Gabriel Bethlen
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Gabriel Bethlen (hongrois : Bethlen Gábor, slovaque : Gabriel Betlen) (°1580 - 1629), fut élu Prince de Transylvanie le 23 octobre 1613, et élu roi de Hongrie le 25 août 1620 jusqu'au 31 décembre 1621
Il fut le meneur d'une insurrection contre les Habsbourg sur le territoire de l'actuelle Slovaquie. Sa dernière intervention armée en 1626 prit une part importante dans le conflit de la Guerre de Trente Ans. Il mena une politique étrangère très active, en faveur du protestantisme.
Ce représentant de la branche d'Iktári de la très ancienne famille hongroise de Bethlen, est né à Ilia (hongrois : Marosillye) et élevé à Lazarea (hongrois : Szárhegy), au château de son oncle András Lázár. De là il est envoyé à la cour du prince Sigismond Bathory de Transylvanie (Zsigmond Báthory), qu'il accompagne pendant la campagne de Wallaquie. En 1605 il aide Stéphane Bocskay à devenir prince de Transylvanie, et reste son conseiller en chef. Bethlen soutient également son successeur Gabriel Bathory (1608-1613), mais le prince devient jaloux des capacités supérieures de Bethlen, et oblige celui-ci à chercher refuge chez les Turcs.
En 1613, Bethlen mene une grande armée contre le prince Batory, mais ce dernier est assassiné par deux de ses officiers et les Turcs placent Bethlen sur le trône, contre l'avis de l'empereur autrichien de Habsbourg, qui préférait un prince plus proche de Vienne que de Constantinople. Le 13 octobre 1613, le régime de Transylvanie à Cluj-Napoca (hongrois : Koloszvár, allemand : Klausenburg), confirme le choix du sultan de Turquie. En 1615, Bethlen est officiellement reconnu par l'empereur Matthias comme prince de Transylvanie, en échange de l'engagement secret de Bethlen de soutenir les Habsbourg contre les Turcs.
Tout en évitant les cruautés et les excès de ses prédécesseurs, Bethlen établi une variante suffisamment éclairée du despotisme patriarquale. Il développe les mines et l'industrie et a nationalise le commerce extérieur de la Transylvanie. Il se construit un nouveau palais à Alba Iulia, sa capitale (hongrois : Gyulafehérvár), où il entretient une coure somptueuse, soutenant les arts et la culture. Il fonde une académie où il invite les pasteurs et professeurs hongrois. Il envoie des étudiants dans les universités protestantes d'Angleterre, des Pays-Bas et d'Allemagne protestante, et confére à tous les pasteurs protestants un titre de noblesse héréditaire. Il oblige les propriétaires terriens à scolariser les enfants de leurs serfs.
Une part importante de ses revenus est consacrée à entretenir une armée de mercenaires, avec laquelle il conduit une politique étrangère ambitieuse. Maintenantenant la paix avec la Sublime Porte, il frappe au nord et à l'est.
Pendant la Guerre de Trente Ans qui sévit en Europe de l'Ouest, plusieurs raisons motivent les interventions de Betlen contre les Habsbourg chez le voisin hongrois (1619-1626)
- Nul doute qu'ils aient été en partie motivés par l'ambition personnelle
- L'absolutisme des Habsbourg en Hongrie
- Le Habsbourg avait commencé une Compteur-Réforme en Hongrie confisquant les propriétés des Protestants.
- Le Habsbourg avait violé la paix de Vienne de 1606, censée mettre un terme au soulèvement d'anti-Habsburg de son prédécesseur Stephen Bocskay.
- Le Habsbourg avait violé l'accord secret avec Bethlen de 1615, et prolongé la paix avec l'empire Ottoman en juillet 1615. Il avait même noué une alliance avec George Druget, capitaine de la haute Hongrie (c.-à-d. la Slovaquie orientale et les territoires adjacents) contre Bethlen.
Tandis que l'empereur Ferdinand II est occupé avec la rébellion tchèque (1618), Bethlen mène ses armées en Hongrie (plus exactement en Slovaquie actuelle) en août 1619, et occupe la ville de Košice (allemand : Kaschau) en septembre. Il gagne bientôt toute l'actuelle Slovaquie, fixant la capitale de la Hongrie à Presbourg (aujourd'hui: Bratislava) en octobre, l'électeur palatin lui remet la couronne hongroise. Puis les troupes de Bethlen se joignent aux troupes tchèques, et ils manquent de conquérir Vienne en novembre. Mais Bethlen, attaqué par les troupes de Habsbourg (George Druget et des mercenaires polonais) en Slovaquie orientale, est forcé de quitter l'Autriche. Il n'est alors pas opposé à une paix, ni à une suspension préliminaire des hostilités. Des négociations sont ouvertes successivement dans les villes conquises de Presbourg, Košice (hongrois : Kassa) et Banská Bystrica (hongrois : Besztercebánya, allemand : Neusohl). Au début, cela ne mène à rien parce que Bethlen insiste pour inclure les Tchèques dans la paix. Mais finalement une trêve est conclue en janvier 1620. Bethlen reçoit 13 comtés dans l'est de la Hongrie. Le 20 août 1620, il est élu roi de Hongrie par la diète de Banská Bystrica avec le consentement des Turcs. Mais Bethlen refuse la couronne pour des raisons tactiques et diplomatiques, principalement parce qu'il espère une reconciliation avec Habsbourg. En septembre, la guerre reprend en Slovaquie du sud-ouest (actuelle Basse-Autriche).
La défaite des Tchèques face aux troupes de Ferdinand II à la bataille de la Montagne Blanche (un renfort de 3 000 hommes envoyé par Bethlen arrivera trop tard), en novembre 1620 donne un nouveau tournant à l'insurection de Bethlen contre les Habsbourg. Ferdinand II renoue avec la victoire et commence à reconquérir les territoires de l'actuelle Slovaquie. Des nouvelles négociations de paix sont entammées, mais ils n'est plus soutenus par les turcs, ni par les nobles protestants qui espéraient recevoir les propriétés des catholiques. Un traité de paix est conclu à Nikolsburg (tchèque : Mikulov), le 31 décembre 1621. Bethlen renonce au titre royal, à condition que Ferdinand confirme les accords de Vienne de 1606, sur la liberté de culte au Protestants. En outre Bethlen reçoit le titre (purement formel) de prince impérial (de Transylvanie) sur sept comtés autour du fleuve supérieur de Tisza (Tisa) (en Slovaquie, en Ukraine, en Hongrie et en Roumanie actuelles), des forteresses de Tokaj, de Mukacheve (hongrois : Munkács) et d'Ecsed, et d'un duché en Silésie.
Par deux fois encore (1623-1624 et 1626) Bethlen lance des campagnes sur le territoire de la Slovaquie actuelle contre Ferdinand II, cette fois en tant qu'allié des puissances protestantes anti-Habsbourg. La première fut conclue par la paix de Vienne en 1624, la seconde par la paix de Presbourg en 1626, les deux confirmant la paix de Nikolsburg de 1621. Après ces campagnes, Bethlen essait un rapprochement avec la cour de Vienne sur la base d'une alliance contre les Turcs et son mariage avec une des archiduchesses autrichiennes (sa première épouse, Zsuzsanna Károlyi, était morte en 1622). Mais Ferdinand ne lui accorde aucune confiance et rejete ses tentatives d'ouvertures. Bethlen est obligé de renoncer à ses projets anti-Turcs, qui l'avaient animés jusqu'ici. En conséquence, à son retour de Vienne il épouse Catherine de Brandebourg, fille de l'électeur de Brandebourg, et s'allie plus étroitement avec les puissances protestantes, particulièrement avec son beau-frère Gustave Adolphe de Suède (leurs épouses étaient sœurs) qui, il l'espére, l'aidera à obtenir la couronne polonaise. Il est mort le 15 novembre 1629 avant d'avoir accompli ces grands desseins.
Gabriel Bethlen fut certainement un des personnages les plus saisissants et les plus originaux de son siècle. Un calviniste ardent, qui se vantait d'avoir lu la bible vingt-cinq fois. Il était néanmoins tolérant, aidant même le jésuite Kaldy à traduire et imprimer sa version des écritures.
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