Bali
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Bali ou "la perle de l'Asie" est une île d'Indonésie située entre les îles de Java et de Lombok. Sa superficie est de 5 637 km2, ce qui correspond à la taille moyenne d’un département français. Sa population était d’un peu plus de 3 millions habitants en 2003, soit une densité de 594 habitants/km2.
Elle a le statut de province et sa capitale est Denpasar.
Bali | |
Pays | Indonésie |
Localisation | Îles de la Sonde |
Latitude | {{{latitude}}} |
Longitude | {{{longitude}}} |
Superficie | 5 632,86 km² |
Côtes | km |
Point culminant | Mont Agung 3 142 m |
Population Densité |
env. 3 150 000 hab. 2000 env. 559 hab./km² |
Sommaire |
[modifier] Histoire
Il y a 5 000 ans (3 000 avant Jésus Christ), des habitants du littoral de la Chine du sud commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taiwan. Vers 2 000 avant J.-C., des migrations ont lieu de Taiwan vers les Philippines. De nouvelles migrations commencent bientôt des Philippines vers Célèbes et Timor et de là, les autres îles de l'archipel indonésien. Vers 1 500 avant J. C., un autre mouvement mène des Philippines en Nouvelle-Guinée et au delà, les îles du Pacifique.
Le plus ancien document écrit trouvés à Bali est la charte de Blanjong à Sanur. Rédigée en sanscrit et datée de 913 après Jésus Christ, elle mentionne un souverain du nom de Sri Kesari Warmadewa et un lieu nommé «Walidwipa».
Une inscription de Java Est datée de 1041 et gravée sur ce qu'on appelle la "Calcutta Stone" (ainsi nommée parce qu'elle est préservée à l'Indian Museum de Calcutta) décline la généalogie du roi Airlangga, fils d'un prince balinais, Udayana. On estime que Bali faisait partie du territoire contrôlé par Airlangga.
Bali est encore mentionnée dans des textes javanais entre 1059 et 1205. Le Nagarakertagama, poème épique écrit en 1365 sous le règne (1350-89) du roi Hayam Wuruk de Majapahit, dresse une liste des "contrées tributaires", qui outre et Bali, Madura et Sunda, va de Pahang dans la péninsule malaise à "Gurun" dans les Moluques, en passant par Malayu (Jambi) à Sumatra et "Bakulapura" à Bornéo.
En réalité, le territoire directement contrôlé par Majapahit consistait dans la vallée fertile du fleuve Brantas. Un certain nombre de régions de Java étaient données en apanage à des seigneurs sans doute apparentés au roi. Ces territoire s'étendaient jusqu'à Mataram, l'ancienne terre de la dynastie des Sanjaya qui a construit Prambanan dans le centre de Java. Les régions au sud et à l'est étaient considérées comme marginales, telles Blambangan.
A la fin du XVe siècle, des querelles de succession entraînent le déclin de Majapahit, qui disparaît en 1478. Son territoire passe sous le contrôle de ses vassaux les princes de Kediri. Les troupes du royaume musulman javanais de Demak conquièrent à leur tour Kediri en 1527. Blambangan, restée hindouiste, se met sous la protection des rois balinais.
En 1585, un navire portugais mouille au large de la presqu'île de Bukit dans le sud de l'île. Mais les premiers Européens à vraiment se rendre à Bali sont l'expédition du Hollandais Cornelis de Houtman en 1597.
Dans les années 1620-1630, le prince de Blambangan, face à la menace du Sultan Agung de Mataram, demande l'aide de la VOC (Vereenigde Oostindische Compagnie ou Compagnie Hollandaise des Indes Orientales), qui la lui refuse. Blambangan se tourne alors vers son suzerain, le Dewa Agung (roi) de Gelgel à Bali. Les troupes balinaises repoussent Sultan Agung en 1635. Jusqu'à 1650, Gelgel domine l'ensemble de Bali, Blambangan, et des parties de Lombok et Sumbawa. Dans ces deux dernières îles, Gelgel affronte l'expansionisme du sultanat de Gowa du sud de Célèbes.
Bali ne participe pas au commerce maritime qui anime l'archipel indonésien, mais exporte du coton, du riz, du bétail, de la volaille. La fondation de Batavia par la VOC en 1619 se traduit par l'ouverture d'un marché pour les esclaves. C'est une occasion pour les princes balinais pour vendre leurs prisonniers, notamment de guerre. Ce phénomène semble encourager les guerres entre les princes balinais.
Dans les années 1660, Ki Gusti Ngurah Panji Sakti fonde le royaume de Buleleng dans le nord de Bali. La maison de Gelgel se prolonge par le royaume de Klungkung, dont les rois, qui gardent le titre de Dewa Agung, resteront considérés comme la lignée la plus élevée de Bali. Dans l'est de Bali, le royaume de Karangasem entreprend à partir des années 1680 la conquête de Lombok, où il affronte les armées de Gowa et de Sumbawa.
En 1684 Surapati, un ancien esclave balinais qui s'était échappé de Batavia et réfugié dans les montagnes au sud de la ville, attaque une troupe de la VOC. Surapati se réfugie finalement à Java Est, aux portes de Blambangan. Les descendants de Surapati participent à différentes guerres entre princes javanais et contre la VOC, jusqu'à la capture en 1771 du dernier représentant de la lignée.
Buleleng conquiert Blambangan en 1697. Vers 1700, le royaume de Mengwi apparaît comme la puissance dominante du sud de Bali. Mengwi enlève Blambangan à Buleleng et finit par devenir le plus puissant de l'île. A trois reprises (1714, 1726 et 1729), des rois balinais lancent des expéditions dans la partie occidentale de Java Est pour se rendre en pélerinage sur le site de l'ancien royaume de Majapahit, d'où ils pensaient que venaient leurs lignées.
Les rois de Mengwi consacrent beaucoup d'efforts à maintenir leur suzeraineté sur Blambangan, qu'ils perdent lorsque les derniers souverains de cette principauté se convertissent à l'islam vers 1770 et prêtent allégeance à la VOC. Désireux d'éliminer l'influence balinaise de Java, les Hollandais en ont fait disparaître le dernier État hindouiste.
A la fin du XVIIIe siècle, aucun des royaumes de Bali n'a réussi à imposer sa domination à l'ensemble de l'île comme Gelgel avant 1650.
Les Hollandais ne s'intéressent pas au Bali durant les XVIIe et XVIIIe siècles. Au début du XIXe siècle, l'économie de Bali dépend encore essentiellement de l'exportation d'esclaves. L'aristocratie balinaise en vend quelque 2 000 chaque année. Les importations de Bali consistent en armes et en opium, dont les Balinais font grande consommation. Les Hollandais sont plutôt soucieux de mettre fin à la piraterie et au pillage d'épaves, autre activité lucrative des Balinais qui leur porte tort. En 1846, les Hollandais attaquent le royaume de Buleleng dans le nord de l'île. Ils installent ensuite des administrateurs dans le nord et l'ouest de Bali. En 1894, les Hollandais débarquent à Lombok, suzeraine du royaume de Karangasem dans l'est de Bali. En 1906, les Hollandais attaquent le royaume de Badung (Denpasar) dans le sud de l'île. Plutôt que de se rendre, les deux familles royales de Badung commettent le puputan, dans lequel les souverains et leurs familles marchent vers les Hollandais qui tirent jusqu'à ce que tous soient morts. La totalité de Bali est intégrée aux Indes néerlandaises en 1908.
L'intérêt économique de Bali prend une nouvelle tournure avec un début de tourisme international dans les années 1920.
Comme le reste des Indes néerlandaises, Bali est occupée par les forces japonaises de 1942 à 1945. La proclamation de l'indépendance de l'Indonésie en 1945 par Soekarno et Hatta est suivie d'un retour des Hollandais, qui veulent récupérer leur colonie. I Gusti Ngurah Rai est chargé d'organiser la défense à Bali. En 1946, Rai et 100 de ses combattants sont encerclés par les forces hollandaises dans le village de Marga près de Tabanan. Devant la résistance des hommes de Rai, les Hollandais font venir des bombardiers de Makassar dans le sud de Célèbes. Dans la tradition balinaise, Rai et ses derniers hommes commettent le puputan ou combat à mort. L'aéroport de Denpasar Ngurah Rai porte son nom en hommage à son combat.
Bali sera de nouveau le théâtre de violences en 1965-66, lorsque le général Soeharto prend la tête de la répression d'un coup d'État manqué dont l'armée accuse le Parti communiste indonésien d'être l'auteur. A Java et Bali, entre 500 000 et un million de personnes seront massacrées.
[modifier] Divisions administratives
La province de Bali est divisée en huit kabupaten (départements) qui correspondent aux anciens royaumes qui existaient dans l'île à l'arrivée des Hollandais :
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Le nom des autres chefs-lieux est le même que le kabupaten.
[modifier] Population
La langue balinaise appartient au groupe malayo-polynésien de la famille austronésienne.
Bali présente l'originalité d'être la seule île d'Indonésie à être restée essentiellement hindouiste. On trouve encore aussi des populations restées hindouistes dans l'île voisine de Java, notamment les Osing de la région de Banyuwangi (Java Est), mais aussi dans la région de Blitar, dans la région du Tengger autour du volcan Bromo et sur les flancs de volcan Lawu à l'est de Solo. Banyuwangi est héritière de la principauté de Blambangan, vassale de Bali au XVIe siècle.
[modifier] Culture
[modifier] Rites et cérémonies
Comme de nombreux autres groupes ethniques indonésiens, les Balinais sont détenteur d'une culture originale, qui est un des éléments de l'attrait touristique de l'île - avec les risques de perte d'authenticité que cette exploitation comporte. Une de ses manifestations les plus spectaculaires est la danse dont il existe plusieurs types, souvent dansés par de très jeunes filles (le legong). On note aussi la musique très caractéristique, exécutée par le gamelan, le théâtre qui met en scène, entre autres, le mythique barong.
Hindouistes, les Balinais procèdent à la crémation de leurs morts. Cette circonstance est l'occasion de ce qui a toute l'apparence d'une fête, avec défilé dans la ville, musique de gamelan, offrandes de toutes natures déposées sur le catafalque du défunt avant la crémation dans une ambiance bon enfant et décontractée.
[modifier] Littérature
On divise la littérature traditionnelle balinaise en trois groupes, sur la base de la langue utilisée : vieux-javanais, moyen-javanais (encore appelé, "javano-balinais" ou "balino-javanais") et balinais.
Le premier groupe montre le rôle fondamental joué par Bali dans la préservation de l'héritage littéraire de Java avant l'islamisation. La majorité des textes javanais de cette période, dont le Nagarakertagama écrit en 1365 à Majapahit, nous sont en effet connus par des copies préservées à Bali et à Lombok.
La tradition balinaise décrit l'aristocratie de l'île comme les descendants de princes du royaume hindouiste de Majapahit dans l'est de Java. Deux événements seraient à l'origine de cette filiation. Le premier, raconté dans le Nagarakertagama, serait la victoire en 1343 d'une armée de Majapahit sur "le roi de Bali", un monstre à tête de cochon aux pouvoirs surnaturels. Les officiers de cette armée se seraient établis à Bali, créant quelques unes des lignées royales actuelles. Le deuxième serait la victoire des armées musulmanes sur Majapahit, qui aurait provoqué la fuite des prêtres, aristocrates et artistes vers Bali. En réalité, quand les troupes du royaume musulman de Demak ont conquis en 1527 le territoire qui avait été celui de Majapahit, ce royaume n'existait plus. A l'est de l'ancienne Majapahit, la principauté de Blambangan est restée hindouiste et s'est placée sous la protection de Bali.
L'anthropologue Clifford Geertz, dans The Interpretation of Cultures (p. 332), voit dans ces récits un mythe destiné à légitimer le pouvoir de l'aristocratie balinaise sur le peuple. Au début du XVIIIe siècle, les rois balinais ont tenté trois expéditions vers le site de Majapahit pour se rendre en pélerinage sur ce qu'ils considéraient comme la terre de leurs ancêtres. Ce qui est certain, c'est que c'est dans l'île voisine de Lombok qu'on a retrouvé un exemplaire du Nagarakertagama, dans le palais du roi balinais, après sa prise par les Hollandais en 1894. La petite histoire dit que c'est un officier hollandais qui a sauvé ce précieux document, alors qu'un soldat allait le brûler.
Jusqu'à la perte de Blambangan, Bali s'est toujours efforcé de garder un lien avec la terre de Majapahit. La littérature en moyen-javanais est surtout composée de kidung, chansons de geste qui relatent des légendes sur l'âge d'or de Majapahit. Les plus connus sont le Kidung Rangga Lawe, qui raconte la révolte du prince Rangga Lawe de Tuban contre son suzerain, le roi de Majapahit, le Kidung Sunda, qui chante une histoire d'amour malheureux entre le roi Hayam Wuruk et la princesse Dyah Pitaloka, fille du roi de Sunda, ce qu'on appelle le "cycle de Panji", un autre prince javanais, et de nombreuses histoires aux héros plus populaires, comme le cycle de Calon Arang avec sa sorcière Rangda. L'argument de la majorité des kidung est situé à Java. Le Pararaton ou "Livre des rois", chronique qui décline la généalogie des rois du royaume Singasari dans l'est de Java et de son successeur Majapahit, est une autre œuvre importante écrite en moyen-javanais.
Comme ces textes ne sont connus que par des manuscrits trouvés à Bali, il est pour l'instant difficile de déterminer s'il s'agit d'un héritage javanais pré-islamique ou de l'œuvre de lettrés balinais encore "javanaisés". La perte de Blambangan à la fin du XVIIIe siècle est donc un événement fondamental sur le plan culturel. En outre, il enlève aux souverains balinais leur dernier lien à Java, et séparera physiquement les deux îles jusqu'à la conquête hollandaise de Bali.
Bien entendu, les Balinais ont aussi écrit dans leur propre langue, surtout pour les chroniques de leurs propres royaumes, appelées babad comme à Java. Leur principal but était d'établir la généalogie des familles de l'aristocratie. Certaines babad ont un intérêt surtout littéraire. D'autres constituent des sources historiques de valeur.
Comme dans le reste de l'Indonésie, il y a à Bali des artistes qui créent selon une démarche personnelle. Ils peuvent prendre des éléments de leur culture traditionnelle, ou même s'en inspirer, mais fondamentalement, leurs œuvres sont le reflet d'un univers intérieur qui leur est propre.
[modifier] Tourisme
Comme de nombreuses régions d'Indonésie, Bali se caractérise par la beauté de ses paysages, l'agrément de son climat, l'originalité de sa culture. L'île est la principale destination touristique de l'Indonésie.
Les principales stations hôtelières sont au sud de l'île :
- Kuta, très fréquenté par les surfers australiens
- Nusa Dua, complexe d'hôtels 4 étoiles
- Jimbaran, ou s'alignent sur la plage paradisiaque plus de 100 restaurants de fruits de mer avec barbecues de plein air
- Legian, juste au nord de Kuta, plus calme et plus huppé
- Lovina Beach, sur la côte nord de l'île
Si on va a Bali pour ses plages et son soleil, on y retourne pour sa vie culturelle intense et la beauté de ses paysages intérieurs, notamment ses temples et ses rizières en terrasses.
Les sportifs trouvent aussi leur compte avec la plongée sous marine (club francophone à Sanur), le surf, le trekking, les descentes de rivières.
Les amateurs d'artisanat de toutes qualités, bois, pierre, béton, coquillages, argent, textiles (y compris le batik, qui n'est toutefois pas balinais mais javanais), seront séduits par les réalisations balinaises.
Les randonneurs pourront gravir les pentes du mont Agung, point culminant de l’île ou bien celles du mont Batur, seul volcan actif.
Il faut environ 15 heures d’avion pour rallier Bali depuis l’Europe.
[modifier] Actualités
Le 12 octobre 2002 ont eu lieu deux attentats à la voiture piégée dans la ville touristique de Kuta, dans le sud de l'île. Bilan : 202 morts, en majorité des touristes étrangers, dont 88 Australiens.
Le 1er octobre 2005, plusieurs attentats ont fait une trentaine de morts et des dizaines de blessés. Les touristes étrangers désertent Bali pour le malheur des Balinais.
La modicité du coût de la vie à l'intérieur des terres (on y vit correctement pour 10 euros par jour, logement compris) conduit cependant de nombreux artistes et intermittents du spectacle à établir dans des villes comme Ubud leurs quartiers d'hiver. En 2003, certains vols de Singapore Airlines permettaient l'aller-retour depuis Paris via Singapour pour 525 € (à comparer avec un prix à l'époque de 650 € pour un aller-retour Paris-Singapour seul !). Bien que la durée maximale d'un visa pour l'Indonésie soit en théorie d'un mois, on peut en fait "s'arranger" sur place pour obtenir des prolongations. La température y étant de 30°C toute l'année, les économies de chauffage et de nourriture que l'on réalise réduisent d'autant le coût du voyage. Les Balinais sont par ailleurs très hospitaliers envers les touristes en séjour libre dans les losmen (petits hôtels ventilés, mais non climatisés), et les initient volontiers à l'univers de l'hindouisme.
[modifier] Galerie
Cliquez sur une vignette pour l'agrandir.
Spot de surf Uluwatu |
[modifier] Bibliographie
- Fondation Bumi Kita, Bali - Voyager autrement, Pages du Monde, 2005
- Picard, Michel, Tourisme culturel et culture touristique, L'Harmattan, 1992
- Geertz, Clifford, Negara: The Theatre State in Nineteenth-Century Bali, 1980
- Geertz, Clifford, Interpretation of Cultures, 2000
- Lombard, Denys, Le carrefour javanais (3 vol.), Editions de l'EHESS, 1990
- Ricklefs, M. C., A History of Modern Indonesia since c. 1300 (2de édition), 1993
[modifier] Liens externes
- Bali sur Wikitravel
- Le calendrier balinais
- Les rizières de Bali - Carnet de voyage
- Peintures, sculptures et artisanat de Bali - Press-Book
- Images de Bali
- Ubud
- Campuan
- Temples Hindous dans Ubud
- Yeh Pulu
- Kalibukbuk
- Uluwatu
- Une Cérémonie de Crémation
- Palace de Ubud
- Voyage Bali 2005
- Impressions d'Asie, par Jean-Pierre Faivre
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