Ligue d'extrême droite
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Le mot « ligue », dans les années 1930 en France, signifiait une organisation politique, souvent d’extrême droite, hostile à la république parlementaire. On vu dans certaines ligues nationalistes l'expression d'un fascisme français.
Liste des ligues :
- Action française de Charles Maurras, royaliste et associé aux Camelots du Roi ;
- Jeunesses patriotes créées en décembre 1924 et se présentant come la « section jeune » de la Ligue des patriotes de Déroulède dont l'objectif est un renforcement du pouvoir exécutif et la « protection des institutions contre la gauche ». Les Jeunesses patriotes adoptèrent des rituels inspirés du fascisme italien (défilés militaires et saluts « à la romaine »). Ils étaient finalement plus fascistes dans leurs rituels que dans leur programme ;
- Les Croix-de-feu du colonel François de La Rocque (qui n'y adhère qu'en 1929 et en devient le président en 1931), organisation d'anciens combattants créée en 1927. Elle se distingue par son respect de la République et son refus du fascisme. En 1936, elle devient le Parti Social Français qui va évoluer vers le centre droit ;
- Solidarité française, créée par François Coty en 1933 et dirigée par Jean Renaud, avec une organisation imitée du parti nazi ;
- Défense paysanne ;
- le francisme de Marcel Bucard, ancien secrétaire de François Coty, collaborateur en 1932 de Gustave Hervé à La Victoire (publication où la « mystique Pétain » était exaltée dans un vague Parti socialiste national), fondé en 1933 ;
- « Le Faisceau », créé le 11 novembre 1925 par Georges Valois, ancien anarchiste, royaliste. Cette ligue, qui se revendiquait ouvertement d'un fascisme inspiré du modèle italien, entendait faire la synthèse du nationalisme et et du socialisme : instaurer une dictature nationale au-dessus de toutes les classes sociales, avec un chef proclamé par les combattants et acclamé par la foule. Il se décomposait en quatre Faisceaux (le Faisceau des combattants ou légions, regroupant les anciens combattants de la Première Guerre mondiale et des guerres coloniales, organisés en compagnies, sections et groupes ; le Faisceau des producteurs, composé de corporations ; le Faisceau des jeunes avec les Jeunesses fascistes et le Faisceau universitaire ; le Faisceau civique), disposait d'un journal (Nouveau Siècle, fondé le 26 février 1925), d'un uniforme et de rituels (défilés paramilitaires). La ligue atteint son apogée en 1926 avec 25 000 « Chemises bleues[1] » avant de connaître de graves dissensions internes en 1928, conduisant à son éclatement.
Ce sont autant de ligues qui manifestèrent avec plus ou moins de vigueur lors des événements du 6 février 1934.
Les ligues ont été créées généralement sur la base des associations d'anciens combattants de la Grande Guerre. Toutefois, ces anciens combattants majoritairement adeptes du « plus jamais ça » étaiant hostiles à tout projet impérial d'extension coloniale, qui pourtant définit en partie l'idéologie fasciste. Aussi, ces ligues avaiant pour principal ennemi la gauche, les communistes « moscoutaires » et le régime parlementaire. Mais il existe un débat historiographique quant à l'éventuelle apparition des ligues fascistes en France dans les années 1880 (Boulanger). Elles sont dissoutes par le gouvernement Blum en 1936.
La principale réalistion de ces ligues en France aura été d'avoir fait émerger un anti-fascisme (qui a paradoxalement connu une dérive avec l'adoption par des groupes comme le « groupe de défense anti-fasciste » d'unifomes et de symboles (salut poing levé). Ce clivage anti-fascistes contre anti-communistes a été d'une grande importance dans la vie politique française de l'entre-deux-guerres.
[modifier] Notes
- ↑ Zeev Sternhell, « Anatomie d'un mouvement fasciste en France. Le Faisceau de Georges Valois », Revue française de science politique, vol. 26, n°1, février 1976, p. 25-26.