Robert Faurisson
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Robert Faurisson, né le 25 janvier 1929, est un universitaire français, enseignant en littérature.
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[modifier] Biographie
Il est le plus connu des partisans français du discours négationniste[1] (encore souvent appelé « révisionniste », terme auquel les historiens préfèrent le premier), niant l'existence des chambres à gaz homicides des camps d'extermination (qu'il considère comme de simples camps de concentration) et de la réalité du génocide des Juifs commis par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.
Auparavant auteur de textes sur Rimbaud et Lautréamont, Robert Faurisson s'est fait connaître du grand public en 1979[2], lors de la publication d'une lettre tribune envoyée par lui au quotidien Le Monde. La polémique qui suit, et diverses menaces pour sa sécurité physique, l'ont conduit à quitter le poste qu'il occupait dans une université de Lyon. Il est ensuite affecté à l'enseignement à distance. Il a fait l'objet de plusieurs agressions, dont une en 1989 qui lui a valu une fracture de la mâchoire. Robert Faurisson a rapidement eu le soutien de Pierre Guillaume, animateur du groupe La Vieille Taupe. Il s'est présenté plusieurs fois comme un homme de gauche, mais ses contradicteurs, dont Pierre Vidal-Naquet, le dénoncent comme un sympathisant d'extrême droite de longue date avec laquelle il partage une tradition d'antisémitisme virulent.
Il a été condamné à plusieurs reprises par la justice française, notamment pour « contestation de crime contre l'humanité » en vertu de la loi Gayssot. Le Comité des droits de l'homme des Nations unies a estimé, le 8 novembre 1996[3], que la France n'avait pas violé le paragraphe 3 de l'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques en condamnant Faurisson sur la base de la loi Gayssot (cour d'appel de Paris, 9 décembre 1992).
La dernière condamnation en date fait suite à la plainte déposée par le MRAP, la LICRA et la LDH à la suite des propos tenus en février 2005 sur la chaîne iranienne Sahar 1[4] [5] [6] [7]. Il contestait l'existence d'une tentative d'extermination des Juifs par le régime nazi, affirmait que les nazis cherchaient une « solution territoriale » consistant à installer les Juifs dans un autre pays (comme la Palestine) pour qu'ils ne soient plus des parasites et attribuait à des épidémies les décès des personnes dont les cadavres apparaissent sur des photographies.
Il a reconnu que les propos qui lui étaient reprochés exprimaient le fond de sa pensée, mais qu'il ne se souvenait pas s'il avait effectivement tenu ces propos et qu'il ignorait que les propos reprochés étaient destinés à être diffusés sur une chaîne de télévision par satellite qu'on peut capter en France. Son avocat, Éric Delcroix, a demandé au tribunal de refuser l'application de la loi Gayssot, dont l'adoption constituerait une voie de fait de la part du législateur ; pour lui, reconnaître l'existence de cette voie de fait, qu'il rapproche des voies de fait commises par l'administration, ne constituerait pas un contrôle de constitutionnalité des lois, contrôle que les juridictions françaises refusent d'effectuer (il estime utile de répéter cette argumentation devant plusieurs tribunaux, jusqu'à obtenir gain de cause, car il a réussi précédemment à faire écarter l'application, par la justice française, de la législation relative aux contrôle des publications étrangères)[8]. Citant une déclaration de Faurisson, selon laquelle les peines prononcées à son encontre étaient de plus en plus légères, le parquet a estimé qu'une peine plus sévère qu'une amende était nécessaire, et il a requis une peine de prison, avec ou sans sursis. Le jugement rendu le 3 octobre 2006 l'a condamné à trois mois de prison avec sursis et 7500 euros d'amende.[9][10][11]
[modifier] Références
- ↑ Le Monde, Le négationniste Robert Faurisson a été condamné à trois mois de prison avec sursis, 3 octobre 2006 [1]
- ↑ . Robert Faurisson, Le Monde, 16 janvier 1979
- ↑ Comité des droits de l'homme des Nations unies : Communication No 550/1993 : France. 16/12/96.
- ↑ « Procès correctionnel du révisionniste Robert Faurisson reporté au 11 juillet », Agence France Presse, 20 juin 2006
- ↑ Marie-Laure Colson, « Ces négationnistes qui votent Ahmadinejad », Libération, 30 décembre 2005
- ↑ « Ban on TV shows "airwaves no longer free in France" », BBC Monitoring Middle East, 26 février 2005, Source: Tehran Times, Tehran, in English 26 Feb 05
- ↑ Agence France Presse, « La semaine judiciaire », 7 juillet 2006
- ↑ Cour administrative d'appel de Paris (4ème chambre A), 22 janvier 2002, N° 98PA04225, Reynouard et fondation européenne pour le libre examen historique, Lettre de la Cour administrative d'appel de Paris, n°39, février 2002
- ↑ « Prison requise contre Robert Faurisson pour des propos négationnistes », Agence France Presse, 11 juillet 2006
- ↑ « Le négationniste Robert Faurisson a été condamné à trois mois de prison avec sursis », Le Monde, 3 octobre 2006
- ↑ « NEGATIONNISME - Faurisson condamné à trois mois avec sursis », 3 octobre 2006, nouvelobs.com
[modifier] Articles connexes
[modifier] Bibliographie
- François Brigneau, Mais qui est donc le professeur Faurisson ? : Une enquête, un portrait, une analyse, quelques révélations. Publications F.B., collection « Mes derniers cahiers », 2e série, n° 1, Paris, 1992. 80 p.
- Pierre Bridonneau, Oui, il faut parler des négationnistes : Roques, Faurisson, Garaudy et les autres, Éditions du Cerf, coll. « L'histoire à vif », Paris, 1997, 117 p. (ISBN 2-204-05600-0)
- Pierre Vidal-Naquet, « Un Eichmann de papier » & « De Faurisson et de Chomsky », dans Les assassins de la mémoire, la Découverte, 2005 (1ère ed., 1987).
[modifier] Liens externes
- http://www.phdn.org/negation/faurisson/
- http://www.phdn.org/negation/gayssot/
- Mémoire L'affaire Faurisson : le révisionnisme devant les tribunaux de François Briatte
- Constatations du Comité des droits de l'homme
- Pierre Vidal-Naquet, « Un Eichmann de papier »
- Pierre Vidal-Naquet, « De Faurisson et de Chomsky »