Michel Poniatowski
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Michel Poniatowski, né le 16 mai 1922 à Paris et décédé à Opio (Alpes-Maritimes), le 16 janvier 2002, prince polonais, ami de longue date de Valéry Giscard d'Estaing et l'un des dirigeants fondateurs des Républicains indépendants. Député puis sénateur du Val-d'Oise, maire de l'Isle-Adam, député européen, fondateur et président d'honneur de l'UDF, il fut « ministre d'État, ministre de l'Intérieur » du 29 mai 1974 au 30 mars 1977 du président Valéry Giscard d'Estaing.
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[modifier] Études et carrière
Parent d'un roi de Pologne et du prince Joseph, maréchal de Napoléon, il est le fils du prince Charles Casimir Poniatowski et de la princesse, née Anne de Caraman-Chimay, Michel Poniatowski est né à Paris le 16 mai 1922.
Il rallie la France Libre pendant la Seconde Guerre Mondiale et est parachuté en France Occupée.
Ancien élève de l'ENA affecté aux Finances, Michel Poniatowski commence sa carrière au Maroc puis comme attaché financier à Washington DC (1956).
En 1958, il est le directeur de cabinet de Pierre Pflimlin, dernier Président du Conseil de la Quatrième République avant le général de Gaulle ; de 1959 à 1962, il est directeur de cabinet de Valéry Giscard d’Estaing, puis chargé de mission (1962-1965) et enfin directeur des Assurances (1963-1967) au ministère des Finances.
[modifier] Mariage et Enfants
Marié à Paris XVI le 28 février 1946 avec Gilberte de Chavagnac dont 4 enfants :
- Ladislas Poniatowski né le 10/11/1946 marié en 1971 à Constance Guichard, journaliste (fille d'Olivier Guichard)
dont 3 enfants : Clémence née en 1975; Alexis né en 1978 et Blanche née en 1986
- Isabelle Poniatowski née le 09/02/1948 mariée en 1967 Bertrand de Maigret dont 4 enfants
- Axel Poniatowski né le 03/08/1951 marié en 1977 à Anne Chatin dont 3 enfants : Sébastien né en 1979; Margot née en 1981 et Ashley née en 1986
- Bruno Poniatowski né le 10/08/1952 marié en 1974 à Alix de Montal dont 3 enfants : Julien né en 1978; Roman né en 1981 et Gari né en 1990
[modifier] Politique
En 1967, il est élu député républicain indépendant du Val-d'Oise et secrétaire général de la Confédération des Indépendants (dont il prend la présidence en 1975).
En 1971, il est élu maire de l’Isle-Adam.
Du 5 avril 1973 au 27 mai 1974, il est ministre de la Santé publique et de la Sécurité sociale dans le gouvernement de Pierre Messmer.
[modifier] Ministre de l'intérieur (1974-1977)
Considéré comme le principal organisateur de la victoire de Valéry Giscard d’Estaing aux élections présidentielles de 1974, il est nommé ministre d'État, ministre de l'Intérieur le 27 mai, suscitant un précédent de protocole, le premier des ministres par ordre de préséance n'étant plus alors le ministre de la Justice, Garde des sceaux comme antérieurement (le titre de ministre d'État était tombé en désuétude).
Face aux menaces terroristes qui pesaient alors, il prit pour devise de terroriser les terroristes (formule attribuée à Charles Pasqua), avec des moyens parfois spectaculaires, par exemple en laissant les corps en place plusieurs heures après une fusillade.
Il n'en fit pas moins supprimer les fiches signalétiques qui devaient alors être remplies chaque fois qu'on séjournait dans un hôtel, comme c'est encore le cas dans certains pays.
En août 1975, il envoya l'armée, épaulée par des blindés, pour chasser les militants corses emmenés par Edmond Simeoni qui occupaient illégalement une cave viticole à Aleria. Il ordonna l'assaut au cours duquel deux gendarmes furent tués. Pour cette raison, il fut accusé, avec Jacques Chirac, de porter une grande part de responsabilité dans l'engrenage de la violence qui suivit en Corse.
Après l'assassinat de Jean de Broglie, L'Express, en janvier 1977, puis Le Canard enchaîné, en 1980, publièrent des documents selon lesquels Michel Poniatowski aurait pu sauver le député giscardien, car il aurait été au courant des menaces de mort pesant sur lui. L'hebdomadaire satirique rappela que le défunt avait été trésorier des Républicains indépendants, et lié au scandale Matesa, qui aurait financé cette formation politique.
Peu après le décès du député giscardien et l'échec de la majorité aux municipales de mars 1977, Michel Poniatowski quitta le ministère de l'Intérieur et ne fit plus partie d'aucun gouvernement.
Il participe en 1978 à la fondation de l'UDF.
Jusqu'en 1981, il est ambassadeur et représentant personnel du président de la République.
[modifier] Une fin de carrière à droite de la droite
De 1979 à 1989, il est député au Parlement européen où il présida la commission du développement et de la coopération (1979-1984) puis la commission de l’énergie, de la recherche, et de la technologie (1984).
En septembre 1983, il approuve la fusion de la liste RPR/UDF avec la liste Front National lors de l'élection municipale partielle de Dreux : « Le danger fasciste en France ne vient pas de la droite, il vient de la gauche, dont c'est la vocation d'esprit et de méthode. Il faut donc voter contre les fascistes de gauche. »
Sénateur du Val-d'Oise de 1989 à 1995, Michel Poniatowski continua ensuite à militer pour la conclusion d'ententes électorales avec le Front National, en prenant l'exemple de l'alliance entre socialistes et communistes. Membre atypique de l'UDF dont il fut l'un des fondateurs, il est d'abord ignoré pour n'être désavoué par son parti que fin 1991 — mais non exclu ni démis de son poste de président d'honneur —, après avoir soutenu la conclusion d'accords pour les régionales de 1992 et les législatives de 1993.
En 1995, il rallia Édouard Balladur contre Jacques Chirac.
En 1998, il participa à la fondation de la Droite libérale-chrétienne de Charles Millon.
En 1999, il céda sa mairie de l'Isle-Adam à son fils Axel Poniatowski.
Après son départ des affaires, il a été accusé d'avoir subtiliser des documents des Archives nationales pour son arbre généalogique personnel réf. nécessaire.
Michel Poniatowski est décédé le 16 janvier 2002.
[modifier] Bibliographie
- L'avenir des pays sous-développés, SEFI, Paris, 1954.
- Histoire de la Russie d'Amérique et de l'Alaska, Horizons de France, Paris, 1958.
- Talleyrand aux États-Unis, 1794-1796, Presses de la Cité, Paris, 1967.
- Cartes sur table, Fayard, Paris, 1972.
- Conduire le changement : [entretiens avec Alain Duhamel], Fayard, Paris, 1975.
- L'avenir n'est écrit nulle part, éd. Albin Michel, 1978.
- Louis-Philippe et Louis XVIII : autour du journal de Louis-Philippe en mars 1815, Perrin, Paris, 1980.
- L'Histoire est libre , Albin Michel, Paris, 1982.
- Talleyrand et le Directoire : 1796-1800, Perrin, Paris, 1982. Grand Prix Gobert 1983.
- Garnerin : le premier parachutiste de l'histoire, Albin Michel, Paris, 1983.
- Lettre ouverte au Président de la République, Albin Michel, Paris, 1983.
- L'Europe ou la mort, Albin Michel, Paris, 1984.
- Le Socialisme à la française , Albin Michel, Paris, 1985.
- Talleyrand et le Consulat , Perrin, Paris, 1986.
- Les Technologies nouvelles : la chance de l'homme, Plon, Paris, 1986.
- Talleyrand et l'ancienne France : 1754-1789, Perrin, Paris, 1988.
- Que survive la France , Editions du Rocher, Monaco/Paris, 1991.
- La catastrophe socialiste, Editions du Rocher, Monaco/Paris, 1991.
- Talleyrand. Les années occultées : 1789-1792, Perrin, Paris, 1995.
- Mémoires, Plon (Paris)/Le Rocher (Monaco), 1997.
[modifier] Voir aussi
- Famille Poniatowski (en) (Blason et Clan Ciołek)
- Axel Poniatowski, son fils
- Ladislas Poniatowski, son autre fils
Précédé par Jacques Chirac |
Ministre français de l'Intérieur | Suivi par Christian Bonnet |