Majestic 12
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D'après les Opérations spéciales du comité Majestic-12, un document présenté par William Moore en 1987, la Majestic 12 - Twelve - (aussi appelée MAJI, MJ-12, Majic-12...) serait une agence gouvernementale secrète des États-Unis en charge de la question du phénomène OVNI.
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[modifier] La controverse de Majestic 12
Sans pouvoir préjuger de la question de l'existence des ovnis, la présence de la MJ-12 parmi les institutions fédérales est en soi une toute autre question. Il est à noter que le FBI ouvrit une enquête le 15 septembre 1988, soit l'année suivant la publication d’Opérations spéciales du comité Majestic-12. Le 30 novembre suivant, le bureau des investigations spéciales de l'US Air Force confirma au FBI que les documents étaient des faux. Mais plusieurs auteurs et personnalités phares de la théorie du complot pensent qu'il sagit d'une conspiration du silence.
[modifier] Histoire supposée de la Majestic 12
A en croire les Opérations spéciales du comité Majestic-12, cette agence aurait été fondée le 24 septembre 1947, peu après le supposé crash d'OVNI à Roswell, sur recommandation du Dr. Vannevar Bush et du Secrétaire James Forrestal par un décret-secret — procédure d'exception aux USA — du président Harry S Truman. Le but de cette agence aurait été de décrypter les principes technologiques de certaines technologies, voire d'appliquer des techniques dites de rétroconception (reverse engineering) sur le matériel déjà récupéré. Le premier directeur de cette agence, aurait été le célèbre Vannevar Bush, docteur du prestigieux MIT, qui a occupé durant l'année 1947 le poste envié de Pdg de la société AT&T. La création de cette agence n'apparaît dans aucun texte officiel, ni dans l'organigramme de la défense des États-Unis. Ce qui n'a rien d'étonnant aux yeux des théoriciens du complot...
Les membres désignés du Groupe Majestic-12 auraient été les suivants :
- Amir. Roscoe H.Hillenkoetter
- Dr. Vannevar Bush
- Secr. James V. Forrestal
- Gén. Nathan F. Twining
- Gén. Hoyt S. Vandenberg
- Dr. Detlev Bronk
- Dr. Jerome Hunsaker
- Mr. Sidney W. Souers
- Mr. Gordon Gray
- Dr. Donald Menzel
- Gén. Robert M. Montague
- Dr. Lloyd V. Berkner
La mort du Secrétaire Forrestal le 22 mai 1949 aurait laissé une place vacante jusqu'au 1er août 1950, date à laquelle le Général Walter B. Smith aurait été désigné comme remplaçant permanent.
Les documents relatifs au MJ 12 furent révélés à la presse en juin 1987 par l’ufologue américain William Moore , - ufologue qui s’intéressa de près au cas Roswell et principal propagateur de la théorie du complot et du conspirationnisme -, au cours du symposium annuel du MUFON (Mutual Ufo Network), une des principales associations ufologiques américaines. Les documents seraient parvenus sous forme microfilmée (35 mm.) en 1984 à un ami producteur de Moore, Jaime Shandera. Ce dernier et W. Moore s’étaient associés dans une recherche tous azimuts de documents officiels concernant les ovnis. Le film révélait un document de huit pages adressé au président Dwight Eisenhower et rédigé par le contre-amiral Roscoe Hillenkoetter. Voici la transcription du texte qui accompagnait la révélation faite au président, de l’existence du groupe MJ et de l’identité de ses membres, dont la personnalité et les parcours seront étudiés plus avant :
« Le 24 juin 1947, un pilote civil volant au-dessus des « Cascads Mountains » dans l’Etat de Washington observait neuf aéronefs en forme de disque volants en formation à une très grande vitesse. Bien que ce ne soit pas la première observation connue de ce type d’objets, ce fut la première à monopoliser une aussi grande attention dans les médias publics. Des centaines de rapports d’observation d’objets similaires suivirent. Beaucoup d’entre eux émanaient de sources militaires et civiles hautement crédibles. Ces rapports résultaient d’efforts indépendants poursuivis par divers services militaires pour établir la nature de ces objets dans l’intérêt de la Défense nationale. Un grand nombre de témoins furent entendus et il y eut beaucoup de tentatives vaines d’utilisation d’avions pour poursuivre en vol ces disques dont beaucoup attestaient la réalité. La réaction du public fut par moments proche de l’hystérie
Malgré ces efforts, aucun indice substantiel n’avait été recueilli avant qu’un fermier local ne rapporte le crash d’un de ces disques dans une région reculée du Nouveau-Mexique, située approximativement à 75 miles [120 kilomètres] au nord-ouest de la base aérienne de Roswell (actuellement « Walker Field »).
Le 7 juillet 1947, une opération secrète fut montée pour assurer la récupération des débris de l’engin en vue d’une étude scientifique. Au cours de l’opération, une expédition de reconnaissance fit la découverte de quatre petits humanoïdes ayant été apparemment éjectés du vaisseau avant qu’il n’explose.
Ceux-ci étaient tombés à terre à environ 2 miles [3,2 km.]du site du crash. Les quatre étaient morts et sérieusement décomposés du fait de l’action des prédateurs et de l’exposition aux intempéries durant environ une semaine avant qu’ils ne soient découverts. Une équipe spéciale de scientifiques fut charger d’emmener les corps afin de les étudier. (Voir annexe « C »). Les débris de l’épave furent également acheminés en divers endroits. (Voir annexe « B »). Les témoins civils et militaires de la région furent débriefés et il fut donné à de nouveaux reporters une version de l’histoire selon laquelle l’objet n’était qu’un ballon-météo expérimental mal guidé.
Des efforts d’analyse secrets furent organisés par le général Twining et le Dr. Bush, agissants sous les ordres directs du Président, amenèrent à un consensus préliminaire (19 septembre 1947), selon lequel le disque semblait être un petit vaisseau de reconnaissance. Ces conclusions se basaient en partie sur la taille de l’objet et sur le manque apparent d’un quelconque provisionnement identifiable. (Voir annexe « D »). Une analyse similaire des quatre corps des occupants fut menée par le Dr. Bronk. La tentative de conclusion de ce groupe (30 novembre 1947), fut que quoique ces créatures furent d’apparence proche de l’humain, les processus biologiques et d’évolution responsables de leurs développements étaient apparemment complètement différents de ceux observés ou postulés chez l’homo-sapiens. L’équipe du Dr. Bronk suggéra le terme d’ « Entités Biologiques Extraterrestres » ou « EBE » et l’adopta comme le terme standard de référence pour ces créatures avant qu’une désignation plus définitive ne vienne un jour à être désignée.
Comme il était virtuellement certain que cet aéronef n’était originaire d’aucun pays de la Terre, de considérables spéculations furent concentrées autour de la question de leur point d’origine et des moyens employés pour parcourir de telles distances. Mars était et demeurait une possibilité, quoique certains scientifiques, comme notamment le Dr. Menzel, affirmaient que nous avions vraisemblablement affaire à des êtres issus d’un tout autre système solaire.
De nombreux exemples de ce qui apparut comme une forme d’écriture, furent retrouvés parmi les débris. Les efforts fournis pour les déchiffrer se révélèrent vains. (Voir annexe « E »). Egalement vains furent les efforts déployés pour déterminer la méthode de propulsion ou la nature du mode de transmission de la source d’énergie du vaisseau. Ce type de recherches a été compliqué par l’absence complète d’éléments identifiables tels que des ailes, propulseurs, jets ou autres méthodes conventionnelles de propulsion et de guidage et il en fut de même concernant le manque total d’installations métalliques, tubes à vide et autres composants électroniques similaires et reconnaissables. (Voir annexe « F »). Il fut établi que l’unité de propulsion avait été complètement détruite lors de l’explosion qui avait provoqué le crash.
Le besoin du plus grand nombre d’informations additionnelles concernant ce vaisseau conduisit à l’établissement du projet de l’US Air Force connu sous le nom de Projet SIGN en décembre 1947. Afin de préserver la sécurité, les liaisons entre SIGN et le Majestic 12 furent limitées à deux rencontres au sein de la Division Renseignement de l’Air Materiel Command, dont le rôle était de laisser filtrer certains types d’informations par différents canaux. SIGN évolua en Projet GRUDGE en décembre 1948. L’opération est actuellement en train d’être conduite sous le nom de code BLUE BOOK, avec des liaisons maintenues au travers de l’US Air Force qui est la tête du projet.
Le 6 décembre 1950, un second objet, probablement d’une origine similaire, heurta la terre à une grande vitesse dans la région de El Indio Guerrero, à la frontière entre le Texas et le Mexique, après avoir suivi une longue trajectoire au travers de l’atmosphère. Avant qu’une équipe de chercheurs ne soit parvenue sur les lieux, ce qu’il restait de l’objet avait été complètement incinéré. Le plus de matériel qu’il fut possible de récolter, fut acheminé pour études jusqu’aux installations de Sandia (Nouveau-Mexique).
Les implications sur la sécurité nationale sont d’une importance continue, en ce qui concerne les motivations et les intentions ultimes de ces visiteurs qui demeurent inconnus. De surcroît, une recrudescence dans l’activité de surveillance de ces vaisseaux commença en mai, continuant tout l’automne de cette année et laissant à penser que de nouveaux développements étaient imminents. C’est pour ces raisons, aussi bien pour d’évidentes considérations internationales et technologiques, que pour le besoin suprême d’éviter à tout prix la panique du public, que le groupe Majestic 12 décida unanimement de maintenir les plus strictes précautions de sécurité, sans interruptions au cours des différentes administrations… ».
Les documents MJ se poursuivaient sur un mémorandum au secrétaire à la Défense daté du 24 septembre 1947, signé de la main du président Truman et lui donnant toute latitude, ainsi qu’au DCI et au Dr. Vannevar Bush, pour l’établissement de l’organisation Majestic 12, ainsi que deux mémorandums datés de 1953 et 1954 avisant le général Twining de réunions secrètes relatives au groupe MJ et à la sécurité nationale. Le mémorandum Truman de 1947 indiquait en appendice A :
« Mémorandum pour le secrétaire à la Défense.
Cher secrétaire Forrestal, Suite à notre récente conversation à ce sujet, vous êtes par la présente autorisé à procéder dans les meilleurs délais. Par la suite, cette affaire devra être mentionnée seulement en tant qu’opération Majestic Douze. Je continue à croire que toute réévaluation des dispositions arrêtées concernant cette affaire doit demeurer du ressort exclusif du bureau du Président après discussions appropriées avec vous même, le docteur Bush et le DCI [Director of Central intelligence]. »
[modifier] La question de la validité
Beaucoup d’auteurs avaient formulé l’hypothèse, bien avant la mise à jour des documents MJ, qu’une organisation ultra-secrète paragouvernementale, gérait le fait ovni et la politique de secret à ce sujet. On trouve trace de cette idée dans le livre de Edward J. Ruppelt, « Face aux soucoupes volantes ». Le lieutenant Ruppelt, né en 1922 et décédé d’une crise cardiaque en 1959, avait été entre 1951 et 1953, le directeur du projet « Blue Book », prétendument chargé de l’étude des observations d’ovnis. Relevé de ses fonctions en 1953, Ruppelt s’efforça de briser le silence gouvernemental concernant le sujet. Ces propos sont donc parés d’une certaine crédibilité, attendu qu’il fut dès les années cinquante et de par ses fonctions, étroitement lié au phénomène ovni. « Un seul groupe de gens a eu accès à nos archives. Il ne s’agissait pas de fanatiques ni d’écrivains de pacotille, mais de savants engagés par le gouvernement : des spécialistes des fusées, des physiciens nucléaires et des experts des renseignements. Ils s’étaient groupés pour étudier nos rapports parce qu’ils avaient la conviction que certains de ceux-ci, ceux des lumières de Lubbock en particulier, concernaient vraiment des véhicules interplanétaires ». Comme nous le verrons dans une prochaine partie, d’autres témoignages évoquèrent le même type d’organisation, ainsi que le très haut degré de classification du dossier pour les pouvoirs publics américains.
Ainsi, la révélation de l’existence de ces documents connurent un grand retentissement et furent recueillis le 15 septembre 1988 par l’antenne du FBI à Dallas (Texas). Une enquête administrative fut mise en œuvre afin de déterminer la validité de ces documents et la raison de leur étalage dans les médias, le FBI étant le principal organe de contre-espionnage des États-Unis. Le 30 novembre 1988, le FBI affirma avoir déterminé de façon certaine que les documents MJ étaient des faux, mais l’agitation ne cessa pas pour autant dans le monde ufologique qui ne put pas manquer d’être troublé par les personnalités des différents membres, tous très liées au fait ovni. Il convient cependant de noter, de prime abord et à la décharge des sceptiques, que les documents MJ ayant été expédiés à Shandera sous forme micro-filmée, personne n’eut jamais en main les documents originaux, ce qui en soit n’établit pas de façon absolue que le mémorandum soit un faux, mais relativise cependant les certitudes des plus acharnés défenseurs du conspirationnisme américain. C’est Philip Klass, éditeur de la revue « Skeptics Ufo Newsletter » et ardent négateur du fait ovni, qui porta les critiques les plus décisives sur les documents, particulièrement sur le mémorandum au Secrétaire à la Défense James Forrestal, signé par le président Truman. Klass constate que sur chacune des signatures de Harry Truman, le « T » dépasse du bas du texte et il note également que le président avait coutume d’apposer sa signature assez loin du corps du texte alors que ces caractéristiques ne se retrouvent pas sur le document MJ. Philip Klass retrouve ainsi une lettre du président en date du 1er octobre 1947, comprenant une signature identique à celle des documents MJ. La proportion de chances pour qu’une signature soit reproduite deux fois de façon parfaitement identique étant infinitésimale, les détracteurs du crash de Roswell en déduisirent que les documents étaient faux. Il est certain que les plus grandes réserves sont à formuler à l’égard de William Moore, qui aurait reconnu avoir travaillé pour le renseignement américain et contribué à la désinformation à ce sujet, mais aussi concernant le producteur Jaime Shandera, collaborateur de Moore, Charles Berlitz, co-auteur de « The Roswell incident » et malheureusement compromis dans des recherches burlesques sur le triangle des Bermudes et l’ « énigme » de l’Atlantide ainsi que Richard Doty alias « Falcon », informateur de Moore, ex-membre de l’AFOSI (Air Force’s Office of Special Investigations, organe de contre-espionnage de l’armée de l’Air américaine) et qui avait livré dès 1983 au journaliste Linda Moulton Howe, des informations similaires à celles contenues dans les documents MJ. Il est cependant indéniable que les mêmes réserves formulées quant aux travaux de dénégation systématique du fait ovni par le Dr. Menzel sont à adresser à Philip Klass qui occupe le premier rang outre-Atlantique, parmi les sceptiques acharnés dont l’obstination laisse à croire que cette activité est conceptuelle voire téléguidée, comme furent infiltrés dès leurs origines les principaux groupes ufologiques.
L’ufologue Richard D. Nolane a recensé certains autres points de détails qui contribuèrent à jeter le discrédit sur les documents MJ. « - Le système de datation n’est pas tout à fait celui utilisé à cette époque par les militaires - La base de Roswell, Roswell Army Air Base en 1947 puis Walker Air Force Base par la suite, n’est pas toujours correctement nommée. - Le document MJ-12, censé être destiné au nouveau président des États-Unis, est d’une rédaction plutôt négligée, comportant trop de fautes de frappe. - Les grades de certains des militaires cités sont faux, ce qui paraît étrange dans un document militaire. - Il n’y a aucune trace d’un décret-loi du président Harry Truman daté du 24 septembre 1947 dans les archives de la Truman Library. - Selon ce qu’on a appris du crash de Roswell après l’apparition des documents fin 1984, et des recherches menées ces dernières années sur le témoignage de Kenneth Arnold et d’autres de cette époque, le texte comporte un certain nombre d’erreurs ou d’approximations inconcevables dans un document de ce niveau. - Présence anormale d’une formule de salutation dans un mémorandum. »
Il n’en reste pas moins que de nombreux témoignages viendront ultérieurement étayer la théorie du secret militaire et les prétendus membres du groupe Majestic 12 exercèrent réellement des activités très sensibles en lien avec le monde du renseignement, la recherche et le développement scientifico-militaire au plus haut niveau de l’Etat. Les documents MJ, dont la qualité de détails et de cohérence est frappante, sont peut-être le moyen utilisé par les détenteurs de cet hypothétique secret pour discréditer par avance d’éventuelles révélations qui auraient pu apparaître comme fondées. De par sa conception, tout semble indiquer que ce document ne saurait être l’initiative isolée d’un mystificateur en manque de publicité, mais une entreprise subtile d’action de désinformation, attendu que le meilleur moyen de brouiller les pistes est d’être parti-pris du débat en mêlant le vrai au faux, la réalité à la contrefaçon. Ce type de propagande destinée à orienter l’opinion est caractéristique de certaines opérations de désinformation orchestrées par de grandes centrales de Renseignement. C’est l’opinion de Stanton Friedman qui déclara : « Je ne connais aucune preuve permettant de déterminer l’origine des documents… William Moore m’a appelé, en décembre 1984, après avoir développé le film reçu par Jaime Shandera contenant le « briefing » Eisenhower et le mémorandum Truman et Forrestal. C’était bien entendu trop explosif pour être publié sans preuve. Le fait que Menzel appartienne au MJ-12 rendait l’affaire plutôt suspecte, car il n’avait en apparence qu’une simple vie de professeur d’université. En 1986, je me suis rendu à Harvard et à Princeton afin de consulter les archives Menzel et Forrestal. C’est alors que j’ai découvert la double vie de Menzel. Au total je me suis rendu dans 18 services d’archives. En mars 1985… j’ai appris que les Archives nationales déclassifiaient des fichiers du quartier-général des services de renseignement de l’Air Force. Ils étaient susceptibles de contenir des dossiers intéressants comme des rapports top-secrets sur les ovnis. Nous avons donc surveillé de près cette déclassification et Jaime et William sont venus à Washington en juillet. Ils y ont découvert le mémorandum Cutler-Twining . Ce nouveau document permettait de montrer que Twining appartenait bien à une organisation spéciale nommée MJ-12. Il impliquait également le NSC (National Security Council), les plus proches conseillers du président des États-Unis. L’éditeur de la revue « Skeptical Enquirer », Philip Klass, a alors prétendu que ce mémo était un faux, car les caractères de la machine à écrire étaient en Pica alors que le NSC utilisait des caractères Elite. Il m’a proposé 1000$ si je trouvais au moins dix documents de la même époque, en Pica de la même taille et provenant de la NSC. Il a perdu ses 1000$. Je suis convaincu que certains des documents du MJ-12 sont authentiques et j’ai prouvé que d’autres étaient faux. Bien entendu, nous ne pouvons que spéculer sur les personnes impliquées dans cette affaire. Le gouvernement américain est immense et les « black budgets » annuels pour les renseignements atteignent 26 milliards de dollars, ce qui laisse de la place pour une implication des services secrets comme le National Reconnaissance Office (NRO), La National Security Agency (NSA), la CIA, la Defence Intelligence Agency (DIA)… ».
Comme reproduits en annexe, des documents déclassifiés font clairement référence au groupe MJ 12, mais leur authenticité demeure sujette à caution. Le mémorandum au général Twining, en date du 14 juillet 1954 et signé de l’assistant spécial du président Eisenhower, Robert Cutler fait référence à un briefing concernant le projet d’études spéciales MJ-12. Enfin, un mémorandum de la Maison Blanche, daté du 28 juin 1961 à l’intention du directeur de la CIA, dénote l’intérêt du président Kennedy pour la question. Le mémorandum est relatif à l’«examen des opérations secrètes MJ-12 relatives aux plans de guerre psychologique GOLD WAR ». Le président réclame également un bref résumé de ce dossier.
Les documents Cutler-Twining furent découverts en juillet 1985 aux Archives Nationales par Moore et Shandera. Or, cette recherche ne fut pas fortuite, puisque les ufologues furent guidés par un mystérieux informateur postant ses conseils aux quatre coins du monde. Le mémo Cutler-Twining de 1954 fut ainsi mis à jour entre deux classeurs de l’US Air Force récemment déclassifiés bien que son origine soit clairement différente du lot archivistique concerné. Bien que l’US Air Force et le FBI ne se soient jamais prononcés sur l’authenticité de ces documents, il y a lieu d’en douter. Comment concevoir en effet, la simple présence de ce document, émanant du conseiller du président américain, dans un lot d’archives militaires totalement étranger au fait ovni et le fait que le mémorandum ait pu échapper à la sagacité des services chargés de la déclassification de ces documents ?. Quiconque a pratiqué les archives sait qu’il est tout à fait possible d’y introduire des pièces pour peu qu’un descriptif détaillé n’accompagne pas le lot de documents officiels. Il faut donc voir plus vraisemblablement dans ces mémorandums, la main d’un des informateurs de Moore , en se contentant d’imaginer ses mobiles. La « désinformation amplifiante » de services de renseignement, évoquée par le rapport Cométa pourrait être une explication plausible et judicieuse. En occupant les ufologues avec d’interminables querelles autour de documents habilement conçus mais faux, les services secrets les empêchaient de concentrer leurs investigations sur d’autres points et déconsidéraient lentement le cas Roswell qui commençait à émerger lentement de l’oubli. On voit mal en tout cas qui d’autre pourrait être l’auteur d’une telle manœuvre qui demandait des moyens non négligeables.
L’extraordinaire implication, autant concernant les membres supposés du Majestic 12 que de certains ufologues comme William Moore ainsi que leurs informateurs, semble indiquer une présence active d’officines de renseignement. Si l’US Air Force et le gouvernement n’avaient rien à dissimuler ayant trait à la récupération d’une technologie extraterrestre, comment alors expliquer ses multiples dénégations et la présentation incomplète des événements faites dans les différents rapports publics ? Comment ne pas mettre en corrélation les différents témoignages relatifs aux événements de Roswell et la création du National Security Council (NSC), seule agence américaine non assujettie aux dispositions de la loi sur la liberté de l’information, créée le 26 juillet 1947, trois semaines après le prétendu crash de Roswell et au sujet de laquelle l’ufologue Jean Sider affirmera qu’il s’agit peut-être là du véritable groupe Majestic 12 ?
Le rapport du GAO rend un court avis concernant les documents MJ, répercutant les affirmations de différents services de renseignement selon lesquels aucune preuve n’établirait que ces documents sont authentiques, sans affirmer cependant qu’ils ne le sont pas. Toutefois, il accrédite de façon décisive la théorie selon laquelle ce groupe aurait eu une existence réelle, ce qui pose encore la question de savoir si, de la sorte, et en révélant sur un support factice de véritables informations, on n’obtient point là le meilleur moyen de neutraliser toute révélation ultérieure.
« RAPPORT SUPPLEMENTAIRE/ LETTRE DU GAO AU MEMBRE DU CONGRES SCHIFF CONCERNANT LES ARCHIVES LIEES AU « MAJESTIC 12 »…
En réponse à votre demande, nous avons demandé à plusieurs agences leurs avis sur l’authenticité des documents écrits rendus publics supposés attribués au Majestic 12. L’origine de ces documents est inconnue, mais il se peut qu’ils représentent des documents gouvernementaux très classifiés expliquant les procédures relatives aux objets volants non-identifiés, et le crash d’un appareil en forme de disque près de Roswell, Nouveau-Mexique, en juillet 1947.
Depuis le début des années 1980, plusieurs agences fédérales ont été contactées par des personnes non-gouvernementales et on leur a demandé de déterminer l’authenticité des documents Majestic. Les agences contactées incluent :
- Le Bureau de sécurité des informations classifiées (responsable de la surveillance et de la sécurité des programmes d’informations de toutes agences de la branche exécutive qui créent ou conservent des informations relevant de la sécurité nationale). - Le Bureau du Secrétaire de l’Armée de l’Air, adjoint pour la sécurité et le programme d’enquêtes, ainsi que les Archives nationales.
Ces agences ont répondu aux demandes de renseignements en affirmant que leur connaissance du Majestic 12 a été limité aux documents qui leur ont été soumis par des personnes non-gouvernementales. Ces agences ont ajouté qu’elles ne trouvent pas de documents relatifs au Majestic 12 dans leurs archives. D’ailleurs, la conclusion définitive des agences concernant l’authenticité du Majestic 12 est une seule et même réponse : il n’y a pas de preuves que les documents écrits Majestic 12 constituent des documents réels créés originellement par la branche exécutive. D’après le Bureau de sécurité des informations classifiées et l’armée de l’Air, les documents Majestic 12 ne doivent pas être traités comme s’ils avaient été réellement classifiés par une agence de la branche exécutive ou du gouvernement officiel. Nous n’avons rien trouvé dans notre travail qui puisse contredire les conclusions délivrées par ces agences.
Nous avons aussi demandé aux archivistes des bibliothèques de Harry Truman et Dwight Eisenhower, leur avis sur l’authenticité des documents Majestic 12. Les archivistes nous ont dit qu’ils ont reçu plusieurs demandes de renseignement du public à propos de ces documents ces dernières années. Dans leurs recherches de documents liés à cette affaire, parmi les documents de renseignement classifiés et ceux du NSC, ils n’ont rien trouvé concernant les documents Majestic 12 ou d’autres références s’y rapportant.
Pour finir, durant notre étude des documents disponibles auprès du public par le bureau de Sécurité des informations classifiées du fait des demandes en vertu de la loi sur la liberté de l’information, nous sommes tombés sur un message daté du 17 novembre 1980. Le message, qui semble provenir de l’Air Force’s office of Strategic intelligence (AFOSI), [organe de renseignement de l’armée de l’Air, particulièrement occupé de contre-espionnage], contient les mots « MJ Douze ». Nous avons contacté l’AFOSI afin de déterminer l’authenticité du message de 1980. Dans une lettre daté du 28 février 1995, le commandant de l’AFOSI nous apprenait qu’une recherche dans les archives de ce service, n’avaient pas permis de divulguer une copie officielle du message. Le commandant nous a également confirmé qu’en relation avec une précédente demande en vertu de la loi sur la liberté de l’information, l’AFOSI a été contacté pour déterminer l’authenticité des documents MJ. A cette date, l’AFOSI conclue que ces messages sont faux.
Avec nos sentiments les meilleurs, Richard DAVIS, Directeur, Analyste de Sécurité nationale ».
En conclusion, l’AFOSI ne nia pas la réalité du message contenant les mots « MJ12 » mais prétendit n’en plus trouver la trace, affirmant par ailleurs que les documents MJ étaient des faux. A défaut d’imputer à la duplicité de ces officines gouvernementales, les doutes fondés des enquêteurs, il demeure certain que la dialectique de communication de ces agences fut sans nul doute une raison pour ne pas se contenter de ces explications maladroites et l’on peut finalement, sans risque d’être taxé de paranoïa, s’interroger sur la destruction des archives de la base de Roswell, celles de la police militaire stationnée à Roswell au moment des faits et le refus de l’Air Force de fournir au GAO la copie du rapport mentionnant les mots « MJ 12 ». Ainsi, si l’on peut légitimement douter de la validité de ces documents, ce que n’a pas manqué de faire la plupart des ufologues, il y a lieu d’être plus prudent concernant la non-existence de ce groupe. Il est à noter, en outre, que si les documents MJ procèdent d’une opération de désinformation, ses effets furent particulièrement opérants. Au fil des émissions à sensation sur le sujet et parce que Shandera et Moore ne mirent jamais leurs convictions en doute, ces ufologues ont été très largement ostracisés jusque dans le milieu ufologique lui-même. Par ailleurs, ces documents ont servi de preuve à un prétendu complot entre les extraterrestres et le gouvernement, entre les mains d’ « ufologues » comme John Lear et William Cooper, mort en 2001 sous les balles d’une fusillade, contribuant de la sorte à la postérité de mouvements extrémistes et délirants tel que celui dit de la « Lunatic fringe ».