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Ordre du Temple - Wikipédia

Ordre du Temple

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Sceau des Templiers

L'Ordre du Temple était un ordre religieux et militaire international issu de la chevalerie chrétienne des XIIe et XIIIe siècles. Il oeuvra pendant deux siècles à l'accompagnement et à la protection des pélerins pour Jérusalem dans le contexte de la guerre sainte. Il fut créé en 1128 à partir d'une milice apellée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon (en latin: Pauperes commilitones Christi Templique Solomonici). Il fut dissout par le pape en 1312 suite à un procès en hérésie.

Sommaire

[modifier] Histoire de l'Ordre des Templiers

[modifier] Un contexte politico-militaire complexe

[modifier] Première Croisade (1096-1099)

Le pape Urbain II prêchant la Ire croisade
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Le pape Urbain II prêchant la Ire croisade

Le pape Urbain II prêche la première croisade le 27 novembre 1095, dixième jour du Concile de Clermont, appuyée par un appel à l'aide de l'empereur byzantin Alexis Ier en 1096, qui demande un soutien face à des invasions musulmanes incessantes.
Le pape demande au peuple chrétien d'Occident de venir en aide aux chrétiens d'Orient en prenant les armes. Cette croisade aura alors comme cri de ralliement « Dieu le veut ! », et tous les personnels prenant part à la croisade seront marqués par le signe de la croix, devenant ainsi les Croisés.
Cette action se soldera en 1099 par la prise de Jérusalem par les troupes chrétiennes menées par Godefroy de Bouillon.
Hugues de Payns vint en Terre Sainte pour accompagner le Comte Hugues Ier de Champagne accomplissant un pélerinage. On peut d'ailleurs affirmer que suite à cette première croisade, l'institution des Ordres militaires s'est généralisée.

[modifier] Les Prémices de l'Ordre du Temple

Godefroy de Bouillon est désigné par ses pairs comme roi de Jérusalem, titre qu'il refuse, préférant porter celui d'Avoué du Saint-Sépulcre. Il met en place l'Ordre des chanoines du Saint-Sépulcre qui avaient pour mission d'aider à toutes les tâches le patriarche de Jérusalem. Un certain nombre d'hommes d'arme, issus de la croisade, se mettent alors au service du patriarche afin de protéger les intérêts du Saint-Sépulcre.
Une institution similaire constituée de chevaliers, appelés Chevaliers de Saint-Pierre (milites sancti Petri) est créée en Occident pour protéger les biens des abbayes et églises. Ces chevaliers étaient des laïcs mais ils profitaient des bienfaits des prières.
Par extension, les hommes chargés d'assurer la protection des biens du Saint-Sépulcre ainsi que de la communauté des Chanoines étaient appelés milites sancti Sepulcri.
Il est fort probable qu'Hugues de Payns intégra cette institution en 1115[1].
Tous les hommes chargés de la protection du Saint-Sépulcre logeaient à l'Hôpital Saint-Jean de Jérusalem situé tout proche.
Lorsqu'en 1113, l'Ordre de l'Hôpital devient indépendant, pour s'occuper des pélerins venant d'Occident, une idée naît: pourquoi ne pas créer une milice du Christ (militia Christi) qui ne s'occuperait que de la protection de la communauté de chanoines du saint-Sépulcre et des pélerins sur les chemins de Terre Sainte, en proie aux brigands locaux ?
Ainsi, les chanoines s'occuperaient des affaires liturgiques, de l'Hôpital, des fonctions charitables et la milice du Christ, de la fonction purement militaire.
C'est ainsi que l'Ordre du Temple qui se nommait à cette époque militia Christi, prit naissance.

[modifier] La fondation de l'Ordre du Temple

[modifier] La naissance

C'est en 1118 que naît, sous l'impulsion d'Hugues de Payns et Geoffroy de St-Omer, la milice des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon pour sécuriser le voyage des pélerins affluant d'Occident suite à la reconquête de Jérusalem.
Dans un premier temps, Payns et St-Omer se concentrèrent sur le défilé d'Athlit, endroit le plus dangereux qui deviendra par la suite une des plus grandes places fortes templières en Terre Sainte: Château Pèlerin.
La date de 1118 pour la création de l'Ordre est controversée car les références précises sont peu nombreuses. Ainsi, certains historiens proposent les dates de 1118, 1119 et 1120. La seule chose précise que l'on sache actuellement est le fait que le Concile de Troyes, entérinant la création de l'Ordre du Temple, se déroula neuf ans après la naissance de l'Ordre.
Le nouvel Ordre ainsi créé ne pouvait donc survivre qu'avec l'appui de personnes influentes. Hugues de Payns réussit à convaincre le roi de Jérusalem Baudoin II de l'utilité d'une telle milice, chose assez aisée vue l'insécurité régnant à l'époque.
Les chevaliers prononcèrent les trois voeux de pauvreté, chasteté et obéissance. Ils reçurent du patriarche Gormond la mission de "garder voies et chemins contre les brigands, pour le salut des pèlerins" ("ut vias et itinera, ad salutem peregrinorum contra latronum"[2]) pour la rémission de leurs péchés.
Le roi Baudoin II leur octroie une partie de son palais de Jérusalem, à l'emplacement du Temple de Salomon, qui donna par la suite leur nom de Templiers ou de Chevaliers du Temple.
Hugues de Payns et Geoffroy de Saint-Omer se font rejoindre par sept autres chevaliers. Voici donc la liste des neuf fondateurs:

Liste des Fondateurs de l'Ordre du Temple
1. Hugues de Payns
2. Geoffroy de St-Omer
3. André de Montbard
4. Payen de Montdidier
5. Geoffroy Bisol
6. Archambault de Saint-Agnan
7. Gondemare
8. Geoffroy
9. Rolland


Le premier don que reçoit l'Ordre du Temple vient de Foulque, Comte d'Anjou, futur roi de Jérusalem qui vient à Jérusalem pour faire pélerinage. Ce don est composé de trente livres de sous angevins.

[modifier] La recherche de soutien

La notoriété du Temple ne parvient pas à décoller au-delà de la Terre Sainte et c'est ainsi que Hugues de Payns, accompagné de cinq autres chevaliers (Godefroy de St-Omer, Payen de Montdidier, Geoffroy Bissol, Archambault de St-Agnan et Rolland), s'embarquent pour l'Occident.
Ayant le soutien du roi Baudoin de Jérusalem, Hugues de Payns porte également un message destiné au pape Honorius II et au moine Bernard.
En partant pour l'Occident, Hugues de Payns avait trois objectifs[1]:

  • la reconnaissance de l'Ordre par l'Église et lui donner une règle (les chevaliers, rattachés aux chanoines du Saint-Sépulcre, suivaient, comme eux, la règle de Saint-Augustin),
  • donner une légitimité à l'action des Templiers (la dénomination de moine-chevalier pouvait être en contradiction avec les règles de l'Église),
  • recruter de nouveaux chevaliers et obtenir des dons qui feront vivre l'Ordre en Terre Sainte.

La tournée occidentale des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon commence en Anjou, pour passer ensuite par le Poitou, la Normandie, l'Angleterre (où ils recevront de nombreux dons), la Flandre et enfin la Champagne[2].

[modifier] Le Concile de Troyes (13 Janvier 1129)

Voir l’article Concile de Troyes.

Arrivant à la fin de sa tournée en Occident et après avoir porté le message du roi de Jérusalem à Bernard de Clairvaux, afin qu'il aide les Templiers à obtenir l'aide du pape, Hugues de Payns participe au Concile de Troyes.
Ce Concile est composé de nombreuses personnalités religieuses dont le prologue de la Règle primitive du Temple donne les noms [1]:

En plus des religieux, il y avait des personnages laïcs:

Le concile doit mener à la création d'une règle propre à l'Ordre du Temple, et elle sera de forte inspiration cistercienne (présence de Saint-Bernard et d'Etienne Harding, fondateur de Cîteaux), en contradiction avec les clunisiens qui suivent la règle de Saint-Benoît et font de nombreux écarts (nourriture,...). Une fois la Règle adoptée, elle doit être soumise à Etienne de Chartres, patriarche de Jérusalem.

[modifier] La règle

La règle de l'ordre du Temple s'inspire de la règle de saint Benoît suivie par les moines bénédictins. Elle est toutefois adaptée au genre de vie active que mèneront les moines templiers qui sont des militaires. Par exemple, les jeûnes seront moins sévères de manière à ne pas les affaiblir.

[modifier] la règle primitive

Datée de 1128, la règle primitive ou latine car écrite en latin, est annexée au procès-verbal du Concile de Troyes. Elle est introduite par un prologue constitué de 24 articles. Elle comprend un total de 72 articles.

[modifier] la règle française

C'est onze ou douze ans plus tard, sous la maîtrise de Robert de Craon (1136-1149), deuxième maître de l'ordre du Temple, que la règle primitive est traduite en français. A cette occasion, certains articles sont supprimés, d'autres modifiés et le plan général est remanié de façon à regrouper les articles portant sur le même sujet. C'est ainsi par exemple, que tous les articles concernant la réception dans l'ordre sont rassemblés au début du manuscrit, que la période de noviciat d'un an devient une mise à l'épreuve et que l'interdiction de cotoyer les excommuniés dans la règle latine est assouplie pour permettre un large recrutement, et ce même parmi les chevaliers pêcheurs. Cette modification indique clairement qu'une des missions de l'ordre était de convertir et de sauver les âmes perdues. De plus, la règle française indique pour la première fois que l'ordre dispose de ses propres prêtres qui sont placés sous l'autorité du maître et par conséquent du pape.

[modifier] les retraits

Ce sont des articles statutaires qui ont été ajoutés à la version française de la règle. Ils apportent un éclaircissement sur :

  • la hiérarchie de l'ordre (articles 77 à 197)
  • l'organisation conventuelle de l'ordre (articles 279 à 415)
  • la justice au sein de l'ordre : les pénalités (articles 224 à 278), les pénitences (articles 416 à 543), détails et exemples de pénalités (articles 544 à 656)
  • deux rituels : - le mode d'élection du maître (articles 198 à 222)- les étapes de la réception dans l'ordre (articles 657 à 686)

Selon les historiens, il faut compter quatre à cinq rédactions différentes des retraits datés d'avant 1187 pour la hiérarchie et entre 1200 et 1257 pour la justice.

[modifier] les manuscrits de la règle

La redécouverte de la règle primitive de l'ordre du Temple date de 1610. Il s'agit du manuscrit de l'abbaye saint-Victor, aujourd'hui, conservé à la Bibliothèque nationale de France. Sa traduction a été réalisée par le doyen de la faculté d'Anvers et historien, Aubert le Mire (1573-1640) qui est à l'initiative des premières publications au début du XVIIe siècle. Par la suite d'autres traductions vont être réalisées et publiées dans le courant du XVIIe et du XVIIIe siècle. Une publication en anglais date de 1623, à Londres.

Ces textes s'inscrivent dans trois types d'ouvrages sur :

  • les constitutions et les chroniques de Citeaux
  • les actes des conciles
  • les ordres de chevalerie

Par la suite, les historiens vont découvrir dans les fonds d'archives européens d'autres manuscrits qui vont permettrent de compléter la connaissance sur l'ordre du Temple.

[modifier] La reconnaissance

Suite au Concile de Troyes où l'idée d'une Règle propre à l'Ordre du Temple est acceptée, la tâche de la rédiger est donnée à Bernard de Clairvaux qui lui même la fait écrire par un clerc, Jean Michel ( Jehan Michiel), sur des propositions faites par Hugues de Payns lui-même.
On peut donc affirmer que l'Ordre du Temple renaît le 13 janvier 1129 suite à l'approbation du Concile[1].

[modifier] Eloge de la Nouvelle Milice (De laude novae militiae)

Enluminure du XIIe siècle
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Enluminure du XIIe siècle

Il s'agit d'une lettre de Saint Bernard à Hugues de Payns,dont le titre complet était Liber ad milites Templi de laude novae militiae[1] et écrite après la défaite de l'armée franque au siège de Damas en 1129.
Cet éloge permettra enfin aux Templiers de rencontrer une grande ferveur et une reconnaissance générale.
De plus, il existe un passage important où Saint-Bernard explique pourquoi les Templiers ont le droit de tuer un ennemi: « Le chevalier du Christ donne la mort en toute sécurité et la reçoit avec plus d'assurance encore. S'il meurt, c'est pour son bien, s'il tue, c'est pour le Christ [...] ». [3]
Même si cela peut choquer, il ne s'agissait pas des dérives sanguinaires auxquelles les guerres de religion ont pu être associées.
Grâce à Saint-Bernard, une des plus grandes figures religieuses du XIIe siècle, l'Ordre du Temple va connaître un accroissement significatif et bon nombre de chevaliers vont s'engager pour le salut de leur âme ou, tout simplement, pour prêter main forte en s'illustrant sur les champs de bataille.

[modifier] Omne Datum Optimum (1139)

Voir l’article Omne datum optimum.

La bulle Omne datum optimum est fulminée par le pape Innocent II le 29 mars 1139 sous la maîtrise de Robert de Craon, deuxième maître de l'Ordre du Temple.
Cette bulle est d'importance pour l'Ordre puisqu'elle est à la base de tous les privilèges des Templiers.
En effet, suite à celle-ci, les Frères du Temple ont le droit:

  • à la protection apostolique,
  • d'avoir leurs propres prêtres.

On voit donc une nouvelle catégorie émerger dans la communauté, celle des frères chapelains qui officient pour les Templiers. De plus, cette bulle confirme le fait que l'Ordre du Temple n'est soumis qu'à l'autorité du pape.
Omne datum optimum est confirmée douze fois entre 1154 et 1194, et c'est pour cela d'ailleurs qu'il ne fut pas aisé de retrouver l'originale.

[modifier] Milites Templi (1144)

Voir l’article Milites Templi.

La bulle Milites Templi (Soldat du Temple) est fulminée le 9 janvier 1144 par le pape Célestin II.
Elle permet aux chapelains du Temple de prononcer l'office une fois dans l'année dans des régions ou villes interdites, « pour l'honneur et la révérence de leur chevalerie », sans pour autant autoriser la présence des personnes excommuniées dans l'église. Mais ce n'est en réalité qu'une confirmation de la bulle Omne datum optimum[1].

[modifier] Militia Dei (1145)

Voir l’article Militia Dei.

Militia Dei (Milice de Dieu) est une bulle fulminée par le pape Eugène III, le 7 avril 1145.
Cette bulle permet aux Templiers de construire leurs propres oratoires mais aussi d'avoir une totale indépendance vis-à-vis du clergé séculier grâce au droit de percevoir des dîmes et d'enterrer leurs morts dans leurs propres cimetières. De plus, la protection apostolique est étendue aux familiers du Temple (leurs paysans, troupeaux, biens,...).
Suite à certaines plaintes des Templiers au pape, comme quoi le clergé séculier leur prend un tiers du legs fait par les personnes désireuses de se faire enterrer dans les cimetières de l'Ordre, la bulle Dilecti filii ordonne au clergé de ne se contenter que d'un quart des legs.[4]

[modifier] L'habit

Chevalier templier

La reconnaissance du Temple ne passe pas seulement par l'aboutissement à une Règle et à un nom. Elle passe également par l'attribution d'un code vestimentaire particulier propre à l'ordre du Temple.
Le manteau des Templiers fait référence aux habits des moines cisterciens.
Seuls les chevaliers (les frères issus de la noblesse) ont le droit de porter le manteau blanc symbole de pureté de corps et de chasteté. Les frères sergents (issus de la paysannerie) portent quant à eux un habit couleur de bure plus sombre, sans pour autant que ce dernier ait une connotation négative. En ce qui concerne la croix rouge des Templiers, il semblerait qu'elle ait été accordée aux Templiers en 1147 par le pape Eugène III[1]. Il aurait donné le droit de la porter sur l'épaule gauche, du côté du cœur. La croix indique l'appartenance des Templiers à la chrétienté, et la couleur rouge rappelle le sang versé par le Christ. C'est l'ordre qui remet l'habit et c'est aussi lui qui a le pouvoir de le reprendre. La perte de l'habit est prononcé par la justice du chapitre pour les frères qui avaient enfreint gravement le règlement. Il signifie le renvoi de l'ordre.

[modifier] La réception dans l'ordre

[modifier] Généralités

Les commanderies ont entre autre pour rôle d'assurer de façon permanente le recrutement des frères de l'ordre. Ce recrutement devait être le plus large possible. Ainsi, les hommes laïques de la noblesse et de la paysannerie libre pouvaient prétendre à être reçus dans l'ordre s'ils répondaient aux critères exigés par ce dernier.

Tout d'abord, l'entrée dans l'ordre était gratuite et volontaire. Il était nécessaire que le candidat soit motivé car il n'y avait pas de période d'essais par le noviciat. L'entrée était directe (prononciation des voeux) et définitive (à vie). Le candidat pouvait être pauvre. Avant toute chose, il faisait don de lui-même.

Les principaux critères étaient les suivants :

  • être homme libre (le serf d'aucun homme)
  • ne pas être excommunié
  • être âgé de plus de 18 ans (La majorité pour les garçons était à 16 ans.)
  • être en parfaite santé mentale et physique (ne pas être estropié)
  • ne pas être fiancé
  • ne pas faire partie d'un autre ordre
  • ne pas être endetté

[modifier] La cérémonie

La version française de la règle de l'ordre consacre un article (n°55) sur "comment on doit recevoir les frères". En voici un extrait : "Si un chevalier séculier, ou tout autre homme, veut s'en aller de la masse de perdition et abandonner ce siècle et choisir la vie commune du Temple, ne vous presser pas trop pour le recevoir. Car ainsi le dit messire saint Paul : probate spiritus si ex Deo sunt, c'est à dire "Eprouvez l'esprit pour voir s'il vient de Dieu.""

Ainsi, avant la cérémonie de réception dans l'ordre, on relève plusieurs phases progressives qui ont pour objectif de faire réfléchir le candidat, de l'informer sur les réalités de la vie dans l'ordre et enfin d'évaluer la force de son désir d'engagement. La durée de cette période était laissée à la discrétion du chapitre de la commanderie, c'est à dire à l'ensemble des frères, et pouvait être variable selon les cas.

Tout le déroulement de la réception est indiqué précisément dans les derniers articles des retraits de la Règle (articles 657 à 686).

Le candidat fait sa demande d'être reçu dans l'ordre auprès d'une communauté de frères qui peut être en Occident comme en Orient.

  • Lorsqu'il a fait sa demande, le candidat est immédiatement averti des duretés de la vie templière. Cette première mise en garde est faite par deux ou trois frères des plus anciens de la commanderie donc parmi ceux qui en ont la plus grande expérience. Puis, ceux-ci le questionnent pour savoir s'il répond aux critères demandés.
  • Les frères font ensuite part de ce premier entretien au maître (commandeur) lors d'une tenue de chapitre et confirment que le candidat est recevable. Le commandeur fait alors entrer le candidat dans la salle du chapitre. A genou et les mains jointes, celui-ci doit confirmer devant l'assemblée des frères son désir d'être reçu dans l'ordre.

La version française de la règle à l'article 55 indique : "Pour que la compagnie des frères lui soit donnée, que la règle soit lue devant lui et s'il veut obéir à ses commandements, s'il plaît au maître et aux frères de le recevoir, qu'il montre sa volonté et son désir aux frères assemblés en chapitre et devant tous et qu'il fasse sa demande avec courage."

C'est alors que le commandeur réitère l'avertissement de la dureté des commandements de la vie templière : le candidat ne doit pas être ébloui par l'apparence des frères et les avantages qu'il pourrait en tirer ("leurs beaux chevaux, leurs beaux équipements, le boire et le manger, et leurs belles robes...") mais doit savoir que rien de ce qu'il fera ne sera jamais plus commandé par son désir personnel "Car à grand peine vous ne ferez la chose que vous voudrez."


  • Le commandeur indique au candidat que son désir d'entrer dans l'ordre doit se fonder sur trois choses :
    • Echapper au péché de ce monde
    • Servir Dieu
    • Etre pauvre et faire pénitence

Ainsi le candidat doit rechercher le salut de son âme.

  • Le candidat sort de la salle. Le commandeur prend conseil auprès des frères pour savoir si au moins l'un d'entre eux a des raisons de s'opposer à la réception.
  • Puis, le candidat rejoint le chapitre et doit à nouveau formuler sa demande à genoux les mains jointes. Le commandeur insiste :

"Avez-vous bien réfléchi, beau frère, si vous voulez être serf et esclave de la maison et si vous voulez laisser votre propre volonté tous les jours pour faire celle d'autrui ? Et voulez-vous souffrir toutes les duretés que l'on vous fera ? "

  • Si la réponse est affirmative, alors le chapitre se lève pour prier. Puis, sur le livre ouvert des Evangiles, le candidat doit répondre aux questions qui lui sont posées au sujet des différents critères. Il ne doit pas mentir sous peine d'être renvoyé de l'ordre.
  • Le candidat prononce ses voeux et promesses.(voir l'article suivant)
  • Le commandereur lui remet alors le manteau qu'il lui attache au cou par des lacets.

Le frère chapelain dit le psaume "Ecce quam bonum et quam jucundum habitares frates...", (Voici qu'il est bon , qu'il est agréable d'habiter tous ensemble en frère...), puis il chante l'oraison du Saint-Esprit et les frères disent un patenôtre. L'officiant fait se relever le nouveau frère et l'embrasse sur la bouche qui est le baiser d'hommage féodal. Il le fait assoir et lui souhaite la bienvenue dans la "belle compagnie comme est la chevalerie du Temple". Puis il lui recommande de ne rien faire qui puisse lui faire perdre cette compagnie. Il l'avertit que bientôt il sera prévenu du règlement et informé du comportement à avoir au sein de l'ordre.

[modifier] Les promesses d'engagement

L'entrée dans les ordres monastiques se caractérise par la prononciation de trois voeux d'obéissance, de chasteté et de pauvreté.

Selon la Règle du Temple, le candidat doit faire une série de sept promesses faîtes à Dieu et à Notre-Dame, dont celles des trois voeux. Ces promesses sont posées par l'officiant sous forme de questions auxquelles le candidat doit répondre " Oui, sire, s'il plaît à Dieu."

  1. Par la promesse ou le voeu d'obéissance, le candidat s'engage à obéir au maître du Temple et à n'importe quel commandeur qui se trouve au-dessus de lui dans la hiérarchie.
  2. La chasteté ("chastement") de corps est le deuxième voeu qui l'engage dans la pureté physique et symbolise son courage.
  3. La pauvreté concerne une pauvreté matérielle. A partir du moment où il entre dans l'ordre, cet homme ne possède plus rien en propre. Tout ce dont il aura besoin désormais lui sera fourni par l'ordre : logis, nourriture, soins, vêtements, matériel, armes et chevaux.
  4. Le candidat s'engage à appliquer dans sa vie quotidienne "les bons usages et les bonnes coutumes de la maison". Il s'agit des articles de la Règle, présents et futurs.
  5. Il doit exprimer son engagement permanent pour la guerre sainte en "aidant à conquérir la sainte terre de Jérusalem".
  6. Il promet de rester toute sa vie au sein de l'ordre et à ne jamais le quitter.
  7. Il s'engage à ne faire aucun tort aux intérêts des chrétiens où qu'ils soient.

[modifier] La vie quotidienne en Occident

La vie quotidienne des frères de l'Ordre était partagée entre les temps de prières,les temps de vie collective (repas, réunion), l'entraînement militaire, l'accompagnement des pélerins, la gestion de leurs biens et le contrôle du travail des paysans sur leur terres.

[modifier] Les Templiers: de grands combattants

Les Templiers, durant toutes les années d'existance de l'Ordre, ont fait preuve de grand courage et se sont montrés comme étant de fins stratèges. Ils étaient présents sur tous les champs de batailles où se trouvait l'armée franque.

[modifier] Second siège d'Ascalon (16 août 1153)

Bataille d'Ascalon
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Bataille d'Ascalon
Voir l’article Second siège d'Ascalon.

Le siège de Damas ayant été une grosse défaite pour le roi de Jérusalem, Baudouin III, celui-ci décide de lancer une attaque sur Ascalon.
Le maître de l'Ordre, Bernard de Tramelay, appuya l'avis du roi et l'attaque est donnée le 16 août 1153. C'est une hécatombe pour les Templiers qui pénètrent au nombre de quarante dans la cité derrière leur Maître. Ils furent tous tués par les défenseurs égyptiens de la cité et leurs corps suspendus aux remparts.
Cette partie a essuyé de nombreuses polémiques car certains prétendent que les Templiers ont voulu entrer seuls dans la cité afin de s'approprier tous les biens et trésors alors que d'autres pensent qu'ils ont, au contraire, voulu marquer l'Ordre d'un fait d'arme.
Toutefois, la ville d'Ascalon tombe le 22 août 1153, et l'Ordre du Temple se voit élire un nouveau maître: André de Montbard, qui accepta cette nomination pour contrer l'élection d'un autre chevalier du Temple, Guillaume II de Chanaleilles, fils de Guillaume Ier — l'un des héros de la Première croisade aux côtés du comte de Toulouse Raymond IV, dit Raymond de Saint-Gilles — favori du roi de France Louis VII, qui aurait permis au roi de contrôler l'Ordre.

[modifier] Bataille de Montgisard (1177)

Bataille de Montgisard, 1177
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Bataille de Montgisard, 1177
Voir l’article Bataille du mont Gisard.

Cette bataille fut l'une des premières du jeune roi de Jérusalem Baudoin IV, alors âgé de seize ans. Les troupes du roi ont été renforcées par quatre-vingts Templiers venus de Gaza en marche forcée.

Cette alliance de forces eut raison de l'armée de Saladin à Montgisard, près de Ramla.

[modifier] Hattin (4 juillet 1187)

Bataille de Hattin, 1187
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Bataille de Hattin, 1187
Voir l’article Bataille de Hattin.

Après la mort du roi lépreux Baudoin IV, Guy de Lusignan, qui a épousé la soeur de Baudoin, devient roi de Jérusalem, par le biais de sa femme Sybille.
Sous les conseils du Temple et de l'Hôpital, Guy de Lusignan apprête l'armée. Le temps étant tellement aride et l'unique point d'eau se situant à Hattin, près de Tibériade, le roi fit prendre cette direction à ses troupes.
Le 4 juillet, Saladin fait encercler les francs. Presque toute l'armée est faite prisonnière (environ quinze mille hommes) ainsi que le roi lui-même. En revanche, Saladin ayant une aversion particulière pour les Templiers, ceux-ci sont tous exécutés (ainsi que tous les Hospitaliers). Un seul Templier est épargné, le maître en personne: Gérard de Ridefort.

[modifier] Les Templiers et l'argent

Au départ, les Templiers n'avaient pas vocation à manipuler de l'argent au vu de leur voeu de pauvreté.
Cette activité a débuté en 1146 lorsque Louis VII partant pour la deuxième croisade avait décidé de laisser le trésor royal sous la garde du Temple de Paris. Par la suite, la chose se développa si bien que nombre de souverains firent confiance aux trésoriers de l'Ordre.
Une autre grande personnalité ayant laissé la garde du trésor au Temple était Henri II d'Angleterre. Par ailleurs, de nombreux templiers de la maison d'Angleterre furent des conseillers royaux.
L'activité "bancaire" de l'Ordre prit tellement d'ampleur que même les particuliers firent appel à eux pour déposer leurs biens lors d'un départ en pélerinage (Jérusalem, Saint-Jacques de Compostelle,...). Les Templiers inventèrent donc le bon de dépôt. En effet, lorsqu'un pélerin déposait une somme dans les caisses de l'Ordre, le frère trésorier lui donnait un bon sur lequel était inscrit la somme déposée et ainsi le pélerin pouvait récupérer son bien dans une maison du Temple à l'arrivée de son trajet.

[modifier] La chute de l'Ordre

La chute de l'Ordre du Temple fait également l'objet d'une polémique selon laquelle elle est due au roi de France Philippe IV le Bel dans le but de s'approprier le trésor des Templiers.
Cependant, les raisons pour lesquelles l'Ordre fut décimé sont beaucoup plus complexes, et celles citées ci-dessous n'en représentent probablement qu'une infime partie.

[modifier] Les raisons

[modifier] La chute de Saint-Jean d'Acre (28 mai 1291)

Une des premières raisons est la perte de la ville de Saint-Jean d'Acre.
En effet, le 28 mai 1291 les croisés perdent Acre après une bataille sanglante. Les chrétiens sont alors obligés de quitter la Terre Sainte: les ordres religieux tels que les Templiers et les Hospitaliers n'échappent pas à cette exode.
Or, une fois en Occident, la question du but de l'Ordre du Temple se pose car il avait été créé à l'origine pour défendre les pélerins allant à Jérusalem sur le tombeau du Christ.

[modifier] Le Temple, bras armé du Pape

Suite à la chute d'Acre, les Templiers se retirèrent à Chypre puis revinrent en France occuper leurs commanderies.
Les Templiers possédaient des richesses immenses, renforcées par les biens fournis par le travail de leurs commanderies (bétail, agriculture,...) et (surtout ?) une puissance militaire équivalente à quinze mille hommes dont mille cinq cents chevaliers entraînés au combat, force entièrement dévouée au Pape.
La plus célèbre des querelles entre papes et rois est sans doute celle entre Philippe IV le Bel et Boniface VIII, ce dernier affirmant la supériorité du pouvoir papal sur le pouvoir temporel des rois en publiant une bulle en 1302 : Unam Sanctam.
La réponse du roi de France se fait sous la forme d'une demande de concile pour destituer le Pape, lequel excommuniera en retour Philippe le Bel et toute sa famille par la bulle Super Patri Solio (voir l'article Attentat d'Anagni pour plus de détails).
Boniface VII meurt le 11 octobre 1303, son successeur étant Benoît XI qui aura un pontificat très bref puis qu'il meurt à son tour le 7 juillet 1304.
Clément V est élu pour lui succéder le 5 juin 1305.

[modifier] La fusion du Temple et de l'Hôpital

Certains historiens prêtent à Jacques de Molay, maître du Temple élu en 1293 à Chypre après la perte de Saint-Jean d'Acre, une part de responsabilité dans la perte de l'Ordre.
En effet, suite à la perte d'Acre, un projet de croisade germe à nouveau dans l'esprit de certains rois chrétiens mais aussi et surtout dans celui du pape Clément V. Le pape désire également une fusion des deux Ordres militaires les plus puissants de Terre Sainte, le faisant savoir à Jacques de Molay en 1306 dans une lettre.
Le maître y répondra par une autre lettre affirmant un certains refus, mais non catégorique. Cependant, les arguments developpés pour étayer ses idées étaient bien minces ...

[modifier] L'arrestation massive des Templiers

[modifier] Une action bien préparée

L'idée de détruire l'Ordre du Temple était déjà présente dans l'esprit du roi Philippe IV le Bel, mais ce dernier manquait de preuves et d'aveux afin d'entamer une procédure.
Ce sera chose faite grâce à un atout majeur trouvé par Guillaume de Nogaret en la personne d'un ancien Templier : Esquieu de Floyran.
Celui-ci avoua en 1305 au Roi de France les pratiques obscènes des rites d'entrée dans l'Ordre et Philippe le Bel, étant très pieux, fut choqué par de tels actes. Il écrit donc au Pape pour lui faire part du contenu de ces aveux.
En même temps, Jacques de Molay, au courant de ces rumeurs, demanda une enquête pontificale au Pape. Celle-ci débutera le 24 août 1307.
Cependant, Philippe le Bel étant trop pressé, il n'attend pas les résultats de l'enquête et dépêche des messagers le 14 septembre 1307 à tous ses sénéchaux et baillis, leur donnant des directives afin de procéder à l'arrestation des Templiers le jour même, le vendredi 13 octobre 1307.

[modifier] Le vendredi 13 octobre 1307

Au matin du 13 octobre 1307, Guillaume de Nogaret et des hommes d'armes pénètrent dans l'enceinte du Temple de Paris où réside le maître de l'Ordre. A la vue de l'ordonnance royale pour justifier cette rafle, les Templiers se laissent emmener sans aucune résistance. A Paris, il sera fait 138 prisonniers, en plus du maître de l'Ordre.
Un scénario identique se déroule au même moment dans toute la France, la plupart des Templiers présents dans les commanderies sont arrêtés. Quelques uns réussiront à s'échapper avant ou pendant les arrestations.
Les prisonniers sont enfermés pour la plupart à Paris, Caen, Rouen, Gisors, etc. Tous leurs biens sont inventoriés et confiés à la garde du Trésor royal.
Ceux qui en 1306 ont recueilli Philippe IV le Bel pendant les émeutes de Paris se retrouvent maintenant enfermés en attendant leur procès.

[modifier] Le Procès

[modifier] Les interrogatoires et commissions d'enquêtes

Templiers sur le bûcher
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Templiers sur le bûcher

Puisque tous les Templiers du royaume de France ont été arrêtés, Philippe IV le Bel enjoint les souverains européens à faire de même. Bien que la plupart d'entre eux refusent, ceci ne décourage pas le roi de France qui ouvre donc le procès des Templiers.

Cependant, l'Ordre du temple étant un ordre religieux, il ne peut subir la justice laïque. Philippe le Bel demandera donc à son confesseur, Guillaume de Paris, aussi Grand Inquisiteur de France, de procéder aux interrogatoires des cent trente-huit Templiers arrêtés à Paris. Parmi ces chevaliers, trente-huit mourront sous la torture mais il s'agit surtout du début des "aveux".
Parmi les pêchés revenant le plus souvent, l'Inquisition entend parler de reniement de la Sainte-Croix, reniement du Christ, sodomie et adoration d'une idôle (appelée le Baphomet). Seuls trois Templiers résistèrent à la torture et n'avouèrent aucun comportement obscène.

Afin d'essayer de protéger l'Ordre du Temple, le pape Clément V fulmine la bulle Pastoralis praeminentiae qui ordonne aux souverains européens d'arrêter les Templiers qui résident chez eux et que leurs biens soient mis en gestion par l'Église.
De plus, le Pape demande à entendre lui-même les Templiers à Poitiers mais, la plupart des dignitaires étant emprisonnés à Chinon, le roi Philippe le Bel prétexte que les prisonniers (soixante-douze en tout et triés par le roi lui-même) sont trop faibles pour faire le voyage. Le pape délèguera alors deux cardinaux pour aller entendre les témoins à Chinon (il en découlera alors le fameux Parchemin de Chinon).

La première Commission épiscopale débutera le 8 août 1309 à Paris et aura pour rôle d'entendre les Templiers en tant que témoins. Mais ayant déjà presque tous avoué auparavant, ils ne peuvent pas se rétracter sous peine d'être considérés comme relaps et alors livrés au bûcher.
La première Commission pontificale, quant à elle, aura lieu le 12 novembre 1309, également à Paris. Elle aura pour but de juger l'Ordre du Temple en tant que personne morale et non comme personne physique. Un seul frère dénoncera les aveux fait sous la torture : Ponsard de Gisy, précepteur de la commanderie de Payns.
Le 6 février 1310, quinze Templiers sur seize clament leur innocence et seront bientôt suivi par la plupart de leurs frères.

Le roi de France, voulant gagner du temps, fait nommer à l'archiépiscopat de Sens un archevêque qui lui est totalement dévoué : Philippe de Marigny (demi-frère d'Enguerrand de Marigny).
Celui-ci enverra cinquante-quatre Templiers au bûcher le 12 mai 1310, suite à leurs aveux fait sous la torture en 1307.
Tous les interrogatoires sont clos le 26 mai 1311.

[modifier] Le Concile de Vienne

Le Concile de Vienne se tient le 16 octobre 1311 et a trois buts:

  • statuer sur le sort de l'Ordre
  • discuter de la réforme de l'Église
  • organiser une nouvelle croisade.

Cependant, pendant le Concile, une poignée de Templiers décide de se présenter : ils sont au nombre de sept et désirent défendre l'Ordre.
Le Roi également veut en finir avec l'Ordre du Temple, il part donc en direction de Vienne avec des gens d'arme afin de faire pression sur Clément V. Il arrivera sur place le 20 mars 1312.
Le 22 mars 1312, le Pape fulmine la bulle Vox in excelso qui ordonne l'abolition définitive de l'Ordre.
Pour ce qui est du sort des Templiers et de leurs biens, le pape fulmine deux autres bulles:

  • Ad Providam (2 mai 1312, qui concerne les biens du Temple qui seront légués en totalité à l'Ordre de l'Hôpital (à l'exception de l'Espagne et du Portugal)
  • Considerentes dudum (6 mai 1312), qui, quant à elle, détermine le sort des hommes:
    • ceux ayant avoués ou ayant été déclaré innocents se verront attribués une rente et pourront vivre dans une maison de l'Ordre,
    • tous ceux ayant niés ou s'étant rétractés, subiront un châtiment sévère.

Toutefois, le sort des dignitaires de l'Ordre du Temple reste entre les mains du Pape [2].

[modifier] Le sort des dignitaires

Frères Templiers sur le bûcher
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Frères Templiers sur le bûcher

Une commission pontificale est nommée le 22 décembre 1313. Elle est constituée de trois cardinaux et d'avoués du Roi de France pour statuer sur le sort des quatre dignitaires de l'Ordre. Devant cette commission, ils réitèrent leurs aveux.
Le 18 mars 1314, sur le parvis de Notre-Dame de Paris, les quatre templiers sont amenés afin qu'on leur lise la sentence. C'est ainsi que Jacques de Molay, maître de l'Ordre du Temple, Geoffroy de Charnay, précepteur de Normandie, Hugues de Pairaud, visiteur en France et Geoffroy de Goneville, précepteur en Poitou-Aquitaine apprennent qu'ils sont condamnés à la prison à vie.

Toutefois, Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay affirment leur innocence, ils sont donc relaps et doivent subir une autre sentence. Le lendemain, Philippe le Bel convoque son conseil et, faisant fi des cardinaux, condamne les deux Templiers au bûcher.
Ils sont conduit sur l'île de la Cité afin d'y être brûlés.
D'après un chroniqueur de l'époque, Guillaume de Nangis: "On les vit si résolus à subir le supplice du feu, avec une telle volonté, qu'il soulevèrent l'admiration chez tous ceux qui assistèrent à leur mort...".

De plus, un autre chroniqueur affirme que ce serait à ce moment que Jacques de Molay lanca sa légendaire malédiction: "Clément, juge inique et cruel bourreau! Je t'ajourne à comparaître dans quarante jours devant le tribunal du souverain juge." Mais cela n'ayant jamais été prouvé, la légende des Templiers commence à s'écrire.

[modifier] Organisation de l'Ordre

[modifier] Hiérarchie

Templiers
Voir l’article Hiérarchie de l'Ordre du Temple en Orient.

Les Templiers étaient organisés tel un ordre monastique, suivant la règle créée pour eux par Bernard de Clairvaux, un membre de l'Ordre Cistercien. Dans chaque pays était nommé un maître qui dirigeait l'ensemble des commanderies et dépendances, et tous étaient sujets au Maître de l'Ordre, désigné à vie, qui supervisait à la fois les efforts militaires de l'Ordre en Orient, et leurs possessions financières en Occident.

Avec la forte demande de chevaliers, certains parmi eux se sont aussi engagés à la commande pendant une période prédéterminée avant d'être renvoyés à la vie séculaire, comme les Fratres conjugati, qui étaient des frères mariés. Ils portaient tous deux le manteau noir ou brun avec la croix rouge pour les distinguer des frères ayant choisi le célibat, et n'avaient pas le même statut que les frères célibataires.

Il s'avère également que les frères servants (frères casaliers et frères de métiers) n'étaient pas séparés des sergents, mais plutôt qu'un sergent, habile marchand ou incapable de combattre en raison de l'âge ou d'une infirmité, exerçait ces autres fonctions. La grande majorité des Templiers, incluant les chevaliers et les maîtres de l'Ordre, étaient incultes et illettrés, ne provenant pas de haute noblesse mais de familles plus obscures.

À tout moment, chaque chevalier avait environ dix personnes dans des positions de soutien. Quelques frères seulement se consacraient aux opérations bancaires (spécialement ceux avec une éducation), car l'Ordre a souvent eu la confiance de participants aux Croisades pour la bonne garde de marchandises précieuses ; mais la mission primaire des Chevaliers du Temple restait la guerre.

[modifier] Les maîtres de l'Ordre du Temple

L'expression "Grand Maître" pour désigner le chef suprême de l'ordre est apparu à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle dans des chartes et les actes du procès des templiers. Puis, il a été repris et popularisé par certains historiens des XIXe et XXe siècles. Or, ce grade n'existait pas dans l'ordre et les templiers eux-même ne semblaient pas l'utiliser. (cf la Règle de l'ordre) Un très grand nombre de dignitaires de la hiérarchie pouvait être appellé maître sans l'adjonction d'un qualificatif particulier. Les précepteurs des commanderies pouvaient être nommmés ainsi. Il faut donc se référer au contexte du manuscrit pour savoir de qui l'on parle. En Occident comme en Orient, les hauts dignitaires étaient appelés maîtres des pays : il y avait donc un maître en France, un maître en Angleterre, un maître en Espagne, etc. Aucune confusion n'était possible puisque l'ordre n'était dirigé que par un seul maître à la fois qui demeurait à Jérusalem. Pour désigner le chef suprême de l'Ordre, il convient de dire simplement le maître de l'Ordre et non Grand Maître.

Durant sa période d'existence de 1128 à 1311, soit 183 ans, l'ordre du Temple a été dirigé par vingt-trois maîtres dont treize sont morts au combat.

Liste des Maîtres de l'Ordre du Temple[1]
Rang
Date de maîtrise
Nom
Blason
Région d'origine
1. 1119/112024 mai 1136/1137 Hugues de Payns
Champagne
2. 1136/1137janvier 1149 Robert de Craon
Maine
3. 11491152 Évrard des Barrès
Meaux (Champagne)
4. 115216 août 1153 (Second siège d'Ascalon) Bernard de Tramelay
Franche-Comté
5. 115317 janvier 1156 André de Montbard
Bourgogne
6. 11562 janvier 1169 Bertrand de Blanquefort
Berry ou Bordelais
7. 11693 avril 1171 Philippe de Milly
Terre Sainte
8. 11719 octobre 1179 Eudes de Saint-Amand
Provence
9. 118030 septembre 1184 Arnaud de Toroge Catalogne
10. 11854 octobre 1189 Gérard de Ridefort
Flandres
11. 119128 septembre 1193 Robert de Sablé
Maine
12. 119421 décembre 1200 Gilbert Hérail
Catalogne
13. 120113 novembre 1209 Philippe du Plaissis
Anjou
14. 121026 août 1219 Guillaume de Chartres
Chartres
15. 121928 janvier 1232 Pierre de Montaigu
Auvergne
16. 12322 janvier 1245 Armand de Périgord
Périgord
17. 12455 mai 1247 Richard de Bures
Normandie ou Terre Sainte
18. 124711 février 1250 (Bataille de Mansourah) Guillaume de Saunhac
Rouergue
19. 125020 janvier 1256 Renaud de Vichiers Champagne (?)
20. 125625 mars 1273 Thomas Béraud
Italie ou Angleterre
21. 127318 mai 1291 (Saint-Jean-d'Acre) Guillaume de Beaujeu
Beaujolais
22. 129116 avril 1292 Thibaud Gaudin
Chartres
23. 20 avril 129218 mars 1314 Jacques de Molay
Franche-Comté

[modifier] Les sites des Chevaliers du Temple

[modifier] Les commanderies

Voir l’article Liste des commanderies templières.

[modifier] Vocabulaire

Le terme de commanderie n'apparaît qu'à la fin du Moyen Age vers le XVe siècle. Pour désigner leurs domaines, les Templiers employaient les mots "domus" ou "preceptoria", qui signifient en bas latin maison et préceptorie. Le mot commanderie a été utilisé par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Les historiens ont conservé cette appellation pour désigner les monastères ayant appartenu à des ordres militaires.

[modifier] Définition

Une commanderie était un monastère dans lequel vivaient les moines de l'Ordre en Occident. Elle servait de base arrière pour financer les activités de l'Ordre en Orient et assurer le recrutement et la formation militaire et spirituelle des frères de l'Ordre.

[modifier] Description

Elle était constituée d'un ensemble de bâtiments comprenant notamment chapelle, logis, salle du chapitre, granges et écuries. D'autres bâtiments pouvaient y être adjoints comme une hôtellerie, destinée à accueillir les pélerins de passage. Elle était entourée d'un mur de clôture qui garantissait la tranquillité des moines, protégeait un jardin, un verger et un cimetière.

Le cimetière était prévu pour les moines de la commanderie mais certains donateurs laïques de l'Ordre pouvaient aussi s'y faire inhumer. Les sépultures templières étaient très simples à l'image d'une vie d'humilité, sans aucune marque en surface. Les commandeurs eux pouvaient se faire enterrer au sein même de la chapelle.

[modifier] Architecture

Les commanderies n'avaient pas une architecture militaire. Par ailleurs, les Templiers n'étaient pas des moines cloîtrés. Il n'y avait donc pas de cloître dans une commanderie. Il existe une architecture régionale de ces constructions réparties dans les pays de l'Occident chrétien du Moyen Age: France, Angleterre, Espagne, Portugal, Ecosse, Irlande, Pologne, Hongrie, Allemagne...

[modifier] Abords

  • La commanderie était généralement construite en pleine campagne à proximité d'un axe de circulation, une voie romaine par exemple et non loin d'un bourg.
  • Elle possèdait au moins un étang qui fournissait le poisson que consommaient les frères aux repas des jours saints et pendant le Carême.
  • Un pré pouvait servir de terrain d'entraînement militaire plus ou moins aménagé.

[modifier] Possessions

La commanderie possèdait des terres, des étangs, des industries (moulins, pressoirs...), des bâtiments agricoles et des fermes annexes appellées les "écarts" où logeaient les familles de paysans qui travaillaient pour l'Ordre. Tous ces biens ont été acquis par l'Ordre grâce aux multiples donations qui affluèrent dès sa fondation en 1128. Une commanderie était fondée à partir d'un premier don. Tous ces dons provenaient de la noblesse. D'après les statuts, il était interdit à l'ordre de vendre ses terres mais il pouvait les échanger pour les regrouper, par exemple. Ce domaine était administré par la communauté des moines, à la tête de laquelle se trouvait un précepteur ou commandeur templier, qui tenait le rôle d'un abbé dans une abbaye. Ce commandeur était secondé par un trésorier. Ces "terres de rapport" (terme opposé à terres de combat) étaient constituées en labours, bois d'exploitation, viviers, vignobles, prairies d'élevage.

[modifier] Rôle économique

La commanderie devait assurer l'entretien de sa communauté de moines, les salaires de ses ouvriers permanents ou saisonniers et dégager des excédents qui étaient prélevés chaque année par un administrateur de l'Ordre. Les commanderies étaient une source de financement pour l'entretien d'une armée templière en Terre Sainte, c'est pourquoi dans chaque région, les commanderies devaient développer l'activité la plus rentable possible. Par exemple, ils cultivaient la vigne en Bourgogne et en Anjou, ou encore le blé en Normandie et en Artois. En Angleterre, ils élevaient des moutons pour leur laine, en Aveyron des brebis pour leur fromage et des chevaux qu'ils exportaient en Orient. Mais ils possèdaient également des mines, des marais salants, des tanneries,... En définitive, ils exploitaient les ressources locales, au mieux, afin de générer les revenus nécessaires au fonctionnement de l'Ordre ainsi qu'au financement de leurs actions en Terre Sainte.

[modifier] Patrimoine

Les vestiges des commanderies templières sont très divers aujourd'hui. Très peu ont pu garder intégralement leurs bâtiments. Certaines ont été totalement détruites et n'existent plus qu'à l'état archéologique. En France, trois commanderies demeurent complètes : Pour le nord, la commanderie de Coulommiers, en région centre, la commanderie d'Arville, et au sud, la Commanderie de La Couvertoirade.

Seuls les documents d'archives peuvent attester de l'origine templière d'un bâtiment.

[modifier] Les forteresses

Voir l’article Liste des forteresses templières.

Afin d'assurer la sécurité des pèlerins sur la route de Jérusalem et de contrer également les forces musulmanes, les templiers vont disposer peu à peu d'un réseau de forteresses en Orient. Il est à noter également qu'ils vont disposer d'un certain nombre de places fortes dans la péninsule ibérique afin de participer à la Reconquista.

[modifier] Orient

[modifier] XIIème siècle

Après la chute de la ville de Jérusalem devant les forces de Saladin en 1187, les templiers parvinrent à résister quelques mois dans certaines de leurs places fortes, mais peu à peu, en perdirent la plus grande partie.[1]

Il faudra attendre l'issue de la troisième croisade, menée par les rois de France, d'Angleterre et l'empereur d'Allemagne, pour que les templiers reconstituent leur dispositif militaire en terre sainte.

[modifier] XIIIème siècle

Dans le royaume de Jérusalem, les templiers possèdent quatre forteresses : le Château Pèlerin construit en 1217-1218, la forteresse de Safed reconstruite en 1240-1243, le château de Sidon et la forteresse de Beaufort tous deux cédés par Julien, seigneur de Sidon en 1260.

Dans le comté de Tripoli, ils disposent du château de Tortose reconstruit en 1212, d'Arima et du Chastel Blanc.

Au nord, dans la principauté d'Antioche, les places fortes templières sont Baghras (Gaston) récupérée en 1216, ainsi que Roche de Roissel et Roche-Guillaume qu'ils détenaient toujours, Saladin ayant renoncé à les conquérir en 1188.

[modifier] Péninsule ibérique

Les templiers possédaient bien plus de places fortes dans la péninsule ibérique qu'en Orient. En effet, si on fait un décompte de celles-ci, on arrive à un minimum de 72 sites rien que pour l'Espagne et d'au moins 6 pour le Portugal. C'est également dans cette zone que l'on trouve les édifices qui ont le mieux résisté au temps (ou qui ont bénéficié de restaurations), comme par exemple le château d'Almourol.

Cependant, il ne faut pas en déduire que l'activité militaire des templiers était plus importante dans cette région qu'en Terre Sainte. En effet, nombre de ces châteaux étaient à conquérir lorsqu'ils leur ont été cédés ![1]

[modifier] Europe de l'est

Contrairement à l'Orient et à la péninsule ibérique où les templiers font face aux musulmans, l'Europe de l'est, où ils sont implantés également, les confronte au paganisme. En effet, Prusses, Lituaniens, Mongols et Tatars menacent la chrétienté à l'est par leurs incursions en Pologne, Bohême, Moravie et Hongrie[1].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 Les Templiers, une chevalerie chrétienne au moyen-âge, Alain Demurger, 2005, Seuil
  2. 2,0 2,1 2,2 Les Templiers, de la gloire à la tragédie, Patrick Huchet, 2002, Editions Ouest-France
  3. De laude novae militiae, Saint-Bernard
  4. La vie des Templiers, Marion Melville,1974, Gallimard

[modifier] Bibliographie

  • ALIAS Jean-Luc, Acta Templarorium ou la Prosopographie des Templiers, Trois spirales, 2002
  • BENNASSAR Bartolomé, L'Inquisition, l'intolérance au service du pouvoir, éditions Fragiles, 1999
  • BORDONOVE Georges, La Tragédie des Templiers, éditions Pygmalion, 1993
  • BORDONOVE Georges, La vie quotidiene des templiers au XIIIe siècle, éditions Hachette, 1990
  • DAILLIEZ Laurent, La France des Templiers, guide Marabout, 1974
  • DAILLIEZ Laurent, Règles et statuts de l'Ordre du Temple,(version originale et traduction française) éditions Devry,1996
  • DEMURGER Alain, Vie et mort de l'ordre du Temple,1120-1314, éditions Nathan, Paris, 1998
  • DEMURGER Alain, Jacques de Molay, le crépuscule des templiers, Biographie Payot, Paris, 2002
  • DEMURGER Alain, Les Templiers. Une chevalerie chrétienne au Moyen Age, Le Seuil, 2005 (édition entièrement refondue de Vie et mort de l'ordre du Temple) ISBN 2020669412
  • GROUSSET René, Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem, éditions Perrin, réédition 2006 en 3 volumes ISBN 2262025495
  • HUCHET Patrick, Les Templiers, de la gloire à la tragédie, éditions Ouest-France, 2002
  • MAALOUF Amin, Les croisades vues par les Arabes, J'ai Lu, 1983, ISBN 2-290-01916-X
  • MELVILLE Marion, La vie des Templiers, Gallimard, 1974
  • MICHELET Jules, Le procès des Templiers, éditions du comité des Travaux historiques et scientifiques, préface de Jean Favier, 2 tomes, 1987,( version originale en latin), ISBN 2-7355-0152-3
  • PERNOUD Régine, Les Templiers, PUF, col. Que sais-je ?, 1974
  • PERNOUD Régine, Les Templiers, chevaliers du Christ, Gallimard, 1995
  • RICHARD Jean, Histoire des croisades, Fayard, 1996
  • SERBANESCO Serge, Histoire de l'ordre des templiers et des croisades, Byblos, 1969


  • DAEG Editions, Revues Templarium, 1999 à 2004

[modifier] Liens externes

Wikimedia Commons propose des documents multimédia sur les Templiers.



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Voir aussi : Reconquista - vocabulaire - sources arabes - chronologie synoptique

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