Pensée latérale
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La pensée latérale est une technique théorisée par Edward de Bono, psychologue maltais, médecin, et auteur. C'est une technique de résolution qui consiste à approcher les problèmes sous plusieurs angles très variés, au lieu de se concentrer longuement sur une approche unique.
La pensée latérale se définit par opposition à la pensée verticale, qui est la pensée classique caractérisée par la continuité entre les étapes et la validation pas à pas des hypothèses et de chaque résultat intermédiaire. En pensée verticale, une idée dont l'applicabilité n'est pas validée est rejetée et n'est plus considérée dans la suite du processus. L'invalidation d'une idée en pensée verticale peut se faire par les objections suivantes:
- ce n'est pas comme ça
- ça ne marche pas
- ce n'est pas une nouvelle idée
- c'est trop cher
- c'est irréaliste
- c'est stupide
Utilisée dans les processus créatifs, la pensée latérale aide l'innovation en considérant que l'imagination d'une solution impossible ou irréaliste peut servir d'étape à la découverte d'une solution possible éventuellement innovante. La base de la pensée latérale consiste ainsi à réaliser des sauts discontinus, éventuellement dans le domaine de l'impossible, souvent illogiques, mais toujours dans une optique de changement. Ces discontinuités peuvent être provoquées de plusieurs manières, par exemple en inversant ou en exagérant le problème, en considérant des solutions pratiques ou des analogies avec des problèmes provenant d'un domaine très différent, ou encore en utilisant des mots aléatoires comme stimuli.
Par exemple, considérons la question:
- Il a fallu deux heures pour deux hommes pour creuser un trou de deux mètres de profondeur. Quelle profondeur aurait-on atteinte si dix hommes avaient creusé pendant deux heures?
La réponse semble être 10 mètres de profondeur. Cette réponse suppose que la personne qui y a réfléchi a suivi un simple raisonnement mathématique suggéré par la description donnée, mais on peut générer des idées de pensée latérale sur ce qui affecte la taille du trou, ce qui peut mener à des réponses différentes:
- un trou peut avoir besoin d'être d'une certaine forme ou taille donc l'excavation peut s'arrêter tôt à la profondeur requise
- plus un trou est profond, plus il faut d'effort pour le creuser, étant donné que la terre à évacuer doit être élevée plus haut pour atteindre le niveau du sol. Il y a une limite de profondeur pour qu'un trou puisse être creusé par des humains sans avoir besoin d'échelles ou de grues pour évacuer la terre, et 10 mètres est au-delà de cette limite.
- les couches de terre plus profondes peuvent être plus difficiles à creuser, on peut atteindre de la pierre ou une nappe phréatique.
- chaque personne qui creuse a besoin de place pour utiliser une pelle
- il est possible qu'avec plus de gens travaillant sur un projet, chaque personne devienne moins efficace à cause de davantage de possibilités de distraction, la supposition qu'on peut se relacher, plus de personnes avec qui parler, etc.
- plus d'hommes pourraient travailler en alternance pour creuser plus rapidement et plus longtemps
- il y a plus d'hommes mais y'a-t-il plus de pelles ?
- les deux heures creusées par dix hommes peuvent être sous des conditions climatiques différentes que les deux heures creusées par deux hommes.
- la pluie peut inonder le trou pour empêcher l'excavation
- la température peut geler les hommes avant qu'ils ne finissent
- préférerait-on avoir cinq trous de deux mètres chacun?
- les deux hommes peuvent être une équipe d'ingénierie avec des engins de terrassement.
- les huit hommes supplémentaires peuvent ne pas être assez forts pour creuser, ou bien plus forts que les deux premiers.