Eugène Ionesco
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Eugène Ionesco (Slatina, Roumanie, 26 novembre 1909 – Paris, 28 mars 1994) est un auteur dramatique et écrivain français d'origine roumaine, coopté satrape du Collège de ’Pataphysique en 1957, élu à l'Académie française en 1970, il est un représentant éminent du théâtre de l'absurde.
Lorsqu’on évoque aujourd’hui le nom d’Eugène Ionesco, on pense d’abord à son théâtre, à la vague d’innovation dramatique de l’après-guerre. On songe aussi, presque immédiatement, à La Cantatrice chauve et à La Leçon, que le Théâtre de la Huchette n’a cessé de jouer depuis 1957. Des termes génériques nous viennent ensuite à l’esprit, comme le « théâtre de l’absurde » (Martin Esslin, 1961) ou le « théâtre de dérision » (Emmanuel Jacquart, 1974). Enfin, un objet demeure, destiné à aider l’œuvre à résister au temps : le Théâtre complet de Ionesco, publié par les Éditions Gallimard dans la prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade. Ainsi consacré par l’édition des ses textes dramatiques dans une collection patrimoniale luxueuse et scientifique, Ionesco a pu jouir, pendant les dernières années de sa vie, du rare privilège de pouvoir se targuer avec raison d’appartenir au Panthéon des Lettres.
Mais qui eût osé penser en 1938 que l’indomptable critique roumain, auteur de Non, rejetant les affres de la mimèsis théâtrale, deviendrait un jour l’un des piliers du Nouveau Théâtre ? Et qui eût osé penser en 1950 que le modeste auteur de la polémique Cantatrice chauve serait un jour couronné d’un succès mondial incontesté ? Tout porte à croire que le dramaturge subversif a été inexorablement emporté par le flux critique qui a submergé sa création originale, le projetant sur des rivages dont nul n’aurait soupçonné qu’il viendrait un jour s’y échouer : ceux de la tradition littéraire ou, pour reprendre sa propre formule, du « classicisme ».
Qui ne veut en demeurer au stade des louanges béates du génie du grand écrivain doit remarquer un paradoxe : en voulant immortaliser Ionesco, la République internationale des Lettres l’a presque enterré de son vivant. Déjà, en 1986, l’écrivain déclarait qu’il se sentait négligé, abandonné. Désormais, La Cantatrice chauve a perdu une partie de son pouvoir d’étonnement : les nouvelles générations assistent à la représentation de cette « anti-pièce » comme elles visiteraient un musée – pour y contempler un chef-d’œuvre du passé. C'est au titre de curiosité, de digression pittoresque, qu'elle est mentionnée dans les guides touristiques. Plus que jamais se pose la question du vieillissement des avant-gardes, des « paradoxes de la modernité » (Antoine Compagnon).
[modifier] Une triple figure d'auteur
Au grand marché de la postérité littéraire, de la fossilisation du geste d'écriture, rien ne va plus : les jeux sont faits ! L'entrée « Eugène Ionesco » des encyclopédies retient et entérine la figure - synthétique et minimaliste - d'un dramaturge français d'origine roumaine, chef de file du théâtre de l'absurde aux côtés de Samuel Beckett. Dans son expression la plus simple, la définition réduit Ionesco à « l'auteur de La Cantatrice chauve » (Le Robert 2). Rien de plus réducteur : le roman, les contes, les nouvelles, les journaux intimes, les pamphlets, les essais politiques et esthétiques de Ionesco ont été trop souvent mésestimés, voire occultés, peut-être à cause de la difficulté à les relier directement à la dramaturgie avant-gardiste de leur auteur. Il serait capital de rétablir l’équilibre : Eugène Ionesco est certes l’auteur des Chaises, de Rhinocéros et de La Soif et la faim ; il est aussi - mais faut-il rappeler cette évidence ? - l’auteur d’Antidotes, du Solitaire et de La Quête intermittente. Une second volume en Pléiade, riche d'essais et de traductions inédites, présenterait un immense intérêt pour (re) découvrir tout un pan de l'œuvre de Ionesco.
La particularité de celui auquel Jacques Mauclair a décerné le titre d’« enfant terrible de la littérature et de la vie parisienne » est certainement de résister farouchement à tout essai de démystification. Cependant, cette figure d'auteur relativement complexe semble s'articulier autour d'au moins trois paradigmes, qui s'engendrent autant qu'ils s'empilent, l'un n'annulant pas le suivant : ce sont trois tensions qui affleurent, par intermittence, dans l'ensemble de la carrière littéraire de Ionesco.
[modifier] L'« anti-auteur » : moderne, avant-gardiste, iconoclaste, frondeur, clownesque, pataphysicien
En premier lieu, l’entrée de Ionesco dans l’espace littéraire de l’après-guerre, de La Cantatrice chauve à L’Impromptu de l’Alma. Ionesco devient auteur, ou plutôt « anti-auteur », présentant au public des « anti-pièces » obéissant à une esthétique du dérèglement régulé, s’écartant à l’horizon d’attente avant d’être rattrapées par la vague du « Nouveau Théâtre » et de connaître un succès controversé, légitimé à la fois par le rattachement à un surréalisme tardif et par le créneau laissé, pour la modernité théâtrale, entre les deux théâtres bourgeois, que sont le boulevard (Roussin) et le théâtre littéraire (Anouilh et Salacrou), après le théâtre classique existentialiste (Sartre et Camus). L’amuseur effarant, qui se dérobe au sens, est un personnage iconoclaste, avant-gardiste, arrivé sur les planches par le truchement de circonstances inattendues, côtoyant les rangs du Collège de Pataphysique en 1957, déroutant la critique parisienne par ses facéties et son esprit de contradiction.
[modifier] Le « grand écrivain » : classique, tragique, politique, universel, intellectuel, mondain, académicien
Une autre figure de Ionesco passe pour tout aussi « moderne », mais force est de constater qu’il est également tenu pour « classique », du fait de sa carrière internationale fulgurante (d’abord en Grande-Bretagne où il suscite de nouvelles polémiques avec le célèbre critique dramatique Kenneth Tynan), du fait de son succès populaire, surtout, l’emmenant des petites salles du Quartier Latin (les Noctambules, le Poche, la Huchette) où il fit ses débuts aux grandes scènes parisiennes (de l’Odéon-Théâtre, du Studio des Champs-Elysées, de la Comédie-Française), jusqu’à susciter un engouement peu commun, parachevé par l’élection – a priori inattendue – à l’Académie française, ainsi que par le prix T.S. Elliot-Ingersoll à Chicago. Dramaturge, essayiste, romancier, conférencier qui se fait remarquer par son engagement politique, Ionesco devient, avec Rhinocéros, Le Roi se meurt, La Soif et la Faim, Jeux de massacre et Macbett, série de grandes pièces tragiques, un grand écrivain, occupant une place importante sur l’échiquier de la littérature mondiale.
[modifier] Un « homme en question » : retraité, essayiste, peintre amateur, intimiste, mystique, philosophe
Enfin, le troisième versant de la figure d’auteur apparaît par son repli, notamment à Saint-Gall, en Suisse, où Ionesco abandonne les mots pour une peinture naïve, chargée de symboles. Le dernier visage de Ionesco est celui du mystique épris de philosophie orientale, dans le sillage de son ami Mircea Eliade, et passionné par la Cabbale, celui de l’écrivain intimiste qui se cherche, s’auto-analyse et se révèle dans des essais qui sont autant de monologues nostalgiques et métaphysiques, d’Antidotes à La Quête intermittente, en passant par Un homme en question.
La coexistence intermittente de ces trois figures ne fait aucun doute. En effet, le paradigme de l’introspection est déjà présent en 1952 dans Les Chaises et en 1956 dans Amédée ou Comment s’en débarrasser, de même que les journaux intimes, Journal en miettes et Présent passé. Passé présent, sont publiés dans les années 1960, soit à l’époque où il investit les grandes scènes aux côtés de Jean-Louis Barrault. A l’inverse, alors que Ionesco semble s’être retiré de la vie publique, alors même qu’il est hospitalisé à Bruxelles le 22 février 1989, il transmet, par l’intermédiaire de sa fille, un réquisitoire célèbre contre le génocide du régime roumain, renouant avec la figure de l’intellectuel engagé. Pour autant, le 7 mai de la même année, à l’occasion de la Troisième Nuit des Molières, la facéties de l’amuseur et du trublion n'ont pas disparu. Ionesco reste parfaitement inégal à lui-même.
[modifier] Biographie
[modifier] Enfance et jeunesse
Eugen Ionescu (selon l'orthographe roumaine) est le fils d'un juriste roumain travaillant dans l'administration royale, et de la fille d'un ingénieur français des chemins de fer qui a grandi en Roumanie. En 1911, la jeune famille émigre à Paris où le père veut passer un doctorat. Quand, en 1916, la Roumanie déclare la guerre à l'Allemagne et à l'Autriche, le père revient au pays, coupant rapidement tous les liens avec sa famille ; il demande le divorce et se remarie.
Ionesco reste avec sa jeune sœur et sa mère qui fait vivre ses enfants comme elle peut à Paris, grâce à des travaux occasionnels et à l'aide de leur famille française. Il est placé dans un foyer d'enfants auquel il ne peut s'habituer. Aussi, en 1917/1919, sa sœur et lui sont confiés à une famille de paysans de La Chapelle-Anthenaise, un village proche de Laval (Mayenne), époque qui restera dans son souvenir un temps très heureux.
En 1922, le frère et la soeur retournent chez leur père à Bucarest où ils apprennent le roumain. Leur père a obtenu leur garde mais ils ne trouvent aucune sympathie chez leur belle-mère restée sans enfants. En 1926, Ionesco se fâche avec son père, apparemment très autoritaire, et qui du reste n'a que du mépris pour l'intérêt évident que son fils porte à la littérature : il aurait voulu en faire un ingénieur. Ionesco entretiendra une relation exécrable avec ce père opportuniste et tyrannique. Ce même père, magistrat, se rangera tout au long de sa vie du côté du pouvoir et de la corruption, et adhérera successivement au nazisme puis au communisme. Ionesco n'acceptera jamais le manque d'amour et le rejet infligés par son père.
Il retourne chez sa mère, qui est revenue elle aussi en Roumanie, et a trouvé un poste acceptable à la banque d'État roumaine. En 1928, il commence des études de français à Bucarest et il fait la connaissance d'Émile Michel Cioran et de Mircea Eliade, ainsi que de sa future femme, une étudiante en philosophie et en droit appartenant à une famille roumaine influente. Parallèlement, il lit et écrit beaucoup de poésies, de romans et de critiques littéraires (en roumain). Après avoir terminé ses études en 1934, il enseigne le français dans différentes écoles et dans d'autres lieux de formation, puis se marie en 1936.
[modifier] Les années difficiles avant, pendant et après la guerre
En 1938, Ionesco reçoit de l'institut de Français à Bucarest une bourse pour se perfectionner en France, ce qui lui permet d'échapper à l'atmosphère étouffante d'une Roumanie totalitaire que supporte mal l'intellectuel plutôt à gauche qu'il est. De Paris, il fournit des informations aux revues roumaines sur les évènements littéraires de la capitale.
Après la défaite de la France lors du Blitzkrieg de mai-juin 1940, lui et sa femme rentrent en Roumanie. En août 1940 le pays a dû céder le Nord de la Transylvanie à la Hongrie et la Bessarabie à l'URSS, mais au moins il est en paix. Considéré comme roumain Ionesco doit passer le conseil de révision, mais n'est pas incorporé.
Tout change après l'alliance de la Roumanie avec l'Allemagne et son entrée en guerre contre l'Union Soviétique ; cette fois Ionesco préfère revenir en France, en 1942 ou en 1943. C'est à présent la France qui est plus calme et il y reste définitivement avec son épouse, d'abord à Marseille, puis à Paris. C'est là que nait leur unique enfant, Marie-France, en 1944. Financièrement ils sont très gênés, Ionesco entre comme correcteur au service d'une maison parisienne d'édition juridique et il y reste jusqu'en 1955.
[modifier] La lente ascension
En 1948, inspiré par les phrases d'exercices de L'Anglais sans peine de la méthode Assimil, Ionesco conçoit sa première pièce La Cantatrice chauve, qui est jouée en 1950 et retient l'attention de plusieurs critiques, du Collège de 'Pataphysique et de plusieurs amateurs de littérature, à défaut, au début, de celle du public. En 1950, il prend la nationalité française. Il écrit des pièces comme La Leçon (représentée en 1951) et Jacques ou la Soumission qui font de lui un auteur de théâtre français à part entière et un des dramaturges les plus importants du théâtre de l'absurde.
En 1951 suivent Les Chaises, Le Maître et L'Avenir est dans les œufs. En 1952 il a l'idée de Victimes du devoir, en même temps que La Cantatrice chauve et La Leçon sont reprises. 1953 est l'année du succès : Victimes du devoir est représenté pour la première fois, avec un accueil favorable, accompagné d'une série de sept sketches. Le premier recueil en un volume de ses pièces est imprimé. Ionesco rédige encore Amédée ou comment s'en débarrasser et Le nouveau locataire.
A présent, Ionesco est reconnu comme un auteur jouant spirituellement avec l'absurde, et il peut presque vivre de ses pièces. En 1954 il écrit Le Tableau et le récit Oriflamme, et il fait à Heidelberg son premier voyage de conférences à l'étranger. En 1955 il rédige L'Impromptu de l'Alma et voit jouer pour la première fois une de ses pièces à l'étranger (Le nouveau locataire). En 1957, il devient Satrape du Collège de 'Pataphysique, La Cantatrice chauve et La Leçon reçoivent une nouvelle mise en scène au petit Théâtre de la Huchette à Paris, pièces qui figurent depuis sans interruption au programme de cette salle.
[modifier] Les années à succès
En automne 1957, paraît Rhinocéros, nouvelle dans laquelle Ionesco manifeste son effroi devant l'éclatement contagieux du patriotisme chauvin et du racisme qui saisissait la France à l'occasion de la « Bataille d'Alger » (hiver 1956/1957) où l'armée française voulait voir le tournant décisif de la guerre d'Algérie (1954-1962). À l'automne 1958, la pièce Rhinocéros reprend l'action et les personnages de la nouvelle en ne les changeant que légèrement et montre à nouveau l'inquiétude de l'auteur devant « la confiscation du pouvoir » par le général de Gaulle dont beaucoup de ses partisans espéraient qu'il établirait un régime autoritaire de droite.
Comme la pièce touche en France des sujets trop délicats, c'est à Düsseldorf qu'elle est représentée pour la première fois en 1959, et le public allemand y voit pour sa part une critique du nazisme - interprétation qu'on se hâte de reprendre en France quand Rhinocéros est mis en scène en 1960, à Paris, qui a retrouvé son calme. Pendant l'hiver 1958-1959 Ionesco développe la pièce Tueur sans gages à partir du récit Oriflamme.
En 1961-1962 nait Le Roi se meurt, allusion voilée au déclin de la puissance coloniale française ; en 1962, c'est Délire à deux, une nouvelle, et Le Piéton de l'air, une pièce de théâtre.
En 1962 également, parait sous le titre Notes et contre-notes une collection d'articles et de conférences de Ionesco sur son théâtre. En 1964, Düsseldorf est une fois de plus témoin d'une première de Ionesco : La Soif et la faim. Pour la première fois dans la même année, une pièce de lui, Rhinocéros est mise en scène dans son pays natal, la Roumanie.
[modifier] Les dernières décennies
Un peu malgré lui, mais fatalement, Ionesco entrait maintenant dans le personnage de l'écrivain établi, invité à des conférences, comblé des prix et d'honneurs (« Au pluriel, au pluriel », disait Péguy) et accédant en 1970 à l'Académie française. Dans la dernière partie de sa vie, il s'essaya également au genre romanesque et termina en 1973 Le Solitaire, où un personnage qui est à la fois un marginal et un homme insignifiant passe en revue son passé vide de sens et son présent.
Comme dramaturge, Ionesco fit une pièce du roman Ce formidable bordel! (1973) dans laquelle il fait jouer au personnage principal un rôle tout à fait passif, presque muet et tout de même impressionnant. Comme il profitait de l'occasion pour jeter des sarcasmes sur les soixante-huitards, ceux-ci traitèrent d'auteur fascisant celui qui avait été longtemps considéré comme un homme de gauche pur et dur.
1975 fut l'année de sa dernière pièce, L'Homme aux valises. Après quoi Ionesco campa sur sa position d'auteur reconnu et même incontesté, jouissant de sa gloire et l'administrant, même s'il continuait à écrire et à publier beaucoup, s'essayant à d'autres genres, par exemple l'autobiographie.
Dans les années quatre-vingts et quatre-vingt-dix, Ionesco, dont la santé était de plus en plus mauvaise, sombra dans la dépression et utilisa la peinture comme thérapie.
Quand il mourut à Paris, âgé de 84 ans, pour être enterré au Cimetière du Montparnasse, il était non seulement roi sans couronne de ce qu'on appelait le théâtre de l'absurde, mais il était aussi considéré comme l'un des grands dramaturges français. Aujourd'hui, les messages politiques, fréquents dans ses pièces ne sont plus vraiment compris, et on n'y voit plus qu'une critique des faiblesses humaines en général.
[modifier] Œuvre
Eugène Ionesco est considéré, avec l'Irlandais Samuel Beckett, comme le père du théâtre de l'absurde, pour lequel il faut « sur un texte burlesque un jeu dramatique ; sur un texte dramatique, un jeu burlesque ». Au-delà du ridicule des situations les plus banales, le théâtre de Ionesco représente de façon palpable la solitude de l'homme et l'insignifiance de son existence.
[modifier] Théâtre
- La Cantatrice chauve (1950)
- Les Salutations (1950)
- La Leçon (1951)
- Les Chaises (1952)
- Le Maître (1953)
- Victimes du devoir (1953)
- La Jeune Fille à marier (1953)
- Amédée ou comment s'en débarrasser (1954)
- Jacques ou la soumission (1955)
- Le Nouveau Locataire (1955)
- Le Tableau (1955)
- L'Impromptu de l'Alma (1956)
- L'avenir est dans les œufs (1957)
- Tueur sans gages (1959)
- Scène à quatre (1959)
- Apprendre à marcher (1960)
- Rhinocéros (1960)
- Délire à deux (1962)
- Le Roi se meurt (1962)
- Le Piéton de l'air (1963)
- La Soif et la Faim (1965)
- La Lacune (1966)
- Jeux de massacre (1970)
- Macbett (1972)
- L'Homme aux valises (1975)
- Voyage chez les morts
[modifier] Essais
- Notes et contre-notes, (L'auteur et ses problèmes; I. Expérience du théâtre; II. Controverses et témoignages; III. Mes pièces; IV. Vouloir être de son temps c'est déjà dépassé) (Nouvelle édition augmentée) (Collection Idées, n°107), Gallimard, 16.5.1966
- Découvertes, (illustrations de l'auteur), Coll. Les Sentiers de la Création, éd. Albert Skira, Genève 1969
- Antidotes (Oser ne pas penser comme les autres; I. De Prague à Londres, la honte; II. La culture n'est pas l'affaire de l'Etat; III. J'aurais écrit, de toute façon; IV. Notes, fragments, polémiques, entretiens; Pourquoi j'écris; l'Académie; Hommage à mes amis disparus), Gallimard, août 1977
- Un homme en question - essais (L'homme en question "Tel Quel", fév. 1978; Culture et politique; Discours d'ouverture du Festival de Salzbourg 1972; Délivrons-nous de nos idées "La NRF", sept. 1977; Tout à recommencer? "La NRF", nov. 1977; Il m'est de plus en plus difficile… "La NRF", jan. 1978; Quelques nouvelles raisons de désespérer "La NRF", avril 1978; Un mois plus tard "La NRF", août 1978; Monologues et mise en scène de certains rêves "La NRF", 1.3.1979; Myriam et autres; Le docteur I.V. arrive en France; Peur de l'utopie; Evénements inexplicables qui me sont arrivés "Cahiers de l'Est", n° 1, jan. 1975; J'accuse… "Le Figaro", 24 déc. 1977; Ces Américains anti-Américains "Le Figaro", 25 déc. 1978; Contre les metteurs en scène censeurs, "Le Figaro", 10 fév. 1979; Staline: l'archétype du tyran "Le Figaro", 4 mars 1978; Lettre à M.; A bas les politiciens "L'Express", 9 jan. 1978; "La Cantatrice" vingt ans après "L'Express Magazine", 9-15 jan. 1978; "Job et l'excès du mal" de Philippe Nemo "Le Quotidien de Paris", 8. juin 1978; Miró, le seul peintre qui ose démontrer à Dieu qu'il s'est trompé "Paris-Match", 10 nov. 1978; Le monde est invivable "Le Soir" (Bruxelles), 14 fév. 1979; Paul Goma "Le Monde", 9 mars 1979; Le 31 août 1978), Gallimard, mai 1979
- Hugoliade, (traduit du roumain par Dragomir Costineanu avec la participation de Marie-France Ionesco - titre original: "Viata grotesca şi tragica a lui Victor Hugo"(écrit en 1935-36), Gallimard, août 1982
- Non (traduit du roumain et annoté par Marie-France Ionesco) (Première partie: "Moi, Tudor Arghezi, Ion Barbu et Camil Petresco"; Deuxième partie: "Faux itinéraire critique"), Gallimard, avril 1986
- La Quête intermittente, Gallimard, coll. Blanche, 1987
[modifier] Récits
- La Photo du colonel (récits) (Oriflamme; La photo du colonel; Le piéton de l'air; Une victime du devoir; Rhinocéros; La vase; Printemps 1939), Gallimard, 1962
- Le Solitaire, roman (1973)
[modifier] Journaux
- Journal en miettes (récits de rêves, opinions, souvenirs, réflexions morales, notes sur la littérature), Mercure de France, 1967
- Présent passé, passé présent, Mercure de France, juillet 1968
[modifier] Citations
- « C’est parfaitement lucide sur le ridicule métaphysique de ma situation d’homme, que je fais de la littérature. Si j’essayais de me retirer dans mes déserts intérieurs, je n’en continuerais pas moins de souffrir des succès et de la gloire montante de mes confrères d’ici et d’ailleurs. Je ne parviendrai pas à dépasser ces choses simples, communes, que vous, mesdames et messieurs, trouvez banales et n’appréciez guère. Je vivrai donc déchiré entre le désir de satisfaire mes petites vanités et la pleine conscience que le dérisoire, trop évident à mes yeux, d’une telle satisfaction ne me laisserait ni me réjouir ni désespérer. » (Non)
- « Ces Notes et contre-notes sont le reflet d’un combat mené au jour le jour, elles sont écrites au hasard de la bataille, elles pourront peut-être servir de documents, montrant ainsi ce que pouvait être le point de vue d’un auteur cerné qui, voulant répliquer de tous les côtés à la fois, s’est trouvé pris, parfois, dans les contradictions que l’on remarquera, sans doute, et dont les lecteurs voudront bien m’excuser. » (Notes et contre-notes)
- « Vous tous, innombrables, qui êtes morts avant moi, aidez-moi. Dites-moi comment vous avez fait pour mourir, pour accepter. Apprenez-le moi. Que votre exemple me console, que je m'appuie sur vous comme sur des béquilles, comme sur des bras fraternels. Aidez-moi à franchir la porte que vous avez franchie. Revenez de ce côté-ci un instant pour me secourir. Aidez-moi, vous, qui avez eu peur et n'avez pas voulu. Comment cela s'est-il passé ? Qui vous a soutenus ? Qui vous a entraînés, qui vous a poussés ? Avez-vous eu peur jusqu'à la fin ? Et vous, qui étiez forts et courageux, qui avez consenti à mourir avec indifférence et sérénité, apprenez-moi l'indifférence, apprenez-moi la sérénité, apprenez-moi la résignation. » (Le Roi se meurt)
[modifier] Liens externes
- Site belge consacré à l'auteur : une bibliographie actualisée (théâtre, prose, essais, écrits en roumain, critiques et exégèses, mais aussi radio, télé, films et disques), un index impressionnant des mises en scène de pièces de Ionesco (quels qu'en soient le pays et la langue).
- Site allemand consacré à l'auteur : voir notamment une interview de Ionesco en allemand (mars 1994).
- Fiche sur l'auteur dans la base de données de l'Académie française : voir le Discours de réception d'Eugène Ionesco (25 février 1971) et la Réponse de M. le professeur Jean Delay, ainsi que le portrait de Ionesco dans le Discours de réception de Marc Fumaroli (25 janvier 1996).
- Plusieurs entretiens filmés de Ionesco sont accessibles dans les Archives pour tous de l'Institut National de l'Audiovisuel : voir entre autres A propos. Michel Droit interviewe Eugène Ionesco (ORTF - 23/03/1966 - 20 min), Ionesco à Zurich. A quoi joue Ionesco ? (ORTF - 01/01/1968 - 48 min), L'homme en question (FR3 - 23/07/1978 - 63 min), La mémoire courte. Eugène Ionesco. Un jour futur (A2 - 07/06/1975 - 42 min) et Le fond et la forme. Eugène Ionesco. Autoportrait (ORTF - 22/01/1970 - 17 min).
- Un entretien avec Jean-Luc Lagarce autour de La Cantatrice Chauve (25/06/1992 - 48 min) sur le site théâtre-contemporain.tv
Précédé par Jean Paulhan |
Fauteuil 6 de l'Académie française 1970-1994 |
Suivi par Marc Fumaroli |
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu d'une traduction de l'article en allemand : « Eugène Ionesco ».
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