Jules Brunet
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Jules Brunet (2 janvier 1838 à Belfort - 12 août 1911) est membre de la mission militaire française envoyé au Japon en tant qu’instructeur d’artillerie pour mener à bien la modernisation des armées du shogun Yoshinobu Tokugawa à la fin du XIXe siècle, au moment de la restauration Meiji.
Après la défaite du shogun, il se joint à la rébellion contre le gouvernement impérial, inspirant le personnage du Dernier Samouraï (film d'Edward Zwick, 2003).
[modifier] Début de carrière
À sa sortie de l'École polytechnique (promotion X1857), Jules Brunet choisit de servir dans l’artillerie. Il participe à ce titre à l'expédition mexicaine de Napoléon III, recevant à cette occasion la Légion d'honneur.
Nommé capitaine en 1867, à moins de 30 ans, il fait partie de la première mission militaire de la France au Japon. Il arrive à Yokohama au début de l'année 1867, en tant qu’instructeur d'artillerie.
[modifier] Mission de soutien au Shogun
Cette mission militaire, envoyée par la France à la demande du shogun Yoshinobu Tokugawa, avait pour but de moderniser les troupes du shogun. Elle comprend sept régiments d’infanterie, un bataillon de cavalerie et quatre bataillons d’artillerie, soit 10 000 hommes. Britanniques et Américains soutiennent, de leur côté, l'armée de l'empereur Meiji.
Vaincu par les forces impériales durant la guerre de Boshin en 1868, le shogun Tokugawa restitue le pouvoir à l'empereur Meiji. La France devient officiellement neutre et la mission militaire française est forcée de quitter le Japon par un décret impérial.
Jules Brunet refuse d'abandonner ceux qu'il a formés et choisit de rester pour organiser la résistance de l'armée des bakugun, les derniers samouraïs fidèles au shogun. Il déserte l'armée française pour rester au Japon et envoie une lettre à Napoléon III où il explique qu'il est « décidé à mourir ou bien à servir la cause française en ce pays ». Il part pour Hokkaido et organise sa défense avec les restes des armées de l'ex-shogun. Il a toujours l'espoir de monter une contre-attaque et de défaire l’armée impériale.
Les troupes sont placées sous commandement franco-japonais, aux ordres du commandant Otori Keisuke appuyé par Jules Brunet, et divisées en quatre brigades commandées par des officiers français (Fortant, Le Marlin, Cazeneuve, Bouffier), appuyés par huit demi-brigades sous commandement japonais.
Les troupes essuient revers sur revers. Jules Brunet se replie à Hakodate, avec l'amiral de la flotte Takeaki Enomoto et une poignée de Français. Il y fonde l’éphémère République indépendante d'Ezo dont Enomoto est élu président. Cette république autonome ne dure que six mois et est brièvement reconnue, de facto, par les puissances étrangères.
Cette épopée arrive à son terme le 30 juin 1869 où l’infanterie impériale composée de 8 000 hommes débarque à Hakodate. Les 800 soldats submergés par les bombardements se rendent. Jules Brunet est contraint de fuir avant la reddition avec les derniers Français survivants sur un bateau français ancré au large de Hakodate. Le gouvernement impérial réclame son arrestation. Il finit par rentrer en France et y est condamné par la cour martiale, à la fin de l’année 1869.
[modifier] La réhabilitation
Il est rapidement réhabilité pour participer à la guerre franco-allemande de 1870. Il est fait prisonnier à Metz en 1870 par les Prussiens. Il participe aux combats de la Commune de Paris, du côté des Versaillais. En 1898, il devient général de division sous le commandement du ministre de la guerre Chanoine, qui était son supérieur hiérarchique lors de la mission militaire française au Japon.