Terril

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Terril du 11/19 à Loos-en-Gohelle surplombant Liévin. Vu de Givenchy-en-Gohelle (Mémorial canadien)

Un terril est constitué par l'accumulation des « stériles », sous-produits de l'exploitation minière, composés principalement de schistes, et en plus petite quantité de grès carbonifères et de résidus divers (quelquefois pollués). Le terme se prononce terri et peut aussi s'écrire de cette façon. Dans certaines régions, notamment le sud de la France, dans le bassin de La Grand-Combe et à Saint-Étienne, on parle également de crassier.

Les remblais des carrières sont parfois aussi appelés terrils.

[modifier] Présentation

Un terril peut être de forme conique, et constituer alors un signal fort dans le paysage, ou bien plat et s'y fondre complètement, surtout si la végétation s'y est installée. Le plus haut d'Europe se trouve à Loos-en-Gohelle dans l'ancien bassin minier du Pas-de-Calais, il est constitué d'un massif de 5 terrils, dont deux cônes qui culminent à 186 m, dépassant ainsi le plus haut sommet de la Flandre, le Mont Cassel.

Les plus anciens terrils houillers peuvent encore contenir suffisamment de houille pour entrer spontanément en combustion lente. Il en résulte un phénomène de vitrification des schistes qui acquièrent ainsi des capacités mécaniques suffisantes pour en faire des matériaux de construction routière. Certains connaissent donc une seconde vie en étant exploités dans ce but, comme par exemple les terrils tabulaires (plats) du site du 11/19.

D'autres au contraire sont soigneusement préservés en raison de leur richesse écologique. Au fil des années, ils ont été colonisés par toutes sortes de plantes et animaux, quelquefois étrangers à la région. Cette diversité découle de l'exploitation minière. Par exemple, parce que les mineurs jetaient leurs trognons de pommes ou de poires dans les wagonnets de charbon, les terrils abritent aujourd'hui une centaine de variétés plus ou moins oubliées d'arbres fruitiers. On peux aussi noter la prolifèration de l'oseille à feuilles d'écussons, dont les semences ont été apportées dans les rainures du bois de sapin utilisé dans les mines. De plus, par sa couleur sombre, la face sud d'un terril est significativement plus chaude que les environs, ce qui contribue à la diversité écologique du lieu. Ainsi le terri de Pinchonvalles à Avion rassemble 200 variétés différentes de plantes supérieures. Une trentaine d'espèces d'oiseaux y nichent.

Certains abritent des vignobles comme celui du terril n°7 des charbonnages de Mariemont-Bascoup sur le territoire de Chapelle-lez-Herlaimont (province de Hainaut) qui produit 3 000 litres de vin par an.

Enfin, certains terrils permettent diverses activités sportives. Le parapente sur les terrils du 11/19 à Loos-en-Gohelle, ou encore, à Nœux-les-Mines, la pratique des sports d'hiver : ski, luge, depuis l'aménagement d'une piste sur le flanc d'un terril.

En Belgique, un balisage de la Transterrilienne (sentier de grande randonnée) sera terminé fin 2005. Il ira de Condé-sur-l'Escaut en France à la région liégeoise.

[modifier] Le devenir des terrils

Terril de Pinchonvalles à Avion masquant Lens. Vu de Givenchy-en-Gohelle (Mémorial canadien)

Marques imposantes et durables dans le paysage, les terrils sont un enjeu de taille dans l'aménagement urbain des villes qui les ont vu naître. Presque systématiquement, l'idée de les supprimer n'a même pas été discutée. L'opération est inutile et trop coûteuse d'une part, mais surtout cette idée heurte la sensibilité des habitants, attachés à cet élément de leur paysage. La question du devenir des terrils reste posée. Doivent-ils rester en l'état, en tant que témoignages de l'histoire minière ? Ou peuvent-ils connaître une reconversion ? Des réponses ont pu être apportées.

A Nœux-les-Mines, une piste de ski synthétique a été aménagée sur un ancien terril. C'est l'idée la plus originale, souvent cité en exemple.
En général, les terrils sont reconvertis en espaces verts. Leur éco-système particulier, dû à leur chaleur interne, apportent une faune et une flore nouvelle.
Certains terrils contiennent du charbon en quantité et l'évolution des techniques permet parfois de les exploiter à nouveau.

[modifier] Combustion souterraine

Contenant une forte proportion de charbon, certains terrils peuvent entrer en combustion souterraine à la suite, par exemple, d'un incendie de surface.

De tels incendies se traduisent par une combustion lente du charbon résiduel. Leur extinction nécessite généralement un décaissage complet, opération le plus souvent impossible à réaliser pour des raisons techniques et financières. L'arrosage est en effet inefficace et l'injection d'eau sous pression contre productive du fait de l'oxygène apporté (il existe même un risque d'explosion).

Le faible impact environnemental et de santé publique de ces incendies conduit généralement à attendre leur extinction naturelle, ce qui peut nécessiter plusieurs décennies.