Marino Faliero
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Marino Faliero fut le 55e doge de Venise, élu le 11 septembre 1354. On dit aussi simplement Marin Falier.
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[modifier] Biographie
Marino Faliero est né vers 1285. On sait peu de choses sur sa jeunesse, si ce n’est qu’à l’âge de 30 ans il devient membre du Conseil des Dix.
Issu d’une ancienne famille, probablement originaire de Fano, Faliero était particulièrement riche et disposait d’un pouvoir important sur sa famille, laquelle avait déjà donné deux doges à Venise : Vital Faliero de' Doni (1084-1095) et Ordelafo Faliero, son fils (1102-1118).
[modifier] Dogat
Après la mort d' Andrea Dandolo, Marino Faliero fut élu doge de Venise le 11 septembre 1354, au premier tour de scrutin. Il se trouvait alors en Avignon, comme ambassadeur de Venise auprès du pape Innocent VI.
Il arrive à Venise le 5 octobre suivant, sur le Bucentaure. Son arrivée fut cependant marquée par un incident qui fut qualifié de mauvais augure : perdu dans le brouillard, le navire accosta non pas devant la porte du palais des Doges mais devant les deux colonnes de Saint Marc et de Saint Théodore, entre lesquelles avaient traditionnellement lieu les exécutions capitales.
Son ambition de grandeur, son caractère violent lui firent considérer la fonction ducale comme insuffisante pour un homme de son tempérament.
L'époque de son dogat était en outre marquée par une récession économique dont le peuple pâtissait. Dans de telles conditions, la concurrence avec Gênes était économiquement insupportable : la guerre contre Gênes avait fortement perturbé le commerce et aggravé les difficultés économiques (ainsi, les taux d’intérêt avaient été relevés de 40%). De 1350 à 1355, Venise connut une situation économique particulièrement délicate.
Faliero tenta alors de négocier un accord secret avec le gouvernement de Gênes, destiné à assouplir la concurrence entre les deux cités rivales.
[modifier] Conspiration
Faliero eut alors l’idée d’une conjuration permettant d’asseoir la domination de sa famille contre l’aristocratie qui dominait la cité ; il parvint à rallier à son projet quelques grands bourgeois de Venise : Bertuccio Israello, propriétaire de navires, Filippo Calendario, tailleur de pierres et riche propriétaire de chalands, ainsi que Bertrando Bergamoso, riche tanneur.
La date de l’insurrection fut fixée au 15 avril 1355 : les insurgés, armés, devaient envahir le palais ducal, assassiner les membres des divers Conseils ainsi que les membres de la noblesse présents, supprimer le Grand Conseil et de proclamer le doge « Seigneur de Venise ».
La conjuration échoua à cause des confidences de Bergamose à un de ses amis, le praticien Nicolo Lion : les conjurés furent subitement arrêtés et soumis à la torture et on put ainsi apprendre le nom de leur chef, le doge en personne. La ville fut alors mise en état d’alarme. Le 16 avril, Bertucio Israello et Filippo Calendario furent jugés et exécutés, en compagnie de neuf autres conjurés.
[modifier] Exécution
Le 17 avril, ce fut le tour de Marino Faliero d’être jugé pour haute trahison : outre la tentative de coup d'État contre les institutions vénitiennes, il lui fut reproché d'avoir tenté de négocier l'accord économique avec Gênes, alors grande rivale de Venise.
Il fut condamné à être décapité. L’exécution eut lieu dans la cour du Palais des Doges, au pied du perron sur lequel, avant de ceindre la couronne ducale, Faliero avait prêté serment d’observer la « promissione ». Le bourreau, son épée sanglante dans la main, cria aux spectateurs : « constatez tous qu’il a été fait justice du traître ».
Le cadavre du doge resta exposé toute une journée, la tête tranchée.
Au soir du 18 avril, il fut déposé dans une gondole et inhumé sans aucune cérémonie, dans un caveau creusé dans une chapelle de l’église des Saints Giovanni et Paolo, nécropole des doges de Venise.
[modifier] Divers
Marino Faliero est le seul des 76 premiers doges à ne pas être dépeint dans la salle du Grand-Conseil du Palais des Doges, pour cause de haute trahison. L'emplacement où devrait se trouver son portrait montre une tenture noire sur laquelle est inscrite la phrase suivante : « Hic est locus Marini Falieri decapitati pro criminibus (ici se trouve l'emplacement de Marino Falier, décapité pour ses crimes). »
Cette catastrophe a fourni le sujet de deux tragédies, l'une de lord Byron, l'autre de Casimir Delavigne.
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