Sahelanthropus tchadensis
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Sahelanthropus tchadensis |
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Sahelanthropus tchadensis | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Sous-embr. | Vertebrata | ||||||||
Classe | Mammalia | ||||||||
Ordre | Primates | ||||||||
Famille | Hominidae | ||||||||
Sous-famille | Homininae | ||||||||
Genre | |||||||||
Sahelanthropus Brunet et al., 2002 |
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Nom binomial | |||||||||
Sahelanthropus tchadensis Brunet et al., 2002 |
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Sahelanthropus tchadensis est le nom d'un hominidé bipède dont le premier specimen fut dénommé Toumaï. Découvert au Tchad, son âge est estimé à 7 millions d'années.
Sommaire |
[modifier] Conditions de la découverte initiale
La découverte de Sahelanthropus tchadensis est le fruit d’une recherche de plusieurs années menée par Michel Brunet, paléoanthropologue, professeur à l’université de Poitiers. Il explore l’Afrique de l'Ouest et notamment le Cameroun à la recherche de couches géologiques sédimentaires agée de 6,5 à 7 millions d’années susceptibles de tester scientifiquement la théorie de l’« East Side Story » proposée par Yves Coppens, qui décrit l’apparition des premiers hominidés en Afrique de l'Est. En 1992, le Centre National d’Appui à la Recherche du Ministère de l’Enseignement supérieur de la République du Tchad l’invite pour une conférence et lui propose de participer à des missions de terrain. Sa première mission aura lieu en 1994. En 1995, lors de sa seconde mission, un chauffeur de la Direction des Mines découvrira Abel (Australopithecus bahrelghazali).
Des fouilles systématiques se développeront alors dans le secteur de Koro-Toro et permettront à une équipe de quatre hommes en service au Centre National d’Appui à la Recherche du Tchad (Alain Beauvilain, docteur d’État), Fanoné Gongdibé (ingénieur détaché du Ministère des Mines), Ahounta Djimdoumalbaye (licencié en sciences naturelles, vacataire au CNAR) et Mahamat Adoum (non diplômé, employé au CNAR) de mettre au jour le 21 juillet 2001 le crâne de Toumaï dans le secteur de Toros-Menalla sur un nouveau site, TM 266.
[modifier] Caractères de l'espèce
Pour les caractéristiques du premier spécimen découvert, voir l'article détaillé Toumaï
À ce jour, les éléments morphologiques connus restent limités. Un crâne complet, des mandibules et des dents isolées ayant été mis au jour, il est possible de reconstituer la tête mais de n'avoir qu'une idée plus générale pour le reste du corps. Sa capacité crânienne, de l'ordre de 350 cm³, est équivalente à celle nos chimpanzés actuels.
Le rattachement de Toumaï à la branche des hominidés ne fait pas de doute pour l'équipe franco-tchadienne qui l'a mis au jour (dont Alain Beauvilain). Pour le Pr Brunet, qui a mené l'étude scientifique du fossile Toumaï, l'analyse des canines et du bourrelet sus-orbitaire le montre clairement. De plus, bien que sa faible capacité crânienne (de l'ordre de 350 cm³) le rapproche du chimpanzé, certains caractères de la face de Sahelanthropus tchadensis sont plus évolués que ceux d'hominidés plus récents. Finalement, les dents (en particulier les incisives et les premières prémolaires) indiquent une nourriture plus variée que celle de la plupart des singes (plutôt fructivores et herbivores).
Cependant, certains scientifiques, comme Brigitte Senut, Martin Pickford,... , suggèrent que le Sahelanthropus tchadensis ne serait pas un précurseur de l'homme mais un ancêtre des grands singes actuels. L'absence d'autres éléments de squelette rend en effet l'analyse du professeur Brunet difficile à étayer. Mais même si Toumaï était l'ancêtre d'un singe, cette découverte resterait un évènement exceptionnel. En revanche, si Sahelanthropus tchadensis est un hominidé, il est très proche de la divergence homme/singe évaluée à - 7 millions d'années.
La bipédie de Sahelanthropus tchadensis ne fait pas de doute pour ses découvreurs. En effet le trou occipital correspond à celui d'une colonne vertébrale redressée. Cependant l'absence actuelle de restes autres que le crâne, des fragments de mandibules et des dents isolées ne permet pas encore d'être catégorique sur ce point (la bipédie n'est pas confirmable tant que l'analyse d'un os de la jambe ou du bassin n'est pas effectuée).
[modifier] Sahelanthropus tchadensis et les australopithèques
Il semble bien établi que la différence d'âge et les différences morphologiques entre Sahelanthropus tchadensis et les Australopithèques sont importantes et qu'il s'agit de deux genres différents. Cela contredit la théorie de l'East Side Story d'Yves Coppens et permet d'imaginer un développement des hominidés dans plusieurs parties de l'Afrique plutôt que dans sa seule région Est.
Les liens phylogénétiques sont incontestables, mais leur nature exacte reste tellement controversée qu'il est difficile de réaliser une sorte d'arbre généalogique. Sans doute faudra-t-il encore de nombreuses découvertes pour permettre de lier précisément les genres Homo et Australopithecus avec ce que l'on appelle les « hominidés du Miocène supérieur », de plus de 5,5 millions d'années.
[modifier] Les « hominidés du Miocène supérieur »
Une question importante reste posée : faut-il regrouper Sahelanthropus tchadensis, Orrorin tugenensis et Ardipithecus kadabba dans un seul genre ?
Aujourd'hui (en 2006), rien ne permet de répondre. En effet, les restes retrouvés pour ces trois formes ne se recoupent guère (crâne pour Sahelanthropus tchadensis, maxillaire, dents, épaule, fémurs pour Orrorin tugenensis, dents, bras et quelques autres petits os pour Ardipithecus kadabba). Les recherches en cours dans les trois pays de découverte (Tchad, Kenya et Éthiopie) devraient aider à résoudre ce problème dans les années à venir.
[modifier] Voir aussi
Liste d’espèces d'hominines (voir également « évolution des hominines ») |
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Sahelanthropus tchadensis (Toumaï) • Orrorin tugenensis (Millenium Ancestor) |
Ardipithèques : A. kadabba • A. ramidus |
Australopithèques et Paranthropes : A. afarensis (Lucy, Selam) • A. africanus • A. anamensis • A. bahrelghazali (Abel) • A. garhi • P. aethiopicus • P. boisei • P. robustus |
Kenyanthropus platyops |
Homo : H. antecessor • H. habilis • H. rudolfensis • H. rhodesiensis • H. georgicus • H. cepranensis • H. erectus • H. ergaster • H. heidelbergensis (Homme de Tautavel) • H. neanderthalensis • H. floresiensis • H. sapiens (Homme de Cro-Magnon) |
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