Partis politiques allemands
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Allemagne
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Les partis politiques allemands jouent dans la vie politique un rôle nettement plus important que dans d'autres pays comme la France et la Suisse. Le référendum n'existe pas au niveau fédéral et quasiment pas au niveau régional et les grands partis, stables depuis la Seconde Guerre mondiale, organisent la vie politique.
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[modifier] Statut
L'existence et le role des partis politiques allemands sont prévus par l'article 21 de la Loi fondamentale de 1949. Le même article prévoie que ces partis devront « respecter la structure libre et démocratique de la République fédérale allemande ». Cette disposition permet l'interdiction par la Bundesverfassungsgericht (cour constitutionnelle) des partis politiques jugés dangereux pour le système politique. Cette procédure a été utilisée dans les années 1950 pour interdire le KPD et le SRP puis sans succès dans les années 2000 contre le NPD. Les mouvements « anticonstitutionnels » (Verfassungswidrig), notamment les partis d'extrême droite et d'extrême gauche font également l'objet d'une surveillance par le Verfassungschutz mais contrairement aux autres organisations les partis politiques ne peuvent être interdits par le ministre de l'intérieur.
[modifier] Financement
[modifier] Loi sur le financement des partis politiques
Le financement des partis politiques est encadré depuis 1967 par une législation particulière la Parteiengesetz. En plus des dons et cotisations les partis politiques allemands recoivent un financement important de la part de l'État. Pour accéder à ce financement un parti doit avoir recueilli au minimum 0,5 % des voix à une élection nationale ou 1 % à une élection régionale. Le montant des subventions est ensuite calculé en se basant sur le nombre de voix obtenues aux différentes élections et sur les ressources propres dont dispose le parti. Dans tout les cas le financement public doit rester en dessous d'une limite absolue, fixée en 2005 à 133 millions d'euros par an.
[modifier] Scandales financiers
Comme d'autres pays d'Europe, l'Allemagne a été touchée par plusieurs scandales liés au financement des partis politiques. Le plus gros des scandales récents est l'affaire du financement de la CDU d'Helmut Kohl dans les années 1990 (CDU-Spendenaffäre). Le parti avait mis en place un système de financement des campagnes électorales de candidats choisis par Kohl en utilisant des dons secrets (et donc illégaux) sur des comptes de banques suisses. L'origine exacte de l'argent n'est toujours pas connue. À la suite du scandale Helmut Kohl, Wolfgang Schäuble et Brigitte Baumeister (la trésorière de la CDU) ont dû démissionner de leurs fonctions au sein du parti (un poste purement honorifique dans le cas de l'ancien chancelier). Après avoir épuisé toutes les voies de recours possible la CDU a été finalement condamnée en 2004 par la Bundesverfassungsgericht à rembourser 21 millions d'euro de financement public des campagnes électorales entachées d'irrégularités.
[modifier] Principaux partis politiques
Le système politique allemand et en particulier le système des élections au Bundestag (le parlement fédéral) a conduit à la formation de deux grands partis de gouvernement (le groupe CDU/CSU et le SPD) à côté desquels subsistent plusieurs partis moins importants qui jouent un rôle important en participant aux coalitions (notamment le FDP et les Verts). Il existe enfin quelques petits partis qui obtiennent parfois des mandats dans les parlements régionaux. Ces partis défendent souvent une idéologie radicale (partis d'extrême-droite notamment) ou représentent un groupe particulier (comme le GB/BHE) ou un vote de protestation. Enfin, le PDS, successeur du SED, le parti unique de la RDA occupe une place à part, représenté au Bundestag depuis la réunification mais tenu à l'écart du pouvoir à l'échelon fédéral par les autres partis.
L'élection du Bundestag au scrutin proportionnel plurinominal est mitigée par la « barre des 5 % » qui empêche les partis les plus petits de participer au partage des sièges et évite ainsi le morcellement du parlement. L'élection de la moitié des députés au scrutin uninominal majoritaire à un tour laisse cependant une place à un vote personnalisé. À côté des deux partis principaux, existent divers petits partis qui peuvent être porteurs d'une idéologie particulière (comme le FDP ou les Verts) ou des intérêts d'un groupe restreint (comme le GB/BHE et dans une certaine mesure le Linkspartei.PDS).
[modifier] Partis représentés au Bundestag
- La Christlich Demokratische Union Deutschlands (CDU) est le grand parti de droite. Créé après la Seconde Guerre mondiale autour des idées de la démocratie chrétienne défendues par Konrad Adenauer il a longtemps été considéré comme le parti dominant de la vie politique allemande, le SPD ne participant au gouvernement que quand la CDU était affaiblie par une crise interne ou un échec important.
- La Christlich-Soziale Union in Bayern (CSU) est le pendant de la CDU en Bavière, où ce dernier parti n'existe pas. Gouvernant la région sans interruption depuis sa création, la CSU est traditionnellement conservatrice en matière de mœurs mais a longtemps été porteuse d'une certaine vision sociale en ce qui concerne l'économie.
- Le Sozialdemokratische Partei Deutschlands (SPD), recréation d'un parti existant depuis le XIXe siècle, est le grand parti d'opposition dans la période suivant la création de la République fédérale d'Allemagne. Plusieurs fois à la tête d'un gouvernement dans les années 1970 il semble avoir pris une nouvelle dimension après la réunification. Idéologiquement social-démocrate à l'origine il a évolué progressivement vers le social-libéralisme.
- Le Freie Demokratische Partei (FDP) est le parti libéral allemand. S'il n'obtient que rarement des mandats directs, il a en revanche toujours réussi à former un groupe parlementaire au Bundestag et a été dans les années 1960 et 1970 en position de faire et de défaire des coalitions.
- Bündnis 90/Die Grünen a été formé à la réunification par l'alliance entre Die Grünen (les Verts), parti écologiste issu de la mouvance pacifiste et anti-nucléaire des années 1970 et Bündnis 90 groupement de militants des droits de l'homme en République démocratique allemande. Partenaire fidèle du SPD dans les années 1990, les verts allemands s'associent cependant aux partis de droite dans des coalitions locales.
- Le Linkspartei : rassemblement de la PDS (successeur du SED, le parti unique de la RDA) et du WASG. Ce nouveau parti, dirigé par Oskar Lafontaine et Lothar Bisky, se positionne à gauche des Verts et du SPD. Lors des élections législatives de 2005, il a fait un score de 25% dans les Länder de l'Est et moins de 5% à l'Ouest.
[modifier] Partis représentés dans certains parlements régionaux
À côté des cinq partis représenté au Bundestag, qui sont tous représentés dans plusieurs parlements régionaux, certains petit partis n'ont que quelques élus dans l'un ou l'autre de ces parlements.
- La Südschleswigscher Wählerverband (SSW) est le parti de la minorité danoise et frisonne du Schleswig-Holstein. Dispensé de la règle des 5 %, il siége au parlement régional. Contrairement à la plupart des partis régionaux d'Europe il ne revendique plus ni autonomie ni indépendance.
- DVU (extrême-droite)
- NPD est le plus petit et le plus radical des partis d'extrême-droite. En 2004, à la faveur d'une alliance avec la DVU il obtient 9,2 % des suffrages lors d'une élection régionale et entre au parlement du Land de Saxe.
[modifier] Autres partis notables
- Die Republikaner (extrême-droite)
- PRO (parti de l'ex-juge Schill, droite dure)
- Wendische Volkspartei (qui aspire à devenir l'homologue du SSW pour la minorité sorabe)
- Bayernpartei (Parti de la Bavière) (Parti pour une Bavière indépendante dans l'Europe)
[modifier] Résultats électoraux
Le tableau suivant récapitule les résultats aux élections fédérales depuis la création de la République fédérale d'Allemagne des cinq partis représentés au 16e Bundestag.
Date | 1949 | 1953 | 1957 | 1961 | 1965 | 1969 | 1972 | 1976 | 1980 | 1983 | 1987 | 1990 | 1994 | 1998 | 2002 | 2005 |
CDU/CSU | 31,0 | 45,2 | 50,2 | 45,3 | 47,6 | 46,1 | 44,9 | 48,6 | 44,5 | 48,8 | 44,3 | 43,8 | 41,4 | 35,1 | 38,5 | 35,2 |
SPD | 29,2 | 28,8 | 31,8 | 36,2 | 39,3 | 42,7 | 45,8 | 42,6 | 42,9 | 38,2 | 37,0 | 33,5 | 36,4 | 40,9 | 38,5 | 34,3 |
FDP | 11,9 | 9,5 | 7,7 | 12,8 | 9,5 | 5,8 | 8,4 | 7,9 | 10,6 | 7,0 | 9,1 | 11,0 | 6,9 | 6,2 | 7,4 | 9,8 |
Bündnis 90/Die Grünen | - | - | - | - | - | - | - | - | 1,5 | 5,6 | 8,3 | 5,0 | 7,3 | 6,7 | 8,6 | 8,1 |
Linkspartei/PDS | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 2,4 | 4,4 | 5,1 | 4,0 | 8,7 |
Participation | 78,5 | 86,0 | 87,8 | 87,7 | 86,8 | 86,7 | 91,1 | 90,7 | 88,6 | 89,1 | 84,3 | 77,8 | 79,0 | 82,2 | 79,1 | 77,7 |
- CDU/CSU, SPD et FDP se présentent à ces élections depuis le début et ont toujours réussi à être représentés au Bundestag.
- Lors des trois premières élections fédérales, plusieurs autres partis ont obtenu des sièges au parlement. Depuis 1961, seuls les cinq partis listés ont réussi à être représentés au Bundestag.
- Le parti Vert, créé dans les années 1970 est représenté au parlement fédéral depuis 1983. Ne réussissant pas à franchir la barre de 5% en 1990, il n'a pu s'y maintenir entre 1990 et 1994 qu'à la faveur de son alliance avec le mouvement alternatif de l'ex-RDA "Bündnis 90".
- Le PDS, créé à la réunification, a jusqu'à maintenant toujours réussi à obtenir des sièges (exempté de la règle des 5 % en 1990, dépassant celle-ci en 1998 et 2005, ses mandats directs - tous obtenus à Berlin-Est - lui ont permis de conserver un groupe parlementaires en 1994. En revanche, il ne fit élire que deux représentants en 2002).
[modifier] Références et sources
[modifier] Voir aussi
- Système politique allemand
- Système électoral allemand
- Partis politiques en République démocratique allemande
- Loi fondamentale