Jonathan Swift
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Naissance : | 30 novembre 1667 Dublin (Irlande) |
---|---|
Décès: | 19 octobre 1745 Dublin (Irlande) |
Fonction : | écrivain |
Photo: Détail d'un portait de Jonathan Swift réalisé par Charles Jervas (1718) |
Jonathan Swift (30 novembre 1667 - 19 octobre 1745) est un écrivain irlandais d'origine anglaise connu pour ses satires et ses pamphlets humoristiques. Il fut membre du Scriblerus Club.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Né à Dublin, le 30 novembre 1667, Jonathan Swift est orphelin de père et sera élevé par ses oncles.Il effectue ses études au Trinity College (1681-1688). Puis, en 1689, il se rend en Angleterre afin de rejoindre sa mère établie dans le comté de Leicester. Il sert alors de secrétaire au diplomate Sir William Temple, un homme d'État en vue. Il est d'ailleurs un parent très éloigné de la mère de Jonathan Swift. Il peut alors poursuivre ses études de théologie, qui s'achèveront en 1692 par un doctorat. En 1694 nommé pasteur à Kilroot, près de Belfast, mais ne restera que quelques mois sur place.
Il revient à Moor Park, là où habite Temple. Il écrit alors la Bataille des livres pour défendre Temple dans la querelle des Anciens et des Modernes et Le Conte du tonneau, texte impitoyable à l'égard de la stupidité de ses contemporains et qui déplaira à la reine Anne. Il deviendra précepteur d'Esther Johnson, probablement la fille illégitime de Temple et qui lui inspirera une longue passion. Après la mort de Temple en 1699, il s’installe en Irlande. Il obtiendra rapidement le bénéfice de Lavacor dans le Comté de Mealth et une prébende à la cathédrale Saint Patrick de Dublin. En 1701 il publie son premier pamphlet politique où il prend parti pour les Whiggs. Collaborant à l'Examiner de 1711 à 1714, il se charge de préparer l'opinion publique à la paix avec la France. Parvenu à l'état de doyen de sa cathédrale, il n'accédera pas à l'évêché, la reine Anne lui tenant toujours rigueur de son virulent Conte du tonneau.
Jonathan Swift s'engagea dans quelques batailles littéraires de son époque, notamment la Querelle des Anciens et des Modernes[1], lui était du côté des Modernes. En 1714 la chute des Torries rend définitif son exil en Irlande. Il défendra dès lors son pays et publiera un nombre important d'ouvrages politiques.
De plus en plus seul après la mort de Stella en 1728 (Esther Johnson, qu'il avait peut-être épousée en secret en 1716) qui suivait celle de Vanessa (Hester Vanhomrigh, une femme qui aimait Swift, et dont la réciprocité des sentiments est possible) survenue en 1723, Swift souffira de troubles mentaux qui ne prendront fin qu'à sa mort, le 19 octobre 1745. L'argent qu'il laissa fut employé à la fondation d'un hôpital soignant les maladies mentales.
Jonathan Swift est enterré dans l'enceinte de sa propre cathédrale, près du cercueil de sa femme Stella. Sur la pierre tombale on peut toujours lire l'épitaphe qu'il avait lui-même écrite en latin :
« Ici repose la dépouille de Jonathan Swift, D.D., doyen de cette cathédrale, qui désormais n'aura plus le cœur déchiré par l'indignation farouche. Va ton chemin, voyageur, et imite si tu le peux l'homme qui défendit la liberté envers et contre tout. »
[modifier] Anecdote
Dans son roman "Voyage à Laputa" (1727), Swift indique l'existence de deux satellites de Mars, il donne leur période de rotation et leur distance par rapport à la planète. Quand, un siècle et demi plus tard, l'astronome Asaph Hall découvrira ces satellites, connaissant le roman, pris de peur par la justesse des indications, il nomme ces deux astres "Phobos" et "Deimos": peur et terreur.
[modifier] Œuvres
- Pamphlets et satires, (1703-1735)
- La Bataille des livres, (1704)
- Le Conte du tonneau, (1704)
- Méditation sur un balai, (1710)
- Les Lettres du drapier, (1724)
- Cadenus et Vanessa, (1726)
- Les Voyages de Gulliver, (1726)
- Modeste proposition, (1729)
- La Conversation polie, (1738)
- Instructions aux domestiques, (1745)
- Journal à Stella, (1766-1762)
[modifier] Citations
- « C'est un axiome que ceux à qui tout le monde accorde la seconde place ont des titres indiscutables à la première. »
- « Celui qui observe en marchant dans les rues, verra, je crois, les visages les plus gais dans les voitures de deuil. »
- « Cette méthode stoïque de subvenir à ses besoins en supprimant ses désirs équivaut à se couper les pieds pour n'avoir plus besoin de chaussures. »
- « Je demandais à un homme pauvre comment il vivait; il me répondit : «comme un savon, toujours en diminuant». »
- « L'ambition souvent fait accepter les fonctions les plus basses ; c'est ainsi que l'on grimpe dans la même posture que l'on rampe. »
- « L'ignorance, la paresse et le vice sont de sûrs garants de la compétence d'un législateur. »
- « La vision est l'art de voir les choses invisibles. »
- « Le plaisir d'avoir ne vaut pas la peine d'acquérir. »
- « Le positivisme est indispensable aux orateurs. Qui partage ses pensées avec un public pourra convaincre à la mesure de ce qu’il paraîtra lui-même convaincu. »
- « Les caprices de l'espèce femelle ne sont pas bornés à une seule partie du monde ni à un seul climat, mais sont en tous lieux les mêmes. »
- « Les hommes veulent bien que l'on rie de leur esprit, mais non de leur sottise. »
- « Les lois sont semblables aux toiles d'araignée, qui attrapent les petites mouches, mais laissent passer guêpes et frelons. »
- « Les plaintes sont le plus grand tribut que reçoive le ciel et la plus sincère partie de notre dévotion. »
- « Les vieillards et les comètes ont été vénérés et redoutés pour la même raison : leurs longues barbes et leur prétention à prédire les événements. »
- « Nous avons tout juste assez de religion pour nous haïr, mais pas assez pour nous aimer les uns les autres. »
- « Nul homme sage ne souhaita jamais être plus jeune. »
- « Rien n'est constant dans ce monde, que l'inconstance. »
- « Si un homme me tient à distance, ma consolation est qu'il s'y tient aussi. »
- « Tout le monde désire vivre longtemps, mais personne ne voudrait être vieux. »
- « Quand un génie véritable apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui. »