Ladin
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Étant donné qu'il s'agit en règle générale de définitions souvent arbitraires, et sans préjuger de leur statut officiel, le terme de langue est utilisé pour celles reconnues comme telles par la norme ISO 639-1, 639-2 ou 639-3, approuvée en 2005. Pour les autres parlers, c'est le terme de dialecte qui sera le plus souvent employé. (Liste du SIL en 2005)
Le ladin (ladino en italien, ladin en ladin) est une langue romane du groupe rhéto-roman (donc proche du romanche et du frioulan) ; elle est parlée en tant que langue maternelle par environ 30 000 locuteurs dans le nord-est de l'Italie (région des Dolomites, pour l'essentiel dans le Trentin-Haut-Adige et en Vénétie). C'est donc une des langues les plus rares d'Europe, à côté du féringien et du lapon. Elle ne doit pas être confondue avec le ladino des juifs espagnols.
Les Ladins appartiennent aux minorités linguistiques reconnues par l'Union européenne et devraient donc jouir des dispositions de protection des minorités linguisitiques, notamment celles prévues par la charte de 1991, particulièrement en ce qui concerne son emploi dans les écoles, les administrations, la justice, les médias. Pour ce qui concerne le ladin, toutefois, ces dispositions restent très formelles et ne sont guère traitées sérieusement par l'État italien.
Sommaire |
[modifier] Domaine
Le domaine linguistique du ladin est partagé entre trois régions administratives, et son isolement est renforcé par celui des vallées les unes par rapport aux autres. Cela fut encore plus vrai pendant la période fasciste à partir de 1927. Les dialectes sont parlés :
- dans des régions du Tyrol méridional,
- dans le Trentin-Haut-Adige (province autonome de Bolzano (allemand Bozen), val Gardena ou Gherdëina en all. Grödner, vallée de Gader (val Badia)
- dans le Trentin-Haut-Adige (province autonome de Trente), vallées de Fassa et de Buchenstein (Fodom)
- en Vénétie (province de Belluno) par exemple dans la station alpine renommée de Cortina d'Ampezzo (par 40 % de la population).
[modifier] Statut
Le ladin est reconnu dans quelques communes dont c'est le langage habituel pour l'administration et l'école. Parmi elles : Wolkenstein (Sëlva), Abtei (Badia), Kurfar (Corvara), Sankt Ulrich (Urtijëi), Enneberg (Maréo), Canazei (Cianacei), Vigo di Fassa (Vich) et Pozza di Fassa, qui toutes se trouvent dans la région Trentin-Haut-Adige. Jusqu'à maintenant, ce droit des minorités ladinophones n'est pas reconnu en Vénétie.
[modifier] Histoire
Le ladin est un reliquat de la langue romane qui était autrefois parlée de façon beaucoup plus étendue dans cette région alpine. On n'est pas d'accord sur le fait que cette langue rhéto-romane était unifiée, ou non : c'est la Questione Ladina. Depuis le VIe siècle, les Bavarois sont arrivés du nord et ont pénétré profondément dans le domaine linguistique rhéto-roman, où leur langue s'est substituée au parler antérieur. C'est seulement dans les vallées les plus reculées et les plus isolées que le ladin a pu se maintenir. Avec l'unification italienne, tous les territoires ou étaient parlés les dialectes ladins passèrent progressivement de l'autorité autrichienne à celle de l'Italie. Le mouvement nationaliste italien du XIXe siècle et du XXe siècle ont toujours considéré les dialectes ladins commes des dialectes italiens, ce que réfutent ceux qui les parlent. C'est seulement lorsque l'autonomie administrative du Tyrol méridional fut reconnue que les ladinophones ont vu leurs droits reconnus en tant que minorité culturelle.
En 1988 les instituts culturels ladins « Micurá de Rü » et « Majon di Fascegn » chargèrent le professeur zurichois Heinrich Schmidt de leur élaborer une langue écrite commune. C'est seulement en 1998 que parut finalement la directive longemps attendue concernant la création d'une langue écrite commune au ladin des Dolomites.
[modifier] Différents dialectes
Le ladin comprend aujourd'hui cinq dialectes distincts :
- Maréo/Badiot (Enneberg / Abtei)
- Gherdëina (Grödner)
- Fascian (Fassan)
- Anpezan (Ampezzo)
- Fodom (Buchenstein)
[modifier] Exemples
Voici comment on dit, dans les différents dialectes, le début de la prière chrétienne du « Notre Père », ainsi qu'en italien et en français :
Maréo/Badiot
Nosc Pere dl cil,
al sides santifiché to inom,
al vëgnes to rëgn,
tüa orentè sides fata,
sciöche al cil insciö söla tera.
Gherdëina
Pere nost, che t'ies en ciel,
l sibe santificà ti inuem,
l vënie ti rëni,
sibe fata ti ulentà,
coche en ciel enscì en tiera.
Fascian
Père nosc che te es sun ciel,
sie fat sent to inom,
fa che vegne to regn,
to voler sie semper respetà,
tant sun ciel che su la tera.
Fodom
Père nòst che t'es sun paradíš,
benedât lé l tuo inóm,
resta con nos,
che sará fat ci che te vòs
sun ciél e su la tièra.
Anpezan
Pare nosc, che te stas su in zielo,
sée fato santo el to gnon,
viene el to regno,
sée fato chel che te vos tu,
tanto in zielo che su ra tera.
Italien
Padre nostro che sei ne' cieli,
santificato sia il nome tuo,
venga il regno tuo,
sia fatta la volontà tua
com in cielo, così in terra.
Français
Notre Père qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Valader (un des dialectes romanches)
Bap nos, tu chi est in tschel,
fat sonch vegna teis nom,
teis reginam vegna nanpro,
tia vöglia dvainta sco
in tschel eir sun terra.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Personnalités connues parlant le ladin
[modifier] Liens externes
- http://www.noeles.net - Nouvelles concernant la langue ladine en « Ladin Standard - Ladin Dolomitan » - la langue écrite standard.