Politique de la Suède
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Suède
|
Le modèle social-démocrate a laissé sur la culture du pays une empreinte profonde. En effet, plus qu’une politique, cette idéologie s’inscrit en filigrane sur plusieurs niveaux de la société depuis les années trente.
« Jusqu'à récemment, la social-démocratie jouissait d'une légitimité incontestée. Ce qui est nouveau, c'est que cela n'est plus le cas ». Ces propos, tenus en 2005 par l’un des plus grands éditorialistes suédois, illustrent bien l’opinion de la presse comme celle de nombreux milieux politiques. Le débat porte en effet essentiellement sur la responsabilité des sociaux-démocrates, qui ont dominé la vie politique du pays pendant près d'un demi-siècle. L'État-providence, dit Maciej Zaremba, a longtemps été intouchable. Une décision prise par les sociaux-démocrates ne pouvait pas être mauvaise ni immorale. On ne pouvait pas toucher au mythe. Pourquoi vouloir calomnier une société humaniste soucieuse des plus faibles ?
Introduire ce sujet nécessite un retour sur quelques pages d’histoire. Précisons brièvement la notion de social-démocratie. Entre l’enlisement totalitaire et bureaucratique des pays communistes et le libéralisme économiquement efficace mais excessivement brutal d’un point de vue social d’Amérique du Nord, l’Europe centrale a su trouver une alternative originale, conciliant efficacité économique et bien-être social. Les pays scandinaves -et en particulier la Suède- sont apparus à l’avant garde de cette expérience. C’est en ce sens qu’on a pu parler d’un « modèle suédois ». Cette courte définition reste bien imprécise, car il existe en réalité plusieurs modèles suédois complémentaires et parfois concurrents, incarnés par des éléments communs à tous les pays nordiques tels que l’État-providence, la puissance syndicale, une politique de l’emploi bien particulière, etc. Les valeurs de bien être pour tous et de solidarité ont cruellement pâli avec la chute du communisme. Au fil du temps, leur remise en question a eu un impact violent sur le paysage culturel suédois, étant parfois le catalyseur de mouvements culturels majeurs. En quête de schémas d’action mieux adaptés à la nouvelle donne socioculturelle, les réalisateurs d’alors s’essaient à de nouvelles expériences, de nouveaux sujets, de nouveaux genres.
[modifier] Résultats électoraux au Riksdag (1911 - 1988)
- 1911 :
- Sociaux-démocrate : 28,5%
- Libéraux : 40,2%
- Conservateurs : 31,3%
- 1914-1 :
- Sociaux-démocrate : 30,1%
- Libéraux : 32,2%
- Conservateurs : 37,7%
- 1914-2 :
- Sociaux-démocrate : 36,4%
- Libéraux : 26,9%
- Conservateurs : 36,7%
- 1917 :
- Communistes : 8,1%
- Sociaux-démocrate : 31,1%
- Libéraux : 27,6%
- Agrariens : 8,5%
- Conservateurs : 24,7%
- 1920 :
- Communistes : 6,4%
- Sociaux-démocrate : 29,6%
- Libéraux : 22%
- Agrariens : 14,1%
- Conservateurs : 27,8%
- 1921 :
- Communistes : 7,8%
- Sociaux-démocrate : 36,2%
- Libéraux : 19,1%
- Agrariens : 11%
- Conservateurs : 25,8%
- 1924 :
- Communistes : 5,1%
- Sociaux-démocrate : 41,1%
- Libéraux : 16,9%
- Agrariens : 10,8%
- Conservateurs : 26,1%
- 1928 :
- Communistes : 6,4%
- Sociaux-démocrate : 37,1%
- Libéraux : 15,9%
- Agrariens : 11,2%
- Conservateurs : 29,4%
- 1932 :
- Communistes : 9,1%
- Sociaux-démocrate : 45,8%
- Libéraux : 12,9%
- Agrariens : 15,5%
- Conservateurs : 25,8%
- 1936 :
- Communistes : 8,5%
- Sociaux-démocrate : 50,6%
- Libéraux : 15,2%
- Agrariens : 15,8%
- Conservateurs : 19,3%
- 1940 :
- Communistes : 3,6%
- Sociaux-démocrate : 54,2%
- Libéraux : 12,1%
- Agrariens : 13,7%
- Conservateurs : 15,9%
- 1944 :
- Communistes : 10,3%
- Sociaux-démocrate : 46,7%
- Libéraux : 12,9%
- Agrariens : 13,6%
- Conservateurs : 15,9%
- 1948 :
- Communistes : 6,3%
- Sociaux-démocrate : 46,1%
- Libéraux : 22,8%
- Agrariens : 12,4%
- Conservateurs : 12,3%
- 1952 :
- Communistes : 4,3%
- Sociaux-démocrate : 46,1%
- Libéraux : 24,4%
- Agrariens : 10,7%
- Conservateurs : 14,4%
- 1956 :
- Communistes : 5%
- Sociaux-démocrate : 44,6%
- Libéraux : 23,8%
- Agrariens : 9,4%
- Conservateurs : 17,1%
- 1958 :
- Communistes : 3,4%
- Sociaux-démocrate : 46,2%
- Libéraux : 18,2%
- Agrariens : 12,7%
- Conservateurs : 19,5%
- 1960 :
- Communistes : 4,5%
- Sociaux-démocrate : 47,8%
- Libéraux : 17,5%
- Agrariens : 13,6%
- Conservateurs : 16,5%
- 1964 :
- Communistes : 5,2%
- Sociaux-démocrate : 47,3%
- Libéraux : 17%
- Agrariens : 13,2%
- Conservateurs : 13,7%
- 1968 :
- Communistes : 3%
- Sociaux-démocrate : 50,1%
- Libéraux : 15%
- Agrariens : 16,1%
- Conservateurs : 13,9%
- 1970 :
- Communistes : 4,8%
- Sociaux-démocrate : 45,3%
- Libéraux : 16,2%
- Agrariens : 19,9%
- Conservateurs : 11,5%
- 1973 :
- Communistes : 5,3%
- Sociaux-démocrate : 43,6%
- Libéraux : 9,4%
- Agrariens : 25,1%
- Conservateurs : 14,3%
- 1976 :
- Communistes : 4,8%
- Sociaux-démocrate : 42,7%
- Libéraux : 11,1%
- Agrariens : 24,1%
- Conservateurs : 15,6%
- 1979 :
- Communistes : 5,6%
- Sociaux-démocrate : 43,2%
- Libéraux : 10,6%
- Agrariens : 18,1%
- Conservateurs : 20,3%
- 1982 :
- Communistes : 5,6%
- Sociaux-démocrate : 45,6%
- Libéraux : 5,9%
- Agrariens : 15,5%
- Conservateurs : 23,6%
- 1985 :
- Communistes : 5,4%
- Sociaux-démocrate : 44,7%
- Libéraux : 14,2%
- Agrariens : 12,4%
- Conservateurs : 21,3%
- 1988 :
- Communistes : 5,9%
- Sociaux-démocrate : 43,7%
- Libéraux : 12,2%
- Agrariens : 11,4%
- Conservateurs : 18,3%
[modifier] Bibliographie et sources
- L. LEwin, B. Jansson et D. Sörbm, The swedish electorate 1887 - 1968
- Emmanuel Todd, L'invention de l'Europe, Éditions du Seuil, Paris, 1990