Golem
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Le golem (גולם) est un être humanoïde, artificiel, fait d'argile, animé momentanément de vie en inscrivant sur son front un verset biblique. Dans la culture hébraïque, la première apparition du terme golem se situe dans le Livre des psaumes: "Je n'étais qu'un golem et tes yeux m'ont vu" (139, 16). C'est alors un être inachevé, une ébauche. Dans la kabbale, c'est une matière brute sans forme ni contours. Dans le Talmud, le golem est l'état qui précède la création d'Adam.
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[modifier] La légende de Rabbi Loew
Selon d'autres sources, le rabbin qui l'a conçu était Le Maharal de Prague nommé Loew (de l'allemand Loewe : Lion). Son but aurait été de défendre sa communauté. Il lui aurait donné la vie en inscrivant EMETH (vérité en hébreu et un des noms de dieu) sur son front et en introduisant dans sa bouche un parchemin sur lequel était inscrit le nom ineffable de Dieu (le tétragramme Yud Hé Vav Hé). Pour le tuer, il aurait fallu effacer la 1ère lettre (le aleph) car METH signifie mort. Certains racontent que son créateur est mort, écrasé par la masse de sa créature - qui tentait de détruire son créateur - alors qu'il réussissait à l'anéantir. Le golem serait alors redevenu ce qui avait servi à sa création : de la terre glaise. La légende veut également que ce soit Dieu qui ait demandé au Maharal de créer un « second Adam ».
[modifier] Mythes et légendes apparentées
Ce mythe se retrouve dans le roman Frankenstein, de Mary Shelley, le roman Golem des frères et sœurs Murail, ou dans le Fantasia de Walt Disney (L'Apprenti sorcier). Le golem symbolise la peur des hommes face à leurs créations comme, par exemple, le rejet occidental des robots humanoïdes. Selon la tradition le corps du "golem" se trouve toujours au grenier de la grande synagogue de Prague, qui serait d'ailleurs toujours scellé et gardé. Un kaballiste s'y serait risqué il y a deux siècles et en serait ressorti en disant "il ne faut pas y rentrer je n'aurais pas dû y aller".
[modifier] Théâtre, cinéma, littérature
Le golem inspira directement le folklore yiddish : de nombreuses troupes de théâtre juives d'Europe de l'Est jouaient des adaptations de la légende du golem. Il inspira aussi le cinéma allemand du début du vingtième siècle : le cinéaste Paul Wegener fit un premier film sur ce thème antérieur à 1914 et un second, plus abouti, en 1920, intitulé Der Golem, Wie er in die Welt kam. La première version aurait inspiré le livre de Gustav Meyrink, Der Golem, considéré comme l'un des maîtres du fantastique Européen. Isaac Bashevis Singer (1904-1991), écrivain Yiddish, et prix Nobel de littérature en 1978, est également l'auteur d'une très belle version de l'histoire du Golem.
On peut ajouter à l'histoire cinématographique du Golem, la contribution de Martin Fric, cinéaste tchécoslovaque, qui sous le titre Cisaruv pekar a pekaruv cisar soit « Le Boulanger de l'Empereur et l'Empereur des Boulangers » réalise en 1951 deux films qui sont présentés en un seul en Europe dès 1952.
On peut y ajouter "Le Golem", dramatique télévisée, de Louis Pauwels, diffusée le 18/02/1967 sur la deuxième chaîne française (rediffusée le 16/09/71 sur la 1ère chaîne), très fidèle à l'œuvre de Gustav Meyrinck.
Pieds d'argile, roman des Annales du Disque-monde de Terry Pratchett, met en scène des golems qui créent eux-même un golem pour en faire leur roi.
Innocence (Ghost in the Shell II), film d'animation de Mamoru Oshii, sorti en 2004, fait référence au Golem dans la scène de la maison de poupée via les inscriptions AEMAETH et MAETH. Il y a aussi l'épisode de la série X-Files intitulé Prière des morts (saison 4) qui aborde le thème du Golem.
Le Golem joue un rôle central dans toute la première partie du roman de Michael Chabon Les Extraordinaires aventures de Kavalier & Clay.