Grand Orient de France
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cet article est une ébauche à compléter concernant la franc-maçonnerie, vous pouvez partager vos connaissances en le modifiant. |
Le Grand Orient de France (GODF) est une obédience maçonnique dite libérale, ou adogmatique, par opposition à la franc-maçonnerie de la branche anglaise qui impose la croyance en un dieu et les préceptes dits de régularité créés par la Grande Loge Unie d'Angleterre en 1929.
Sommaire |
[modifier] Histoire
Il est né en 1773 de la transformation de la Grande Loge de France de l'époque.
Il est fréquent de lire que les francs-maçons ont activement préparé la révolution de 1789, ce qui accrédite déjà l'idée du complot. La vérité est qu'il y en eut dans tous les camps. Cependant les loges ont par leur fonctionnement dans les années antérieures, pris une certaine indépendance vis-à vis de l'État et de l'Église, ce qui a vraisemblablement facilité l'éclosion d'aspirations nouvelles. Le Grand-orient de France contrairement à feu la Grande Loge de France, élit démocratiquement ses Officiers, ce qui provoquera le départ de nombre de Francs-maçons et la création d'une éphémère Grande Loge de Clermont. Parmi les francs-maçons actifs de l'époque révolutionnaire citons Mirabeau, Choderlos de Laclos. L'hymne national "La Marseillaise" a d'ailleurs été composé par un franc-maçon : Rouget de l'Isle. Le 5 janvier 1792 le Grand-Orient de France approuve publiquement la Révolution en cours, ce qui ne signifie pas pour autant une adhésion de la totalité de ses membres à ce bouleversement politique, institutionnel et social majeur de notre histoire. En effet, durant la Terreur le GODF s'est mis en sommeil de 1793 à 1796. Rares sont les ateliers qui ont maintenu une activité durant cette période.
À partir de coup d'État de Bonaparte le 18 Brumaire, la franc-maçonnerie va vivre 15 années extraordinaires, en multipliant les loges. Bonaparte comprend tout le bénéfice qu'il pourra tirer d'une maçonnerie docile. Il investit celle-ci avec des hommes de confiance, et cette expansion maçonnique se traduira par une servilité sans faille. Roettiers de Montaleau et Cambacérès furent les artisans talentueux de cette mise au pas. Cependant la maçonnerie même contrôlée continue à porter (dans toute l'Europe) les valeurs philosophiques issues du siècle des Lumières. Le Grand-Orient est investi par tout ce qui compte en politique, famille de Bonaparte, maréchaux, généraux, ministres et fonctionnaires. Le nombre des Loges passe de 300 à 1220 en 10 ans (1814) La chute de Napoléon entraina celle de la franc-maçonnerie. Les franc-maçons firent preuve dans les années qui suivirent, d'opportunisme politique.
Depuis 1877, date à laquelle - sur un rapport du pasteur Frédéric Desmons (1832-1909) relatif à un vœu émanant d'une loge de Villefranche-sur-Saône - a été supprimée de sa constitution la phrase La Franc-Maçonnerie a pour principe l'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme, le Grand Orient de France se place en leader de la Franc-Maçonnerie "libérale" ou "adogmatique". La Grande Loge Unie d'Angleterre qui ne reconnait toujours pas ce principe de "Liberté absolue de conscience" rejette cette maçonnerie libérale naissante. La discussion sur la Régularité ne fait que commencer.
En 1913, quelques loges voulant revenir à une pratique maçonnique obligatoirement théiste quittent le Grand Orient et créent la Grande Loge nationale française (GLNF) sous le nom de Grande Loge Nationale Indépendante de France et des Colonies.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, des Francs-maçons du Grand Orient de France se sont engagés dans la résistance, en particulier dans le réseau Patriam Recuperare et dans divers mouvements. Dans le même temps, le régime de Vichy persécutait sévèrement les francs-maçons. Le GO y perdit la majorité de ses membres. Parmi eux Jean Zay, Pierre Brossolette. A la Libération le GODF comptait moins de 7000 Membres.Ils étaient 30 000 en 1939. Depuis quelques années, les effectifs du Grand Orient de France ont beaucoup progressé : ses membres sont passés de 30 000 (1990) à approximativement 45 000 (2005) pour environ 1080 loges.
[modifier] Principes
Ainsi, le Grand Orient de France occupe une position originale dans la Franc-Maçonnerie mondiale sur trois points particuliers :
- son refus d'exiger la croyance en un dieu révélé
- son attachement à la laïcité
- ses valeurs républicaines et sociales
En tant qu'obédience maçonnique, le Grand Orient de France est une fédération de loges qui constituent les structures de base de l'association. Elle est une association qui se donne pour principe le respect d'une Tradition héritée des fondateurs de la Franc-Maçonnerie ainsi que la recherche du progrès et déclare travailler pour l'amélioration de l'Homme et de la Société.
Comme pour la Franc-Maçonnerie en général, le GODF pratique le passage du monde "profane " au monde maçonnique par "l'Initiation". Ainsi initié, le profane devient "apprenti", premier degré d'un parcours vers les 2 autres grades suivants : Compagnon, et Maître. La méthode de travail proposée aux maçons est originale et facilite le travail individuel et collectif. Le respect de la tradition va de pair avec la prospective, et le symbolisme des rituels est censé apporter d'autres manières de percevoir le monde. Les plus connus de ces symboles sont : l'équerre, le compas et la règle qui renvoient les maçons à des valeurs symboliques élémentaires facilitant la recherche philosophique autant que la recherche d'une humanité meilleure. Cette méthode symbolique prend des chemins strictement personnels, ce qui peut faire croire - à tort - qu'elle cultive un secret douteux.
Les adeptes du grand Orient de France déclarent que la recherche du progrès est un moteur dans leurs réflexions et leurs actions, au point que ce principe figure dans leur constitution. Ils se considèrent comme héritiers d'hommes et de femmes qui, d'après eux, ont œuvré à l'amélioration de l'humanité :
- Voltaire *Montesquieu *Littré *Choderlos de Laclos *Erckman et Chatrian
- La Fayette*Jules Vallès *Proudhon *Rouget de l'Isle *Chamfort *Florian
- Garibaldi *Marcel Sembat * Juan Gris *Zavatta *André Citroën *Joffre
- Auguste Blanqui *Marc Chagall *Liszt *Jules Ferry *Arago *Henry Dunant*Maurice Berteaux * de Lalande *Georges Dumézil *Surcouf *Stendhal
- Victor Schoelcher *Greuze *Monge *B.Franklin *Houdon *Chaptal *Jussieu*Pierre Dac *Pierre Doris *Léo Campion *Michel Simon *Paul Meurisse*Hugo Pratt*Boeildieu *Roger Salengro *Harry Baur *Jean Macé *Talleyrand *Cambacérès
- l'émir Abd El-Kader
- Louise Michel
- Bakounine
- Jean Zay
- Félix Éboué
- Pierre Brossolette
- Mirabeau
- et d'autres dont il est établi qu'ils ont appartenu à la Franc-Maçonnerie et, pour nombre d'entre eux, au Grand Orient.
Le Grand Orient de France s'érige ainsi en un défenseur des principes contenus dans sa devise qui est aussi celle de la République : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Les maçons du Grand Orient de France déclarent être attachés à la liberté absolue de conscience, qu'ils considèrent comme garanties par la laïcité des institutions. Quiconque professe des opinions racistes, xénophobes ou bien se déclare partisan de régimes totalitaires ne peut être reçu au Grand-Orient de France. Le siège du GODF est 16, rue Cadet dans le 9e arrondissement de Paris.
[modifier] Constitution
Article Premier
La Franc-Maçonnerie, institution essentiellement philanthropique, philosophique et progressive, a pour objet la recherche de la vérité, l'étude de la morale et la pratique de la solidarité ; elle travaille à l'amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l'humanité.
Elle a pour principe la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi même, la liberté absolue de conscience.
Considérant les conceptions métaphysiques comme du domaine exclusif de l'appréciation individuelle de ses membres, elle se refuse à toute affirmation dogmatique. Elle a pour devise : Liberté, Égalité, Fraternité.
[modifier] Grands-Maîtres
- Jean-Jacques-Régis de Cambacérès : 1804-1814
- Arthur Groussier : 1925-1940
- Jacques Mitterrand : 1961-1964 et 1969-1971
- Paul Anxionnaz : 1964-1969 ?
- Fred Zeller : 1971-1973
- Michel Baroin : 1977
- Roger Leray : 1979 et 1986
- Paul Gourdot : 1981
- Jean-Robert Ragache : v.1990
- Philippe Guglielmi
- Alain Bauer : septembre 2000 - 2003
- Bernard Brandmayer -2005
- Jean-Michel Quillardet 2005-
[modifier] Bibliographie
- Alain Bauer et Edouard Boeglin, Le Grand-Orient de France, Que sais-je?
- Pierre Chevalier, Histoire de la Franc-Maçonnerie française, Fayard
- André Combes, Les trois siècles de la Franc-maçonnerie française, Editions maçonniques de France
- André Combes, Le grand-Orient de France 1865-1914, Editions maçonniques de France
- André Combes, Le Grand-Orient de France au XIXe siècle (1814-1865), Editions maçonniques de France
- Roger Dachez, Histoire de la Franc-maçonnerie française , Que sais-je?
- Max Lagarrigue, Biographie d'Irénée Bonnafous, revue Arkheia. Histoire, Mémoire du Vingtième siècle, Montauban, n°4, 2001. Revue Arkheia
- Henry-Félix Marcy, L'origine de la Franc-maçonnerie et l'histoire du Grand-Orient de France, Editions maçonniques de France
- Ludovic Marcos, Histoire du rite Français au XIXe siècle, Editions maçonniques de France
- Charles Porset, "Le Secret", Les premiers pas de la Franc-Maçonnerie en France au XVIIIe siècle, Editions maçonniques de France
[modifier] Voir aussi:
- Grande Loge Féminine de France
- Le Droit Humain Maconnerie pour les hommes et femmes
[modifier] Lien externe
Franc-maçonnerie |
Catégories: Catégorie principale · Pays · Rites · Obédiences · Loges · Francs-maçons · Vocabulaire |