Enosis
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Le mot Enosis (Ένωσις) est le mot grec pour union. Il fait maintenant surtout référence à l'unification de Chypre à la Gréce qui était devenue un but de la politique grecque des affaires étrangères durant la colonisation anglaise de Chypre (1878-1960). Mais l'enosis avait d'abord était le but de la Grande Idée en général : unir à la Grèce les différentes régions considérées comme grecques. Au tournant des XIXe et XXe siècles, le but de l'enosis était ainsi le rattachement de la Crète.
[modifier] Le cas de Chypre
En 1864, le gouvernement britannique avait prévu de céder les îles ionniennes, qu'ils administraient depuis cinquante ans, au royaume de Grèce. Ceci fut vécu par les partisans de l'enosis comme un précédent favorable à la cession de territoires helleniques à la Grèce après une période d'administration britannique.
Le mouvement gagne du terrain dans les années 1940 et 1950. En 1954, à l'instigation du leader chypriote et archevêque Makarios III, la Grèce soulève la question aux Nations unies, en prônant un référendum chypriote, qui s'annoncerait sans nul doute comme largement favorable à l'Enosis.
En 1955, se forme le mouvement controversé EOKA (Organisation nationale de lutte chypriote), qui avait pour but d'appuyer l'Enosis par des actions de guerilla. Toutefois, des négociations tendues entre la Grèce, la Turquie et le Royaume-Uni aboutissent à une fragile indépendance chypriote en 1960. Le nouveau président Makarios, anciennement fervent défenseur de la cause de l'Enosis, semble désormais l'abandonner, au profit d'une politique étrangère plus neutre.
Durant la campagne présidentielle précédant les éléctions de 1968, Makarios présente l'Enosis comme souhaitable, face à une indépendance qui est elle possible. Ceci le différencie des radicaux pro-enosis fondateurs du EOKA-B, qui participent alors à un coup d'État contre lui en 1974, appuyés par le gouvernement militaire grec, alors appelé la dictature des colonels. Ce coup d'État échoue et déclenche l'invasion de Chypre par la Turquie, désireuse de protéger les populations de culture turque présentes dans l'île, et contribue à la chute du régime athénien.