Jean-François de la Rocque de Roberval
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cet article est une ébauche à compléter concernant la Nouvelle-France, vous pouvez partager vos connaissances en le modifiant. |
Jean-François de la Rocque de Roberval (aussi connu sous le nom de sieur de Roberval) (Carcassonne, 1500 - Paris, 1560) est un homme de guerre protestant, corsaire, courtisan de François Ier, vice-roi du Canada, explorateur du passage du Nord-Ouest et seigneur de Roberval.
Jean-François de la Rocque est robervallois par sa mère, Isabeau de Poitiers (tante de la belle Diane de Poitiers) et Languedocien par son père, Bernard, connétable de Carcassonne.
Sommaire |
[modifier] Carrière militaire
Très tôt épris du métier des armes, la Rocque se lie d’une indéfectible amitié avec le futur François Ier. Ils guerroient ensemble lors des campagnes d’Italie et chassent le cerf aux alentours de Roberval (la Cavée du Roi en tire son nom). Le château de Roberval servait alors de relais de chasse, il en reste le magnifique colombier actuel. A la mort de ses parents, La Rocque devient seigneur de Roberval, Noël-Saint-Martin, Moru, Bacouël et de nombreux autres villages dans les Ardennes et le Languedoc. Il est aussi nommé chevalier et porte-enseigne de 100 hommes d’armes du Roi.
[modifier] Aventure canadienne
Mais ce qui a rendu la Rocque célèbre est son entreprise de colonisation du Canada, la première en Amérique du Nord, avant même celle des Anglais.
Le 17 octobre 1540, il est chargé par le roi François 1er de la troisième et dernière expédition française « en Canada » (Nouvelle-France) avec mission d’y construire villes et forts, « pour la communication de notre sainte foi catholique ». Ce dernier point est cocasse lorsqu’on sait que la Rocque est protestant. Le 15 janvier 1541, est nommé vice-roi du Canada.
Jacques Cartier, marin malouin ayant mené les deux expéditions précédentes, se retrouve à lui être subordonné. Parti plus tardivement que Cartier, le départ de La Rochelle se fait le 16 avril 1542 avec trois gros navires et 100 colons. Il croisera Cartier lorsque ce dernier décide de rentrer en France avec une cargaison de pyrite et de quartz qu'il prend pour de l'or et des diamants. Parvenu non sans mal au Canada, il fait dresser la première carte de la région du Royaume de Saguenay, espérant y trouver le mythique passage du Nord-Ouest.
La navigation dans le golfe et le fleuve Saint-Laurent se fait sans autre incident que la romanesque aventure de « la parente» de Roberval, la demoiselle Marguerite de la Rocque, qui fut abandonnée dans une île avec son amant.
Roberval, laissé seul, choisit de poursuivre sa mission et fonde une colonie, France-Roy, à l'emplacement que Cartier avait laissé vacant; Charlesbourg-Royal à l'embouchure de la rivière du Cap-Rouge.
La petite colonie passe l’automne et l’hiver dans des conditions difficiles, la famine et le scorbut déciment les habitants. Au printemps, la Rocque veut encore chercher le passage du Nord-Ouest. Il part explorer la rivière des Outaouais (Ottawa), jamais atteinte auparavant. Son pilote, Jean Alphonse de Saintonge, est le premier européen à remonter vers le nord, jusqu’au détroit de Davis, véritable porte d’entrée du passage du Nord-Ouest. Les glaces le font rebrousser chemin.
Mais la colonie épuisée et victime de l’origine carcérale des colons doit être évacuée en septembre 1543 et la Rocque rentre ruiné en France. La colonisation du Canada sera ensuite abandonnée jusqu'aux tentatives plus tardives de Pierre Du Gua de Monts et de Samuel de Champlain en 1608.
[modifier] Le retour au pays
Rentré en France, la Rocque se voit confier par François Ier en 1544 la reconstruction des fortifications de Senlis puis de Paris. Henri II nommera ensuite la Rocque surintendant des mines de France. Mais la Rocque est ruiné et ne parvient pas à reconstituer sa fortune. En 1555, ses biens sont hypothéqués et son château menacé de saisie.
Demeuré fidèle à sa foi protestante, Jean-François de la Rocque de Roberval fut une des premières victimes des guerres de Religion. Au sortir d'une réunion calviniste, une nuit de l'année 1560, il fut attaqué avec ses coreligionnaires et tué au coin du cimetière des Innocents, à Paris. Les débris de sa fortune passèrent à ses créanciers, son château de Roberval fut racheté par son neveu Louis de Madaillan, fils de Charlotte de la Rocque et de Guillaume de Madaillan, seigneur de Montataire.
[modifier] Dans la littérature
La personnalité de la Rocque et son aventure canadienne ont laissé des traces dans la littérature française du XVIe siècle. Rabelais parle de lui et l'appelle Robert Valbringue, la reine de Navarre a raconté l'histoire romanesque de sa parente Marguerite de la Roque, André Thevet donne de précieux renseignements sur lui et sur sa colonie, les poètes de cour Clément Marot et Michel d'Amboise lui ont dédié des œuvres. Enfin, un poème en latin, d'inspiration protestante, appelé Robervalensis Epitaphium, fait partie d'un recueil anonyme de poésies conservé à la Bibliothèque nationale, à Paris.
[modifier] Sources
- Inventaire photographique et historique du patrimoine sur la commune de Roberval (2003) , avec l'aimable autorisation de Jean-Marc Popineau, président du Trait d'Union Robervallois
[modifier] Lien externe
- Biographie du Dictionnaire biographique du Canada en ligne
Portail de la Nouvelle-France – Accédez aux articles de Wikipédia concernant la Nouvelle-France. |