Championnat du monde de Formule 1 1955

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Le championnat du monde de Formule 1 1955 a été remporté par l'Argentin Juan Manuel Fangio au volant d'une Mercedes.

Sommaire

1 Règlement sportif
2 Règlement technique
3 Principaux engagés
4 Résumé du championnat du monde 1955
5 Grand Prix de la saison 1955
6 Classement des pilotes

[modifier] Règlement sportif

Seuls les 5 meilleurs résultats sont retenus.
L'attribution des points se fait selon le barême 8,6,4,3,2, avec 1 point pour l'auteur du meilleur tour en course.
Plusieurs pilotes peuvent se relayer au volant d'une même voiture. Les points sont alors divisés, sans tenir compte du nombre de tours bouclés par chacun.

[modifier] Règlement technique

Moteurs atmosphériques 2500 cm3
Moteurs suralimentés 750 cm3

[modifier] Principaux engagés

Dominatrice dès leur arrivée en championnat du monde l'année précédente, les Mercedes sont les grandes favorites de la saison. La firme allemande a mis toutes les chances de son côté en enrolant aux cotés du champion du monde Juan Manuel Fangio, le jeune Anglais Stirling Moss, révélation de la saison 1954 sur sa Maserati.

Tentant de s'opposer à l'ogre Mercedes, on retrouve un trio de marques italiennes à la santé chancellante. La Scuderia Ferrari, qui éprouve quelques difficultés financières a été obligé de réduire la voilure: Mike Hawthorn n'a pu être retenu et est parti chez Vanwall, tandis que José Froilán González a été plus ou moins écarté. Seuls restent le vieillissant Giuseppe Farina (49 ans) et Maurice Trintignant.

La santé de Maserati n'est guère plus brillante. En l'espace d'un an, la marque au trident a successivement perdu Fangio, Marimon et Moss. C'est donc essentiellement autour des Français Jean Behra et de l'Italien Luigi Musso que s'articulera le programme 1955.

C'est finalement Lancia qui semble la mieux armée pour résister à Mercedes. Même si là aussi, on parle de graves difficultés financières, la D50 a fait une telle impression pour son unique apparition en 1954 que tous les espoirs semblent permis pour Alberto Ascari. Pour l'épauler, il aura son éternel compagnon de route Luigi Villoresi ainsi que le jeune espoir Eugenio Castellotti.

[modifier] Résumé du championnat du monde 1955

Chez lui en Argentine, Fangio ne laisse pas passer l'occasion de remporter la manche inuagurale du championnat du monde. Mais autant il avait profité de la pluie pour s'imposer l'année précédente, c'est sous une épouvantable canicule qu'il s'impose en 1955. Sur une piste surchauffée, Fangio montre qu'il n'est pas seulement le plus grand pilote de sa génération, mais également un athlète accompli. Alors que la plupart de ses concurrents, exténués, n'hésitent pas à se relayer au volant d'une même voiture à la manière d'une course d'Endurance (jusqu'à trois pilotes par voiture), Fangio boucle les 375 kilomètres de course en solitaire.

Après quatre mois off, le championnat reprend à Monaco (qui effectue son retour au calendrier) pour une course historique à plusieurs points de vue. Inexistantes en Argentine, les Lancia semblent en mesure de titiller les Mercedes sur le tourniquet monégasque. En essayant d'échapper à la pression d'Ascari, Fangio et Moss cassent successivement leurs Mercedes. Mais Ascari n'aura pas le temps de savourer sa première place: a peine Moss s'engouffre t-il dans la voie des stands, moteur en berne, que Ascari perd le contrôle de sa Lancia (sur de l'huile crachée par Moss?) à la sortie du tunnel et s'offre un incroyable plongeon dans les eaux du port! Sonné, Ascari parvient néanmoins à refaire surface rapidement grace à l'aide des hommes-grenouille. La course, elle, est remportée par Maurice Trintignant sur Ferrari. C'est la toute première victoire d'un Français en championnat du monde. Cerise sur le gateau, Trintignant prend même les commandes du championnat. Miraculé, Ascari se sort de son bain forcé avec un simple traumatisme cranien et une grosse entaille sur le nez. Mais quatre jours plus tard, le monde des Grand Prix apprend avec stupeur que Ascari, tout juste sorti de l'hôpital, a trouvé la mort à Monza en essayant une Ferrari sport. Comme en écho à la mort du plus grand pilote européen de ces dernières années, les 500 Miles d'Indianapolis sont endeuillés en fin de semaine par la mort de Bill Vukovich, vainqueur de la classique américaine lors des deux précédents éditions. La course reprend ses droits à Spa-Francorchamps, avec un imparable doublé des Mercedes: Fangio devant Moss. L'Argentin reprend ainsi la main au championnat.

Nouveau doublé Mercedes aux Pays-Bas, mais dans une ambiance lourde. Une semaine plus tôt, aux 24 heures du Mans, la Mercedes de Pierre Levegh s'est envolée dans le public et a fauché plus de 80 spectateurs. De quoi remettre en question l'avenir sportif de la marque. Une autre marque à l'avenir compromis, c'est Lancia. Alors que la firme italienne était déjà au plus mal financièrement, la mort de Ascari a sonné le glas du programme F1 entamé moins d'un an plus tôt. Les si prometteuses Lancia D50 vont donc rejoindre prématurément le musée. Tandis que Villoresi, très éprouvé par la mort de son ami Ascari s'accorde une pause, Eugenio Castellotti trouve quant à lui refuge chez Ferrari, où il retrouve Hawthorn, de retour au bercail après son bref intermède chez Vanwall.

A Aintree, nouveau triomphe de Mercedes, qui s'offre même un quadruplé. Mais cette fois, c'est Moss qui s'impose devant Fangio. Pour l'Argentin, cette deuxième place est synonyme de titre mondial.

Le championnat se termine à Monza. Le week-end italien est marqué par le retour des Lancia D50...où plutôt des Ferrari D50. Lancia a en effet décidé d'offrir ses monoplaces à la Scuderia Ferrari. Au sortir d'une saison très difficile pour la Scuderia, en grande difficulté sportive et financière, ce cadeau est un véritable bol d'air. Cet ultime rendez-vous de la saison est remporté par Fangio, qui signe la dernière victoire de Mercedes en F1 Très marquée par le drame du Mans, et n'ayant plus rien à prouver en F1 après 15 mois d'une écrasante domination, la firme à l'étoile annoncera peu de temps après son retrait du sport automobile.

[modifier] Grand Prix de la saison 1955

Initialement prévu sur 11 manches (10 + l'Indy 500), le calendrier de la saison 1955 a été amputé de 4 épreuves suite à la catastrophe des 24 heures du Mans. Les GP de France, d'Allemagne, d'Espagne et de Suisse ont ainsi été annulé sur décisions des gouvernements nationaux concernés.

N°	Date	Grand Prix	Lieu	Vainqueur	Voiture	Résumé
42	16 janvier	Grand Prix d'Argentine	Buenos Aires	Juan Manuel Fangio Argentine	Mercedes	Résumé
43	22 mai	Grand Prix de Monaco	Monaco	Maurice Trintignant France	Ferrari	Résumé
44	30 mai	Indianapolis 500	Indianapolis	Bob Sweikert États-Unis	Kurtis-Offenhauser	Résumé
45	5 juin	Grand Prix de Belgique	Spa-Francorchamps	Juan Manuel Fangio Argentine	Mercedes	Résumé
46	19 juin	Grand Prix de Hollande	Zandvoort	Juan Manuel Fangio Argentine	Mercedes	Résumé
47	16 juillet	Grand Prix de Grande-Bretagne	Aintree	Stirling Moss Royaume-Uni	Mercedes	Résumé
48	11 septembre	Grand Prix d'Italie	Monza	Juan Manuel Fangio Argentine	Mercedes	Résumé

[modifier] Classement des pilotes

Classement	Pilote	Pays	Voiture	Nombre de points
1er	Juan Manuel Fangio	Argentine	Mercedes	41
2^e	Stirling Moss	Royaume-Uni	Mercedes	23
3^e	Eugenio Castellotti	Italie	Lancia et Ferrari	12
4^e	Maurice Trintignant	France	Ferrari	11,33
5^e	Giuseppe Farina	Italie	Ferrari	10,33
6^e	Piero Taruffi	Italie	Mercedes	9
7^e	Bob Sweikert	États-Unis	Kurtis-Offenhauser	8
8^e	Roberto Mieres	Argentine	Maserati	7
9^e	Jean Behra	France	Maserati	6
10^e	Luigi Musso	Italie	Maserati	6
11^e	Karl Kling	Allemagne	Mercedes	5
12^e	Jimmy Davies	États-Unis	Kurtis-Offenhauser	4
13^e	Johnny Thomson	États-Unis	Kuzma-Offenhauser	3
14^e	Paul Russo	États-Unis	Kurtis-Offenhauser	3
14^e	Tony Bettenhausen	États-Unis	Kurtis-Offenhauser	3
16^e	Paul Frère	Belgique	Ferrari	3
17^e	José Froilán González	Argentine	Ferrari	2
18^e	Caros Menditeguy	Argentine	Maserati	2
19^e	Cesare Perdisa	Italie	Maserati	2
20^e	Luigi Villoresi	Italie	Lancia	2
21^e	Umberto Maglioli	Italie	Ferrari	1,33
22^e	Hans Hermann	Allemagne	Mercedes	1
23^e	Bill Homeier	États-Unis	Kurtis-Offenhauser	1
23^e	Walt Faulkner	États-Unis	Kurtis-Offenhauser	1
25^e	Bill Vukovich	États-Unis	Kurtis-Offenhauser	1