétations favorables à la transgression et d’associations défavorable. Il va donc que diverses formes de comportements criminels peuvent être défavorables pour un délinquant : il s’agit de là d’un voleur qui est contre le meurtre. L’inverse est aussi possible chez des personnes conformistes et respectables qui sont favorables a une attitudes pro-délictueuses : comme par exemple une fraude fiscale. Le principe d’association différentielle est influencé par divers facteurs :
- la fréquence : plus un individu est exposé au modèle criminel, plus le risque s’accroît de devenir un criminel
- la durée : plus les contacts avec les modèles criminels sont longs et plus le risque s’accroît de les adopter pour son propre comportement.
- l’antériorité : elle exerce une influence décisive en ce sens qu’en règle générale, le comportement conformiste ou criminel développé dans l’enfance peut persister toute la vie. L’enfant peut être donc éduqué comme délinquant au sein même de sa famille d’origine durant son enfance.
- l’intensité : c’est ce qui se rapporte au prestige du modèle criminel ou non criminel.
Sutherland insiste enfin que les valeurs et besoins sont les mêmes pour le délinquant et le conformiste. C’est la culture globale qui est hétérogène et qui comporte des définitions contradictoires du même comportement, dont l’un est avalisée par le législateur. Les taux et la fréquence de chaque type de comportement criminel dépendent donc de la manière dont l’organisation sociale stimule ou inhibe l’association aux modèles criminels ou aux modèles non criminels.
Dans la théorie de Sutherland, on peut toutefois approcher 2 critiques : il escamote les problèmes de personnalité (il manque donc une analyse psychologique du délinquant) et il oublie les problèmes liés a la structure sociale (pourquoi il existe une culture délinquante a transmettre)
[modifier] Applications pratiques de la théorie de Sutherland
Pour une mise en application pratique de Sutherland, il serait intéressant d’analyser le principe de l’association différentielle au travers du phénomène des violences urbaines. Comme vu dans la première partie, la fréquence permet a un individu d’être exposé dans un milieu criminel, ce qui accroît le risque de devenir criminel. Au travers différentes statistiques réalisées en France, on a remarqué que les phénomènes de délinquances touchent majoritairement les quartiers ou villes qui sont les banlieues des grandes villes. Ainsi on peut citer Sarcelles pour les environs de Paris, ou encore le quartier de l’Alma à Roubaix. Il n’est donc pas étonnant de voir que les violences urbaines ont eu lieu dans ces quartiers. Notons au passage, que la station de métro Euroteleport fut fermé pendant un temps à Roubaix, cette station se situe entre 2 quartiers sensibles de Roubaix que sont : l’Alma et 3 ponts. Le 2nd facteur qu’est la durée, rejoint en partie le 1er facteur démontré dans l’analyse des violences urbaines. Il est en outre difficile pour un jeune issu de quartiers sensible de quitter cet habitat et donc de connaître un autre lieu. La tension se trouvant donc dans ces quartiers est donc plus facilement prête à « exploser ». C’est ce que l’on peut vérifier au travers du phénomène des violences urbaines, où certains quartiers ont subi de graves conséquences matérielles alors que un quartier voisin plus calme, n’aura eu que quelques dégâts minimes.
Le 3ème facteur met en avant l’antériorité. Ce point semble être un point commun entre les divers auteurs du culturalisme. En effet, la prise en compte du passé du délinquant est un facteur essentiel quand au déclenchement d’actes de délinquances ou non. Un individu conformiste est beaucoup moins apte à réaliser des infractions urbaines ; tandis que un individu délinquant dispose des techniques mais aussi des raisons nécessaires pour commettre des actes de violence.
Sutherland a insisté que les besoins et les valeurs des individus sont les mêmes pour tous. Seuls les méthodes sont donc différentes. Cela c’est bien entendu vérifié au travers des violences urbaines. Il serait faux de dire que aucun groupe d’individus n’a tenté d’utiliser une autre méthode que la violence pour obtenir un gain de cause de leurs revendications. Ainsi, de nombreux groupes d’habitants des quartiers de banlieues se sont réunis pour créer une sorte de groupe de médiation auprès des différentiels individus délinquants. Le besoin recherché était le même dans ce genre de comportement, mais leur méthode ont tout simplement différé du comportement délinquant.
Enfin, il faut ajouter une petite analyse sur la notion d’interprétation favorable ou non des actes entrepris. Ainsi, si on part dans l’hypothèse que ce phénomène de violence urbaines fut une véritable crise, qui a notamment déclenché la mise en œuvre de l’état d’urgence, il est donc compréhensible que des individus exposés au quotidien aux facteurs du principes d’associations différentielles, ont pu donner une interprétation favorable au passage à l’acte de violence urbaine.