Hardouin de Péréfixe de Beaumont
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Paul Philippe Hardouin de Péréfixe de Beaumont, né en 1606 à Beaumont (Vienne) et mort le 1er janvier 1671 à Paris, est un homme d'Église français, évêque de Rodez, puis archevêque de Paris.
[modifier] Sa vie et son œuvre
Issu d'une famille d'origine napolitaine et fils d'un maître d'hotel de Richelieu, il fait ses études à l’Université de Poitiers et à Paris où il est reçu docteur en Sorbonne. En 1644, il devient précepteur de Louis XIV[1], qui fait aussi de lui son confesseur. Après avoir été abbé de Saint-Michel-en-l'Herm, il est nommé évêque de Rodez en 1649 et il est élu membre de l'Académie française en 1654. En 1662, Louis XIV le nomme archevêque de Paris, proviseur de Sorbonne, et commandeur et chevalier des ordres du roi.
Engagé dans la lutte contre le jansénisme, Hardouin de Péréfixe publie en 1644 une ordonnance « pour la signature du formulaire de foi, dressé en exécution des constitutions de nos Saints-Pères les papes Innocent X et Alexandre VII » qui a pour objet de contraindre les religieuses de Port-Royal-des-Champs à signer un formulaire condamnant les thèses jansénistes. Il se rend plusieurs fois à Port-Royal, prive les récalcitrantes des sacrements, puis ordonne leur captivité. L'affaire se solde en 1669 par une nouvelle ordonnance « en faveur des religieuses de Port-Royal-des-Champs » qui leur impose la soumission. Henry de Montherlant a brillamment mis en scène tous les protagonistes de cette lutte dans sa pièce, Port-Royal.
Autant sa réputation d'intransigeance paraît solidement établie — c'est lui qui fait interdire le Tartuffe de Molière dès le lendemain de sa première représentation publique au Théâtre du Palais-Royal en 1667[2] — autant Hardouin de Péréfixe continue à jouir toute sa vie de la faveur de Louis XIV. Après avoir composé pour le jeune dauphin un recueil de maximes latines en 1647, il rédige à son intention une Histoire du roy Henry le Grand[3] qui paraît en 1661. L'ouvrage connaît un très grand nombre d'éditions et est traduit dans plusieurs langues.
Voltaire a fait sur ce livre des commentaires élogieux : « Péréfixe émeut tout cœur né sensible, et fait adorer la mémoire de ce prince, dont les faiblesses n’étaient que celles d’un homme aimable, et dont les vertus étaient celles d’un grand homme.[4] » Pour Sainte-Beuve, Hardouin de Péréfixe était « écrivain assez agréable dans sa Vie de Henri le Grand, assez instruit, assez bonhomme, mais sans caractère, sans élévation d’âme ni aucune dignité extérieure ; il ne fut jamais au niveau de sa haute position, et encourut en plus d’un cas le ridicule.[5] »
[modifier] Notes et références
- ↑ « Sitôt qu’il s’éveillait, il récitait l’office du Saint-Esprit, et son chapelet. Cela fait, son précepteur entrait et le faisait étudier, c’est-à-dire dans la Sainte Écriture ou dans l’Histoire de France. Cela fait, il sortait du lit. » François Lebrun, Moi, Marie du Bois, gentilhomme vendômois valet de chambre, Rennes, Apogée, 1994.
- ↑ « Considérant que dans un temps où notre grand Monarque expose si librement sa vie pour le bien de son État, et où notre principal soin est d'exhorter tous les gens de bien de notre Diocèse à faire des prières continuelles pour la conservation de sa Personne sacrée et pour le succès de ses armes, il y aurait de l'impiété de s'occuper à des spectacles capables d'attirer la colère du Ciel, avons et faisons très expresses inhibitions et défenses à toutes personnes de notre Diocèse, de représenter, lire, ou entendre réciter la susdite Comédie, soit publiquement, soit en particulier, sous quelque nom et quelque prétexte que ce soit, et ce sous peine d'Excommunication. » Ordonnance du 11 août 1667.
- ↑ Histoire de Henri-le-Grand, roi de France et de Navarre : suivie d'un recueil de quelques belles actions et paroles mémorables de ce prince (1661). Réédition : C. Lacour, Nîmes, 2005. Texte en ligne : [1]
- ↑ Le siècle de Louis XIV, Catalogue de la plupart des écrivains français qui ont paru dans le Siècle de Louis XIV, pour servir à l’histoire littéraire de ce temps, 1751.
- ↑ Nouveaux Lundis, V, 1863.
[modifier] Lien externe
Précédé par Jean-Louis Guez de Balzac |
Fauteuil 28 de l'Académie française 1654-1671 |
Suivi par François Harlay de Champvallon |